Joaquin Phoenix : «J’ai besoin d’authenticité et de naturel»

Joaquin Phoenix et Woody Norman © Isopix

À l’affiche du film «Nos âmes d’enfants» (actuellement en salles), qui relate les péripéties d’un journaliste qui se trouve brutalement en charge de son neveu, Joaquin Phoenix se confie sur cette expérience peu ordinaire.

Ce film relate les relations entre un oncle et son neveu. Est-ce l’instinct paternel qui vous a décidé d’accepter ce projet ? (ndlr : Joaquin Phoenix a un fils, River, 1 an, avec sa compagne Rooney Mara)

Je crois que Mike (ndlr : Mike Mills, le réalisateur) a souhaité faire un film sur ce qui lui tenait surtout à cœur et qu’il connaît très bien. Au départ, il a certainement pensé à son fils mais je pense que, par la suite, il a pensé à tous les gamins. C’est un film sur la relation des enfants avec les adultes aussi bien les pères, les mères, les professeurs d’école…

Comment s’est déroulé justement le tournage avec Woody Norman qui joue le rôle de votre neveu dans le film ?

Je ne sais pas si vous le savez mais il est Anglais. C’est donc assez choquant car il a réussi à avoir un accent américain de manière si convaincante. Je pense qu’il était évident presque immédiatement que nous avions affaire à quelqu’un qui était très intelligent, très sensible et réfléchi. J’ai pris beaucoup de plaisir à collaborer avec cet enfant car il comprenait vraiment son personnage et ce qu’il était en train de traverser. Lors de l’une de nos premières rencontres durant une audition, il y a eu un moment où nous faisions une scène et il s’est mis soudainement à improviser et j’ai été stupéfait de voir un enfant aussi talentueux.

On dit que vous étiez vraiment en admiration devant cet enfant…

Oui, j’ai été vraiment frappé par son intelligence parce que c’est une chose si quelqu’un donne correctement ses répliques mais, c’est une autre, lorsqu’une personne semble totalement investie dans un rôle. Cet enfant a réussi à comprendre ce que traverse ce personnage d’une manière que nous ne comprenons pas. Donc, oui, tout à fait, j’étais vraiment impressionné par lui car il est devenu pour moi, à certains égards, le baromètre de l’authenticité quand il joue la comédie.

Pourtant, vous êtes réputé à Hollywood pour être l’un des acteurs qui entre le plus dans la peau de ses personnages, toujours vrai dans son jeu d’interprétation…

Dans tout ce que je fais, j’ai besoin d’authenticité et de naturel. C’est un style de jeu qui est très important pour moi. Je ressens ce besoin d’être dans le vrai. Je ne vous cache pas que cette implication peut parfois être très fatigante et je doute quelque fois de la manière dont je dois jouer certains personnages. Quand je tourne dans un film, je ressens un rappel constant de continuer à rechercher l’authenticité.

Vous ne cessez d’être complimenté et félicité pour vos prestations dans tous vos films alors que vous n’aimez pas les récompenses. Pour quelles raisons ?

J’ai toujours eu des problèmes avec ces cérémonies qui décident d’élire le meilleur acteur pour telle ou telle catégorie. Je trouve cela vraiment très étrange car j’ai du mal à comprendre ce genre de récompense et sur quoi on peut se baser pour donner des récompenses et décider qu’un artiste puisse être meilleur qu’un autre. Pour moi, le principal est de donner simplement le meilleur de soi-même !

De notre correspondant à Hollywood : Hervé Tropéa

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