Jim Morrison, dernier hello à Paris

Passionné de littérature et de cinéma français, Morrison voulait se ressourcer à Paris et faire oublier la rock star... © Isopix

Il y a cinquante ans, le charismatique leader des Doors s’éteignait dans la Ville Lumière où il voulait faire oublier son aura de rock star… Ce dimanche soir, La Trois lui consacre une soirée entière, avec documentaires et concerts.

Été 1971, à Paris. Dans la nuit du 2 au 3 juillet, l’emblématique chanteur et leader des Doors, Jim Morrison, est retrouvé mort dans des circonstances qui resteront longtemps mystérieuses. Dimanche à 20h40, un documentaire de La Trois prétend élucider son décès en s’appuyant sur des témoignages qui en disent plus sur l’homme que Jim était devenu lors de ses derniers jours en France.

Le Club des 27

En s’éteignant dans la Ville Lumière, Morrison rejoint le tristement célèbre Club des 27, dans lequel on retrouve les plus grands du rock et du blues disparus à 27 ans. Aux côtés de Robert Johnson, Brian Jones des Stones, Jimi Hendrix et de la chanteuse Janis Joplin, Jim est le quatrième de la bande à tirer sa révérence bien trop tôt. Icône de la provocation, de la rébellion et «dompteur des foules» sur scène, Morrison avait tous les éléments composant les légendes du rock.

1991 : une résurrection

La discographie et l’image des Doors, mythique groupe de Los Angeles à la renommée internationale, à cheval sur les années 1960-70, connaît une seconde jeunesse en 1991 grâce à la sortie du biopic et blockbuster «The Doors». Signé par Oliver Stone, le long métrage met Val Kilmer en scène dans la peau du Roi Lézard. Grâce au film, une nouvelle génération découvre Morrison et voit en lui le symbole de la rébellion adolescente.

Les t-shirts de Che Guevara et de Bob Marley sont remisés au profit d’autres arborant le visage de Jim disparu vingt ans plus tôt. «Break On Through» ou «Light My Fire» rejoignent, malgré eux, les hymnes rock des 90’s tels que «Smells Like Teen Spirit» de Nirvana. Même le crépusculaire «The End», titre hypnotique de près de 12 min, fascine à nouveau…

«This is the end…»

L’un des plus célèbres et envoutants titre signé Morrison, «The End» conclut, à merveille, le premier album du groupe sobrement baptisé «The Doors» et sorti en 1967. Dans ce texte, psychédélique à souhait, il psalmodie sur le mythe œdipien : «Père, je veux te tuer, mère je veux te…», et de terminer par un cri. L’artiste, né en 1943, antimilitariste autoproclamé, avait des relations compliquées avec ses parents, surtout son père, George Stephen Morrison, amiral et aviateur de la marine US. Le titre a été enregistré à la lueur d’une bougie éclairant le studio pour renforcer son côté mystique…

Une légende à Paris

Trente ans après cette renaissance des années 1990, la musique et les mots de Morrison continuent à fasciner à travers le monde, notamment à Paris. Le chanteur s’y est établi quelques mois avant sa mort au 17, rue Beautreillis, dans le 4e arrondissement, à deux pas du 22, où Baudelaire habita avec Jeanne Duval.

Passionné de littérature française, il souhaite alors se reposer et écrire. Il veut être reconnu non plus comme rock star mais en tant que poète et cinéaste (sa formation). Il s’imprègne de la vie parisienne. On le voit fréquenter les cafés entourant la place de la Bastille, à la terrasse d’un café de la rue Saint-Louis-en-l’Île dégustant une Stella, fouinant sur la rive gauche chez les bouquinistes ou dans les librairies proches de la Sorbonne.

Son lieu préféré est la place des Vosges, à deux pas de son logement. Jim y passe énormément de temps, dès le petit-déjeuner à la terrasse d’un café où il passe des heures à écrire avec, en fond sonore, les enfants jouant dans un bac à sable, près de la maison de Victor Hugo.

Le vrai Morrison

Mais qui était le véritable James Douglas Morrison ? Un monstre de scène certes . Mais aussi un être sulfureux, parfois sadique, comme décrit dans le film de Stone  ? Ou était-il cet artiste érudit, curieux et généreux envers son entourage comme le déclarent la plupart de ses proches dans les ouvrages sortis depuis ? Les circonstances de sa mort restent aussi énigmatiques. Si la thèse officielle évoque une mort dans son bain suite à un malaise cardiaque, plusieurs témoins présents à Paris parlent d’une overdose d’héroïne…

À écouter : «Morrison : le roi Lézard», un podcast radio de Classic 21 à découvrir sur Auvio. www.rtbf.be/auvio

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