Jean Libon et Yves Hinant : ni juges, ni soumis !

Yves Hinant et Jean Libon © Isopix

Les géniaux pères de «Strip-tease» nous servent un polar en noir et blanc : le très croustillant «Poulet frites». Au menu : un vrai meurtre et des frites en pièces à conviction ! Les francs-tireurs nous livrent les secrets de leur recette efficace depuis plus de quarante ans.

pCe récit reprend et étoffe un reportage filmé il y a vingt ans. Et l’on y voit déjà Anne Gruwez, vedette de «Ni juge ni soumise». Est-elle votre plus grande muse ?

Y.H. Elle est d’un naturel confondant. Quand nous l’avons filmée à cette époque, elle avait déjà cet impayable personnalité franche et fantasque ! Dans «Poulet frites», Anne promet très sérieusement aux policiers de faire appel à Sainte Rita pour les aider dans leurs recherches ! Elle dépote ! Avec les enquêteurs qui l’entourent, on a un super casting !

Le plus miraculeux dans tous vos films, en télé et au ciné, est cette capacité à vous faire oublier et à faire oublier vos caméras. Bon sang, quel est votre secret ?!

J.L. Imaginons que vous allez chez une même coiffeuse depuis des années, vous savez tout d’elle, elle connaît tout de vous et vos conversations sont celles de deux copines. Si on entre alors que vous êtes au shampoing et en pleine discussion, vous ne ferez pas grand cas de notre présence !

Je n’en suis pas persuadée car, comme certaines personnes, les caméras me font perdre tout mon naturel…

J.L. Alors, imaginez une convocation importante chez le notaire où l’ambiance est tendue. Ce ne sont pas les caméras qui vous inquiéteront le plus. C’est ça, la principe : la situation est «chaude» et la caméra est «froide». Il faut mettre les gens dans une situation bien plus cruciale que la présence d’un équipe technique.

Y.H. Puis, les gens nous connaissent et s’habituent aux caméras ! Des affinités se créent. Quand je sentais qu’Anne Gruwez était stressée, je sollicitais notre preneuse de son avec laquelle elle s’entendait bien. On s’attache les uns aux autres ! En outre, on ne pose jamais de questions, ce n’est pas une interview. Les personnes ne sont jamais déstabilisés à l’idée qu’on leur demande quelque chose. On reste dans le naturel des gens, il faut entrer dans leurs attentes, ne rien forcer. Et il n’y a pas de caméra cachée.

Vous ne préparez jamais rien en amont ?

Y.H. Si, si ! On bosse avec la même équipe, on lui dit, auparavant, à quels endroits elle doit se positionner. On essaie d’organiser un peu le réel.

J.L. Il nous arrive de faire des répétitions pour voir comment chacun réagit. Quelques fois, ça ne fonctionne pas et certains abandonnent. Ainsi, en tournage, on a une idée de la façon dont une personne peut se comporter.

«Poulet frites» est truffé de rebondissements et d’un authentique suspense. En fait, vos meilleures séquences sont-elles celles auxquelles vous ne vous attendiez pas ?

Y.H. Oui, le plus intéressant survient quand on est surpris par ce qui se passe. Dès lors, le spectateur le sera aussi ! Donc, dans l’ordre d’importance de notre job, il y a le tournage, l’histoire, puis le montage.

J.L. Et c’est moi qui fait le tri en regardant ces très longues heures de rushes !

En triant ces rushes parfois très indiscrets, avez-vous des cas de conscience ?

Y.H. Jean ne connaît pas les cas de conscience, il dort très bien !

J.L. Savez-vous comment je sélectionne les séquences ? Je m’endors devant et quand je me réveille, c’est qu’il y a un truc de bon !

Avec la société qui a tant évolué, n’avez-vous pas envie de refaire des formats télé ?

Y.H. Si ! Nous sommes en train d’en préparer !

J.L. Il y en a cinq prévus pour l’instant. Ils devraient sortir au printemps prochain.

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