Ils n’ont pas le blues : les grands-parents, plus que jamais présents !

«C’est quoi ce Papy ?», avec Chantal Ladesou et Patrick Chesnais, une comédie drolatique sur les rapports grands-parents/petits enfants, actuellement dans les salles © Isopix

Durant des années, ils et elles ont été des idoles, des icônes de cinéma ou de scène. Devenus grands-parents, ils s’assagissent. Enfin, presque…

La notion de grand-parentalité aurait-elle changé au fil du temps ? Si les valeurs de transmission sont toujours là, les papys et mamies d’aujourd’hui sont plus dynamiques. Voire aussi rebelles que leurs petits-enfants ! C’est ce qu’illustre «C’est quoi ce Papy ?», nouveau film de Gabriel Julien-Laferrière et troisième volet de la saga «C’est quoi cette famille ?» et «C’est quoi cette Mamie ?» (à voir jeudi sur RTL-TVI). On y retrouve Chantal Ladesou dans le paréo d’Aurore, l’aïeule déjantée. Cette fois, elle n’est plus seule. La voilà flanquée d’un pote, Gégé (Patrick Chesnais), son ancien amoureux et septuagénaire baba cool. Parce que le «troisième âge» du XXI e siècle ne traîne pas en pantoufles : il sprinte en baskets avec, sur ses talons, toute une smala ravie de suivre ses traces !

La vie sous un autre angle

«Un personnage comme ça donne des ailes. On se dit qu’on va aller loin, qu’on va s’amuser, avec culot et énergie», dit Chantal Ladesou à propos d’Aurore, réjouissante allégorie de la mamie moderne. «Sous sa façon de vivre, en apparence si désinvolte, on découvre une sacrée bonne femme. En plus de réussir à réunir tout le monde, elle aide ses petits-enfants à sortir de leur cocon, à ne pas avoir peur !» Et les méthodes suivent ! Au lieu de grands discours, elle apprend aux enfants à se jeter à l’eau, au sens propre comme au sens figuré.

Leçons de vie

Cette fois, c’est son énergique compagnon, Gégé, qui donne de belles leçons de vie aux jeunes. Et organise un tour en montgolfière pour toute la smala ! «Yves Darondeau, mon producteur, a eu l’idée de cette balade», relate le réalisateur. «C’est fort, la montgolfière, c’est joyeux et on transporte un monde fou dans une nacelle. C’est une métaphore de ce que racontent mes histoires sur le bonheur que peut donner le collectif. Gégé est formidable. Il n’en fait pas trop, il a du charme, il est à la fois doux et viril, nostalgique mais rigolard.»

Mamie glamour

Et cette fiction n’est pas loin de la réalité. Au quotidien aussi, les stars, comme les anonymes, veillent à être des grands-parents aux méthodes sérieuses, mais revues et corrigées. Même si l’idée d’être papy ou mamie n’est pas toujours facile à intégrer. La flamboyante Goldie Hawn (75 ans), cinq fois mamie grâce à sa fille Kate Hudson et ses deux fils Wyatt Russell et Oliver Hudson, admet : «J’ai eu du mal avec le terme « grand-mère » et ses connotations de vieillesse, de décrépitude… Alors, mon fils Oliver a décidé que je m’appellerais « Glam-Ma » (mamie glamour), une proposition brillante qui nous a tous fait rire !»

Le plus beau des spectacles

Tom Hanks (65 ans) confie bien volontiers que ses petits-enfants le surnomment «Papou». Il s’en amuse, tout comme de son statut qui lui permet «de passer de fabuleux moments, de transformer la maison en camp de vacances !» D’autant que les prunelles de ses yeux ont été mises au courant de sa célébrité assez tard. Son fils Colin l’a expliqué à US Weekly : «Mes filles Olivia et Charlotte n’en ont que faire qu’il soit un acteur internationalement connu ! Mon père est un papy normal qui les gâte et les fait rire.» Et Tom de développer : «C’est bien de savoir que je ne les captive pas juste parce que j’apparais sur le grand et le petit écran ! Ici, ce sont elles, les stars ! Quand vous avez des petits-enfants, pas besoin de livre, de radio, de télé. Ils vous divertissent et vous surprennent à chaque instant. Asseyez-vous et contemplez le spectacle !»

