Jane Fonda : belle et rebelle !
Avec le talent hérité de son père, l’acteur Henry Fonda, et son superbe physique, elle aurait pu se contenter d’être star de cinéma. Mais ce rôle ne lui a jamais suffi… Ce vendredi à 22h30, le documentaire «Citizen Jane, l’Amérique selon Fonda», dresse son portrait.
Malgré son éloignement du grand écran à la fin des eighties, Jane Fonda semble être omniprésente. Comme l’illustre le documentaire-choc, vendredi soir, sur la Une, elle a en effet toujours mis sa notoriété au service de grandes causes. L’un de ses récents combats : la cause climatique, pour laquelle elle manifeste chaque vendredi devant le Capitole et qui lui a valu plusieurs arrestations. Mais à 82 ans, même menottée, la star refuse d’être muselée.
Famille déprimante
Malgré un époustouflant parcours – actrice oscarisée, productrice, as du fitness, séductrice mariée trois fois – la superwoman se voit telle une éternelle étudiante de la vie. Cette force lucide et cette humilité sont nées durant son enfance tragique, dans une famille «où il n’y avait pas souvent de rires, juste des personnes déprimées».
Son père Henry, héros sur la toile («Douze hommes en colère», «Il était une fois dans l’Ouest»), était en proie au doute dans la réalité, distant et froid. Sa mère, Frances, internée en centre psychiatrique, se trancha la gorge quand Jane avait 12 ans.
Perdantes…
«Après ce suicide, j’ai vu les femmes comme des perdantes», confie Fonda. «Et j’ai décidé d’agir comme un homme ! Mon premier mari (le réalisateur Roger Vadim, ndlr) m’a un jour dit : « Mon Dieu, Jane, tu es comme nous, les mecs ! ». Ce fut un compliment !».
Celle qui épousera ensuite le sénateur Tom Hayden, puis le magnat de la presse Ted Turner, ajoute : «J’ai voulu prouver que je pouvais me mettre en colère et être coriace.»
Rester humain !
Devenue grande figure du 7e art, Jane Fonda se cherche d’autres buts et s’oppose à la très conversée guerre du Vietnam après avoir croisé un soldat rescapé, en 1972. Elle pousse les troupes américaines à réfléchir en leur parlant à la radio : «Si nos dirigeants vous disaient la vérité sur ce que sont réellement vos cibles, vous ne tueriez pas. Vous n’êtes pas nés pour détruire. Nous devons tous essayer de rester humains !»
La passionaria choisit alors des rôles et films en lien avec des sujets brûlants. Finie l’image de l’insouciante Corie de «Pieds nus dans le parc» (1967) avec Robert Redford, dont elle restera amoureuse en secret. Place à la star mûre dénonçant les dangers du nucléaire dans «Le Syndrome chinois» (1979) ou les conditions de travail des femmes avec «Comment se débarrasser de son patron» (1980).
Bien vieillir
Aujourd’hui, surmontant ses soucis de santé (ostéoporose, carcinome), elle continue de soutenir maintes causes (alzheimer, diabète infantile, sida, etc.) et déclare : «Je veux aussi aider les jeunes femmes à ne pas craindre l’âge. On ne vieillit pas tant qu’on reste curieuse et prête à se faire entendre !» Et, comme Miss Jane, décidée à avoir le dernier mot.
Cet article est paru dans le magazine Télépro du 7/5/2020
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