Judy Garland : du côté obscur d’Hollywood
Le biopic «Judy» retrace les derniers mois de l’actrice (1922-1969), jouée par Renée Zellweger, récompensée d’un Golden Globe, un Bafta et un Oscar. À voir ce lundi à 20h35 sur La Une.
«Somewhere over the rainbow…» En 1939, une jeune fille, Dorothy, fredonne cet air, devenu culte, et arpente, chaussures de rubis aux pieds, une route de briques jaunes aux côtés d’un épouvantail, d’un homme de fer et d’un lion peureux. «Le Magicien d’Oz» fait entrer Judy Garland, oscarisée dès ses 17 ans, dans la légende. Derrière les strass et les paillettes, sa vie est pourtant loin d’être un conte de fées, comme le montre le film «Judy» de La Une.
Enfant star
Née le 10 juin 1922 dans le Minnesota, celle qui s’appelle alors Frances Ethel Gumm grandit sur scène. Avec ses deux sœurs, elles forment les Gumm Sisters. Le trio chante dans les grandes villes américaines. À 13 ans, repérée par un dénicheur de talents, elle rencontre le producteur Louis B. Mayer, cofondateur de la major MGM. La jugeant prometteuse, il la prend directement sous contrat. Mais la vie de l’artiste prodige n’est pas rose. Jugée trop potelée, elle est mise au régime strict. Et pour tenir le rythme effréné des tournages des comédies musicales où elle excelle, Judy est gavée d’amphétamines. À 15 ans, elle en est accro…
Chute libre
Après un premier mariage avec le compositeur David Rose, elle rencontre en 1944 le réalisateur Vincente Minnelli sur le tournage du «Chant du Missouri», l’une de ses plus grandes performances et son premier rôle mature. De leur union naîtra la future star, actrice, danseuse et chanteuse, Liza Minnelli. En public, Judy est acclamée. À l’écran, elle partage l’affiche avec des idoles : Gene Kelly, Fred Astaire, Mickey Rooney… Mais en privé, c’est la débâcle. Alcool, médicaments, tentative de suicide, problèmes de couple… À 28 ans, l’actrice devient si difficile à gérer que son contrat avec la MGM est rompu.
Dernier espoir
À la suite d’une tentative de suicide et d’un nouveau divorce – après avoir découvert Vincente au lit avec son chauffeur -, elle épouse en troisièmes noces le producteur de cinéma Sidney Luft, avec qui elle aura deux enfants. Celui-ci la pousse à reprendre la chanson. Elle triomphe de New York à Londres. En 1954, Luft lui fait renouer avec le 7 e art en produisant «Une étoile est née». Le succès est au rendez-vous, mais l’Oscar lui échappe de justesse, raflé par Grace Kelly. Au cours des décennies 1950 et 1960, Judy se produit dans des shows télé, tourne quelques films et continue de chanter. Sa prestation au Carnegie Hall de New York en 1961, dont est extrait un album, est un succès retentissant.
Rideau
Mais son mal-être empire et elle tente à plusieurs reprises de mettre fin à ses jours. Elle divorce et se marie encore à deux reprises, en 1965 avec l’acteur Mark Herron (qui aura une aventure avec le mari de Liza) puis en 1969 avec le musicien Mickey Deans. C’est lui qui, le 22 juin, trois mois après leur union, la découvre sans vie : Judy a succombé à une prise excessive de barbituriques.
Cet article est paru dans le Télépro du 16/6/2022
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