John Wayne ou le rêve américain

L’acteur fut marié trois fois et eut sept enfants ! Ici avec sa dernière épouse, Pilar Palette, et leurs trois enfants, en 1969. © Getty Images

Avec cinquante ans de carrière et 180 films, John Wayne a marqué l’histoire du cinéma, mais aussi les esprits !

Marion Mitchell Morrison, qui deviendra l’homme dur et viril d’Hollywood, dira : «J’ai joué John Wayne dans tous mes films et ça m’a plutôt pas mal réussi…» Il naît au printemps 1907 dans une famille modeste. Ses parents n’ont cessé de déménager dans des habitations insalubres, l’argent manquant cruellement à un père souffrant de lésions pulmonaires. En 1916, la famille s’installe définitivement à Glendale, petite bourgade de Los Angeles. À 12 ans, l’ado travaille comme ouvreur en parallèle à ses études et découvre les westerns projetés sur son lieu de travail.

Jeune Wayne

Alors qu’il s’entraîne au football, le jeune Marion est accosté par Tom Mix, acteur et producteur. Il l’engage comme accessoiriste et lui permet de figurer dans des films où John Ford le remarque. Mais ce dernier ne croit pas au talent de son poulain qui retourne à ses accessoires. En 1928, lorsque le cinéma parlant commence à faire de l’ombre aux films muets, le cinéaste Raoul Walsh se lance dans le tournage de «La Piste des géants» avec, il l’espère, Gary Cooper. Mais ce dernier est indisponible. Walsh voit par hasard un jeune technicien déchargeant un camion et lui offre un bout d’essai. Convaincu de sa prestation, le réalisateur l’engage et change son nom. John Wayne est né.

Échecs cuisants et forte volonté

Les années 1930 ne sont pas joyeuses pour la future star. L’acteur essuie des dizaines de naufrages cinématographiques et enchaîne les films de série B où il interprète notamment des rôles d’aviateurs et des cow-boys sans grande prestance. En 1933, il épouse Josephine Saenz qui lui donnera quatre enfants. Mais les ratés professionnels se suivent jusqu’à ce qu’un certain John Ford fasse à nouveau appel à lui pour «La Chevauchée fantastique» (1939). Le long métrage redorera le blason du genre western et sortira John du gouffre.

La révélation d’un héros

Dès cet instant, le nom de John Wayne commence à rapporter et le comédien se crée une notoriété similaire à celle de Gary Cooper ou Clark Gable. Les années 1940 le voient alterner films de guerre et westerns. Son réalisateur fétiche, John Ford, lui propose une trilogie sur la cavalerie américaine où il partage l’affiche avec Maureen O’Hara. John Wayne aura aussi la chance de s’entourer des célèbres Marlène Dietrich et Lauren Bacall. Ses films sont régulièrement nominés aux Oscars sans qu’aucune récompense ne soit remportée par l’acteur. Son unique Oscar, il le recevra en 1970 pour «Cent dollars pour un shérif».

Un déclin inévitable

En 1964, un cancer du poumon lui est diagnostiqué. Mais la maladie ne l’empêchera pas de partir à nouveau à la conquête de l’Ouest puisque l’acteur tournera encore une vingtaine de productions dont «Le Dernier des géants» (Don Siegel, 1976), ultime film de sa carrière au titre prémonitoire. Il s’éteint en effet en juin 1979, après avoir reçu seize jours plus tôt la Médaille d’Or du Congrès des États-Unis, une distinction qu’aucun autre acteur avant lui n’avait obtenue. «The Duke», symbole de l’Amérique, s’en est allé vers d’autres horizons en chevauchant le soleil de l’Ouest, son éternel chapeau de cow-boy vissé sur la tête.

Une soirée spéciale «John Wayne» est programmée sur Arte dès 20h55 avec le film «La Charge héroïque» suivi du documentaire «John Wayne, l’Amérique à tout prix» à 22h35.

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