Jane Birkin, nonchalante icône de mode
Elle foulait le tapis rouge avec un panier, portait le soir des micro-robes transparentes et a laissé son nom à l’un des sacs les plus chers au monde : presque sans effort, Jane Birkin, décédée à 76 ans, s’est imposée comme icône de mode.
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« Je suis anglaise et je viens d’un milieu où j’étais toujours à l’aise (…) Je pouvais dîner avec n’importe qui et manger ma salade avec les doigts. Je n’ai jamais été préoccupée par la question de savoir si les choses se faisaient ou pas », résumait-elle dans une interview à Vogue en février 2021.
Quand elle arrive en France à la fin des années 60, son style tranche avec le côté soigné (« groomed ») des Françaises.
« Il y avait Françoise Hardy et sa robe Paco Rabanne, mais elle la portait longueur genoux. Moi, j’avais fait enlever des rangs de mailles pour qu’elle ressemble à un long T-shirt ».
Les robes ultra-courtes de « party girl » deviennent alors sa marque de fabrique, lors de ses années avec Serge Gainsbourg, dont elle a influencé le style. « Tout est de moi », assurait-elle. Notamment la barbe de huit jours pour sculpter le visage.
Elle lui achète des chaussures souples en cuir blanc qu’il a portées toute sa vie sans chaussettes. Elle trouvait aussi « beaucoup plus érotique d’être nu sous son jean » et a fait passer « le message ».
Sur les clichés dans les magazines de mode, aujourd’hui diffusés sur les réseaux sociaux, elle porte tantôt une robe blanche avec un décolleté au-dessous du nombril tantôt une robe transparente sans soutien-gorge.
« Je ne réalisais pas qu’elle était si transparente. C’est l’effet flash des photographes. Si j’avais su, je n’aurais pas mis de culotte ! », commentait-elle, avec humour.
Un panier en osier acheté sur un marché de Londres l’accompagne partout, pour des looks décontractés T-shirt-jean évasé jusqu’à la montée des marches à Cannes. « Si on me refusait l’entrée de Maxim’s à cause de mon panier, je m’en foutais. J’avais cette assurance ».
Né en plein ciel
Lors d’un vol Paris-Londres, elle se plaint à son voisin de ne pas trouver un sac adapté à ses besoins de jeune maman.
Ce dernier n’est autre que Jean-Louis Dumas, gérant d’Hermès de l’époque. Un fourre-tout avec un espace dédié aux biberons voit ainsi le jour en 1984 et porte le nom Birkin.
Il est aujourd’hui un des accessoires de mode les plus convoités au monde: il faut attendre en moyenne six ans pour avoir un Birkin qui vaut sur le marché entre 2.000 et 10.000 euros en cuir de vache, 25 000-40.000 en croco.
En 2015, choquée par les mauvais traitements infligés aux crocodiles, Jane Birkin demande à Hermès de débaptiser le « Birkin » Croco jusqu’à ce que de meilleures pratiques soient mises en place pour sa fabrication.
Vers 40 ans, Jane Birkin s’assagit et change de style.
« Je me suis trouvée la plus intéressante à quarante ans » avec « des chemises d’homme Agnès b. sur des pantalons oversize et des baskets sans lacets.
« C’est bien quand on vieillit (…) À un moment, il faut savoir renoncer aux robes de dames. Tu prends dix ans dans la vue. C’est comme le maquillage. À un certain âge, il faut arrêter de jouer avec les faux cils. Sinon, on devient terrifiante », estimait-elle.
C’est en tailleur noir oversize sur une chemise blanche qu’elle a chanté « Baby Alone in Babylone » lors d’un défilé Gucci à Paris en 2018. En 2016, Jane Birkin pose pour en smoking et chemise blanche pour une campagne Saint Laurent mené à l’époque par le créateur Hedi Slimane.
Look bohème chic ou party girl sexy, ses tenues continuent d’inspirer des mannequins comme la Britannique Alexa Chung ou la chanteuse Clara Luciani.
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