Jimi Hendrix : il y a 50 ans, première mort d’un phœnix
Le 18 septembre 1970 - il y a 50 ans jour pour jour avec la diffusion vendredi à 22h30 d’un doc hommage d’Arte -, disparaissait le légendaire guitariste de rock. Un film électrisant, à voir !
Cinquante ans après, il reste une icône de la culture «peace & love» ! James Marshall Hendrix, né à Seattle en 1942, grandit dans la précarité mais, déjà accro au 4e art, il s’amuse à jouer de la «guitare aérienne» : en fredonnant les notes Jimi mime les gestes sur des cordes imaginaires. Selon son biographe Charles R. Cross : «Il adorait ça ! Ce fut plus tard une belle revanche sur le destin quand ses fans en firent autant en l’écoutant !»
Le père d’Hendrix lui offre un vrai instrument quand ce gaucher surdoué a 15 ans. Il prouve alors qu’il a de l’or au bout des doigts. «Sa vie difficile lui a donné une belle profondeur d’âme», explique Cross. «On le sent dans chaque morceau. Jimi était aussi un auteur-compositeur-interprète brillant qui avait quelque chose à dire !»
Hendrix en personne déclara un jour : «Il ne s’agit pas d’être le meilleur mais d’être inspiré. Et je suis inspiré par tout le monde !» Malgré son talent, l’artiste affronte les préjugés raciaux de son époque. Mais sa singularité est telle qu’à New York, où il écume clubs et bars, Jimi devient un des premiers Afro-Américains à rassembler un large public bigarré.
Flamboyant et scandaleux
Car l’interprète de «Purple Haze» a un style inédit ! Son photographe Gered Mankowitz se souvient : «Tout en lui était flamboyant, avant-gardiste. Les types ne pouvaient détourner leurs yeux de son jeu et les nanas étaient folles de lui ! Avec sa dégaine scandaleuse, il était unique. Jimi savait choisir et mélanger soie, jeans, velours et dentelle.»
Une autre innovation inscrit la star au Panthéon de la musique : son jeu de scène. En transe, «l’Elvis noir» joue avec sa «Strat» (surnom de sa guitare Stratocaster) en la plaçant dans le dos ou en faisant vibrer les cordes avec ses dents ! Cet appétit dévore aussi son quotidien : le «guitar hero» multiplie les aventures d’un soir, boit et se drogue.
Hendrix s’installe au Royaume-Uni et allume la sphère londonienne, dont les grands du show-biz. «Des Beatles à Clapton : tous venaient le voir», raconte sa petite amie Kathy Etchingham. «La salle était si remplie que chacun était assommé et en sueur.»
Woodstock : chant du cygne
Le plus mémorable est à venir. Août 1969, Hendrix clôture le mythique festival de Woodstock (USA). Avec sa bande, Gypsy Sun and Rainbows, il entame un marathon de deux heures et y glisse une interprétation aussi personnelle qu’extravagante de l’hymne national américain : «Aucune autre performance n’a été si emblématique !» souligne Charles Cross.
Hors scène, Jimi, grisé par la gloire, abreuvé d’alcool et accro aux substances qui ont remplacés ses amis, n’est plus lui-même. «Il devenait méchant et détruisait ses chambres d’hôtel», dit Kathy, son ex. «Il avait vieilli de dix ans en deux ans. Ses cheveux se cassaient, sa peau était rugueuse. Durant l’été 1970, son équipe, paniquée, m’a appelée. Jim était incontrôlable. Ma venue l’a calmé. Je l’ai revu, hagard, quelques semaines après, au marché de Kensington (ndlr : Londres). Le lendemain, j’apprenais son décès…»
Logé au Samarkand Hotel, le génie de 27 ans est mort, étouffé dans son vomi, après une surdose de barbituriques et d’alcool. Cross souligne toutefois : «On parle toujours de filles ou de drogue, mais le plus important était sa musique !». Gravée pour l’éternité…
Mort suspecte
En 2009, une révélation alimente les rumeurs sur la mort d’Hendrix, entré il y a juste 50 ans dans le «Club 27» (sous-entendu «27 ans de vie» comme Brian Jones, Janis Joplin, Jim Morrison et, plus tard, Kurt Cobain ou Amy Winehouse). James Tappy Wright, son ancien assistant, écrit dans «Rock Roadie» (JR Books Ltd) que Jimi aurait été assassiné par son manager Michael Jeffery qui allait se faire virer.
«Je devais le faire», lui aurait confié Jeffery. «Il valait pour moi beaucoup plus mort que vif. Ce fils de p… allait me quitter. Si je le perdais, je perdais tout… on est entrés dans la chambre d’hôtel de Monika. On a pris une poignée de pilules qu’on a fourrées dans sa bouche, et puis on lui a versé plusieurs bouteilles de vin rouge dans la gorge»…
Cet article est paru dans le magazine Télépro du 10/9/2020
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