«Joe Dassin, le roman de sa vie» (La Une) : la musique à Joe résonne… toujours !

Joe, un an avant son décès. Son strabisme légendaire lui valut les moqueries d’humoristes auxquels il répondait d’un gentil sourire © RTBF
Alice Kriescher Journaliste

Il y a 40 ans, Joe Dassin s’en allait siffler bien au-delà de la colline… La Une (ce samedi à 21h10) revient sur le destin de cet artiste resté une icône de la chanson française.

Si nous pouvons tous fredonner l’un de ses succès, «L’Été Indien», «L’Amérique» ou «Si tu n’existais pas», connaissons-nous vraiment le parcours de ce chanteur au sourire ravageur ? Au travers d’images d’archives souvent inédites, plongeons-nous dans «Le Roman de la vie» de l’ami Joe…

Dassin par hasard

Joe Dassin naît le 5 novembre 1938 à Brooklyn (New York). Sa maman, Béatrice Launer, est connue pour son grand talent de violoniste. Son père, Jules Dassin, est un réalisateur à qui l’on lui doit notamment «Les Forbans de la nuit». Rêvant d’abord de travailler dans l’univers du cinéma, Joe assiste son père, en 1963, sur le tournage de «Topkapi», avec en vedettes Peter Ustinov et, la seconde épouse de son père, Melina Mercouri. Il fait aussi une apparition dans deux films, «Nick Carter et le trèfle rouge» et «Lady», avec Sophia Loren et Paul Newman. Jules et Joe s’appellent Dassin purement par hasard. Alors âgé de 12 ans, le grand-père de Joe fuit la Russie. Arrivé à New York, un douanier lui demande de décliner son identité. Comme le jeune immigré est trop intimidé pour être audible, l’agent tranche : «On va faire simple, tu t’appelleras Dassin !» Apprenant cette histoire, Joe a longtemps cherché le véritable nom de famille de ses ancêtres, en vain…

Du salon à la scène

Dans les années 1960, lors d’une soirée chez Eddie Barclay, Joe rencontre Maryse Grimaldi dont il divorcera en 1976. C’est à elle qu’il doit en quelque sorte sa carrière. Un soir, alors qu’il chante en privé pour quelques amis, Maryse enregistre en catimini sa prestation. Elle demande ensuite à l’une de ses amies, secrétaire chez CBS Records, de faire graver sa capture audio afin de l’offrir à Joe pour son anniversaire. Mais ce qui devait rester une séance privée se retrouve entre les mains d’un producteur qui tombe sous le charme du chanteur amateur. Sans hésiter, il contacte Joe Dassin pour lui proposer de réaliser un véritable 45 tours ! Si le producteur eut le nez fin pour repérer le talent de Dassin, il en manqua cruellement pour percevoir de potentiels tubes parmi ses chansons. En préparant ce premier disque, Joe tomba sur un texte dont il voulut faire une chanson. «Ce sera un four», dit le producteur qui refusa ce qui devint plus tard…. le cultissime «Si j’avais un marteau» !

L’hiver polynésien

Tahiti, le 20 août 1980. Éreinté par une tournée européenne et un second divorce, Joe Dassin est terrassé par une crise cardiaque. Il s’effondre en plein repas, au côté des siens et de son ami Carlos. Il n’a que 41 ans… Quelques années avant cette fin tragique, le corps de Joe avait déjà sonné l’alerte. En septembre 1977, il s’évanouit après un récital, chez nous, à Wavre. Deux ans plus tard, il avait refusé de faire soigner un ulcère sévère. Une angine de poitrine l’avait finalement convaincu de prendre un peu de repos à Papeete en juillet 1980… un mois avant son décès. Il repose dans le carré juif du cimetière d’Hollywood à Los Angeles.

À toi, papa !

Pour les quarante ans de la mort de Joe, ses fils Jonathan (42 ans) et Julien (40 ans), lui rendent hommage avec «À toi», un album de reprises. Les frères y donnent de la voix sur «Siffler sur la colline», «Marie-Jeanne» et «Dans les yeux d’Émilie», aux côtés d’autres artistes : Axelle Red & Ycare, Patrick Fiori, Camélia Jordana, Aldebert, Les Frangines… 

Cet article est paru dans le magazine Télépro du 24/12/2020

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