Du jean troué à la barboteuse

Quant aux rockeurs, jadis incontrôlables sur scène, les voici papys-gâteaux ! Alice Cooper (73 ans) dit être un grand-père dévoué qui chante des berceuses à sa descendance, tout en gardant un œil sur ses potes du show-biz. Ozzy Osbourne (72 ans), lui, a enfin délaissé les chemins de traverse pour suivre la voie de la sagesse : «Ma petite-fille, Pearl, née en 2014, est une si belle expérience à vivre ! Quand j’ai eu mes enfants, j’étais toujours en tournée ou en cure de désintoxication. Mon quotidien est bien meilleur maintenant, je veux et je peux être utile à ma famille !» Chez Pierce Brosnan (68 ans), l’ambiance est plutôt à la réflexion philosophique : «Je suis un grand-père fier. Il y a encore beaucoup de vie dans le vieil homme que je suis et je continuerai jusqu’à ce que je n’en puisse plus. La vie est précieuse et fragile ! Alors il ne faut gaspiller aucun instant avec la nouvelle génération !»

Leçons d’avenir

Consciente, comme Brosnan, que les «anciens» ont aussi beaucoup à apprendre des jeunes, Susan Sarandon (74 ans) a relaté dans Elle USA : «J’espère qu’ils me rappelleront ce que c’est que de tout recommencer. En vieillissant, j’ai reçu beaucoup de réponses, mais j’ai oublié les questions. Quand ils sont plus jeunes, la façon dont les enfants voient le monde avant d’être socialisés est un tel cadeau !» L’échange est aussi au programme entre Jane Fonda (83 ans) et l’une de ses petites-filles, Viva Vadim. Cette dernière a accompagné sa mamie aux manifestations contre le changement climatique, fin 2019, devant le Capitole. Ensemble, elles ont été arrêtées et… menottées ! «Barbarella» n’impose aucun idéal à ses descendants : «Ce que j’espère pour eux, c’est qu’ils découvrent leur passion. Mais qu’ils soient conscients aussi qu’on ne fait pas toujours ce qu’on veut dans la vie, l’important étant de rebondir et de trouver sa voie !»

Transmission et santé émotionnelle

«Les grands-parents peuvent jouer un rôle important dans le soutien de la santé émotionnelle de votre famille», assure le psychologue américain Fitzhugh Dodson auteur d’«Être grands-parents aujourd’hui» (Robert Laffont, 2002). Selon lui, les grands-parents peuvent soutenir le développement émotionnel de leurs petits-enfants de nombreuses façons :

– Transmettre les récits familiaux. Les enfants adorent les histoires de famille, sur la façon dont leurs parents ont grandi, d’où ils viennent, les moments difficiles qu’ils ont vécus. Les grands-parents sont des transmetteurs de récits précieux et de photos de famille qui donnent un sentiment d’appartenance et aident les jeunes à apprécier leur place au sein de cette famille. C’est une partie de leur formation identitaire.

– Enseigner et apprendre. Donner de son expérience, c’est bien, mais laisser les jeunes apporter la leur est aussi important. Demandez à vos petits-enfants de vous enseigner quelque chose qu’ils connaissent, apprécient et font bien. Félicitez-les pour leurs compétences.

– Partager la sagesse et la perspective à long terme. Alors que les parents sont là quotidiennement, quelqu’un qui n’est pas impliqué au jour le jour peut donner une perspective plus large. Si les grands-parents s’engagent dans des conversations réfléchies dès le début, les enfants les verront comme des personnes de confiance pour obtenir des conseils avisés.

Cet article est paru dans le Télépro du 9/09/2021.

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