« J’aime le roi ! »: des dizaines de milliers de Suédois dans la rue pour le cortège royal
L’une est « contre la monarchie », l’autre affirme qu’il ne faut « pas l’abolir » : samedi, sous le ciel ensoleillé de Stockholm, des dizaines de milliers de Suédois se sont rassemblés pour saluer le cortège royal de leur roi Carl XVI Gustaf, qui fête ses 50 ans sur le trône.
« Je suis contre la monarchie », lâche Inga Jones, étudiante infirmière de 23 ans. « Je vais lui dire: +Je pense que vous devriez partir, que vous devriez quitter le trône+ », espère-t-elle, ajoutant qu’elle le fera d’une « manière gentille ».
Martin Persson, lui, n’est pas du même avis. « On ne doit pas abolir la monarchie », affirme ce chauffeur de bus de 60 ans. « Je trouve ça bien et j’espère le voir aujourd’hui », dit cet homme originaire du comté de Västra Götaland, sur la côte ouest de la Suède.
Au son des fanfares de l’orchestre militaire et des parades, six chevaux tirent le carrosse où est assis le couple royal: lui, âgé de 77 ans, est vêtu d’un costume cravate sobre tandis qu’elle, Silvia de Suède, née Silvia Renate Sommerlath, 79 ans, porte un ensemble jaune canari.
La foule applaudit sur leur passage en agitant des petits drapeaux suédois.
Le centre de la capitale a été bouclé, la police prévoit plusieurs centaines de milliers de spectateurs. Ces célébrations ont été placées sous haute sécurité, dans un pays qui a récemment relevé son niveau d’alerte terroriste après plusieurs événements organisés à Stockholm ces derniers mois où un réfugié irakien a profané le Coran.
« Bon modèle »
Pas de quoi effrayer Christina Flodin, qui s’est déplacée pour tirer son chapeau au couple royal.
« Je suis là pour fêter (ses) 50 ans avec lui, je veux montrer ma reconnaissance pour tout ce qu’il fait », dit à l’AFP cette responsable administrative de 59 ans. Pour elle, le monarque représente « la continuité, la stabilité, un bon modèle de dirigeant ».
Le cortège royal est entouré de quelque 3.000 soldats et marins des forces armées, qui se font photographier tous azimuts par l’assistance.
Wendela Seppi s’affaire sur son téléphone, essaie de joindre sa mère. Elle n’est pas venue pour le roi, confie-t-elle à l’AFP. « Mon frère est dans la marine et participe à la parade », explique l’opératrice industrielle de 23 ans. « C’est assez irréel, je trouve ça sympa qu’il se passe quelque chose » à Stockholm.
Après le défilé du cortège, un concert est organisé par la ville de Stockholm où plusieurs grands noms de la scène musicale suédoise se produiront, avant que le centre-ville ne se transforme en gigantesque piste de danse. Au programme: boogie-woogie, salsa cubaine, rock’n’roll, disco et tubes classiques suédois.
L’excitation se ressent chez Annika Nilsson, qui s’exclame: « J’aime le roi et la famille royale ! ». « J’en suis fière, je suis fière d’être Suédoise, je suis fier de notre pays. »
Né le 30 avril 1946, Carl Gustaf Folke Hubertus Bernadotte, descendant de Jean-Baptiste Bernadotte – un militaire français devenu roi de Suède en 1818 -, n’avait que 27 ans quand il a accédé au trône, le 15 septembre 1973.
Si de nombreux Suédois se disent indifférents vis-à-vis de leur monarchie constitutionnelle, une majorité continue de la soutenir.
Selon un récent sondage du quotidien national Dagens Nyheter et de l’institut Ipsos, 62% des personnes interrogées disent soutenir la monarchie, un taux resté constant depuis 20 ans.
Et ce, malgré les scandales qui ont éclaboussé le roi et sa famille – en 2010, entre autres, un livre choc le dépeint en coureur de jupons et affirme qu’il a fréquenté des sex-clubs dans les années 90, une image dont il lui a été difficile de se défaire.
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