Jacques Rivette, un des fers de lance de la Nouvelle Vague, tire sa révérence à 87 ans

Jacques Rivette, un des fers de lance de la Nouvelle Vague, tire sa révérence à 87 ans
Julien Vandevenne
Julien Vandevenne Rédacteur en chef adjoint

C’est un grand cinéaste qui s’est éteint ce vendredi 29 janvier, de ceux qui ont contribué à faire avancer le 7e Art, à en approfondir le sens et la réflexion.

Avec Jean-Luc Godard, François Truffaut et Eric Rohmer, il était le quatrième pilier des «Cahiers du cinéma» et de la Nouvelle Vague. Il nous laisse une trentaine de films, quelques courts métrages et une série de textes critiques de grande qualité.

Né à Rouen le 1er mars 1928, Jacques Rivette voit son adolescence marquée par la découverte effarante des camps de concentration au sortir de la Seconde Guerre mondiale. Il monte à Paris en 1949, s’inscrit à la Sorbonne mais préfère fréquenter le ciné-club du Quartier Latin, où il rencontre Eric Rohmer.

En 1956, il tourne «Le Coup du berger» dans la chambre de Claude Chabrol. S’il ne s’agit pas de son premier court métrage, il marque pour beaucoup de cinéphiles les vrais débuts de la Nouvelle Vague.

Bien mal récompensé…

Parmi ses longs métrages, on retiendra «La Belle noiseuse», avec Emmanuelle Béart, pour lequel il obtient le Grand Prix à Cannes en 1991. Une unique et maigre récompense au regard de sa carrière… «Va savoir», «Ne touchez pas à la hache» et l’ultime «36 vues du Pic Saint-Loup» (avec Jane Birkin, en 2009) ont bien eu droit à quelques nominations ici ou là, sans plus.

Un cinéma d’improvisation

Pourtant, Jacques Rivette aura marqué son temps, de même que les actrices avec lesquelles il aimait travailler : Bulle Ogier, Juliet Berto, Jane Birkin, Géraldine Chaplin, Sandrine Bonnaire, Emmanuelle Béart, ou encore Jeanne Balibar.

À défaut de réellement «diriger» ses acteurs, il leur très tôt laissé leur part d’improvisation, n’appréciant rien moins que les aléas et le hasard.

Une œuvre riche, intense donc, parfois difficile d’accès, mais qui mérite que l’on y revienne. Via par exemple «Jacques Rivette, le veilleur», un portrait signé Claire Denis et réalisé dans le cadre de la collection «Cinéastes de notre temps».

Isabelle Moray

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