Indochine et la Belgique, l’amour, pas la guerre !
Depuis quarante ans, l’histoire d’amour entre Indochine et le public belge ne s’est jamais démentie. Ce lundi à 20h30 sur La Trois, un documentaire intitulé «Indochine, une belge histoire !» se penche sur la «belgitude» de Nicola Sirkis et de son groupe.
Indochine est né il y a quarante ans. Le 10 mai 1981, jour de l’élection de François Mitterrand à la présidence française, Nicola Sirkis, Dominique Nicolas et Dimitri Bodianski se retrouvent pour la première répétition officielle du groupe. Deux ans plus tard, le groupe signe son premier tube, «L’Aventurier», qui se moque gentiment de Bob Morane, le héros invincible créé par l’écrivain belge Henri Vernes.
Fidélité indéfectible
Alors qu’en France, le groupe connaît un sérieux coup de mou entre 1993 et 2000, les fans belges continuent de lui vouer un culte indéfectible. En témoignent les concerts torrides devant plusieurs milliers de personnes sur la place Saint-Remacle à Stavelot le 9 août 1992 et lors de la première édition des Francofolies de Spa, le 30 juillet 1994, où un album live est enregistré.
C’est pour récompenser cette fidélité qu’en septembre dernier, la formation de Nicola Sirkis a donné un concert gratuit sur la Grand-Place de Bruxelles. Le chanteur a en aussi profité pour se confier à Fanny Gillard dans un documentaire proposé lundi sur La Trois. L’occasion de revenir sur les liens étroits qui lient Indochine au plat pays.
Une enfance uccloise
«Mon père a été un des premiers fonctionnaires européens et il a été nommé à Bruxelles. Nous habitions à Uccle. On fréquentait le lycée français. Une enfance cool jusqu’à l’âge de 12 ans et le divorce de mes parents», raconte Nicola Sirkis.
«Mon père est resté à Bruxelles. Ma mère est partie vivre à Tournai. Nous étions en pension au collège Saint-Jean-Baptiste de La Salle à Estaimpuis. C’était le drame, il y avait le cafard du dimanche après-midi. J’avais l’impression de retourner à la prison…»
La découverte du rock
«C’est en Belgique, à la radio, que j’ai connu mes premiers émois de rock : les Stones, T-Rex, David Bowie. J’écoutais les radios pirates hollandaises qui passaient du rock à longueur de journée.»
«L’Aventurier»
«Quand, avec ma mère et mes deux frères, nous avons quitté la Belgique pour Paris, j’ai pris tous les bouquins que je lisais quand j’avais 10 ans. Je les ai ressortis dix ans après pour écrire «L’Aventurier». Je suis allé voir dans ma bibliothèque ce qui pouvait m’inspirer. J’ai vu «Vallée infernale», le premier Bob Morane. Ensuite, tout s’est enchaîné. C’était un hasard total.
«J’ai demandé à la lune»
Le tube qui, en 2002, va ressusciter Indochine est né en Belgique, aux studios ICP à Bruxelles, là où le groupe enregistre tous ses albums depuis 1996. Nicola adore «J’ai demandé à la lune», un titre écrit pour eux par Mickaël Furnon, le leader de Mickey 3D. Les autres membres n’accrochent pas. Et c’est à l’ICP que va se produire le miracle.
Rudy Léonet, personnalité bien connue des auditeurs de la RTBF, passe régulièrement voir son pote Nicola en studio. Il est accompagné de sa fille Pauline (8 ans à l’époque). Nicola va alors proposer à Pauline de poser sa voix sur le refrain. Cette voix d’enfant va tout changer. La chanson, placée d’abord en face B, va tourner en boucle sur toutes les radios et se vendre à plus d’un million d’exemplaires.
Pas de gâteau au stade Roi Baudouin
Seul petit accroc dans l’idylle entre Indochine et la Belgique : le «Central Tour», la tournée des stades prévue pour célébrer les 40 ans du groupe, ne fera pas escale chez nous. Nicola Sirkis, qui a vu les One Direction en 2015 dans l’enceinte du Heysel, la juge trop peu accueillante.
Cet article est paru dans le Télépro du 16/12/2021
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