Il y a 70 ans, le dernier vol d’Antoine de Saint-Exupéry
«Si je suis descendu, je ne regretterai absolument rien» : les derniers mots écrits par l’auteur du «Petit Prince», avant de s’envoler le 31 juillet 1944, ont entretenu le mystère sur sa disparition, élucidée un demi-siècle plus tard par la découverte de son avion et le témoignage du pilote allemand qui l’a abattu.
Des décénnies de questions
Le 31 juillet 1944, le commandant Antoine de Saint-Exupéry, 44 ans, quitte, aux commandes de son Lightning P38, l’aérodrome de Borgo, en Haute-Corse, pour une mission de reconnaissance en Savoie. Il ne regagnera jamais la base.
L’écrivain-aviateur est déclaré «mort pour la France», mais sa disparition reste un mystère. Les hypothèses les plus diverses circulent sur sa disparition jusqu’à la découverte, en 1998, d’une gourmette à son nom remontée dans les filets d’un pêcheur au large de Marseille. Deux ans plus tard, un plongeur archéologue marseillais, Luc Vanrell, retrouve l’épave du Lightning F5-B 223, près de l’île de Riou, entre Marseille et Cassis.
«Je ne savais pas que c’était lui»
Les morceaux de l’épave sont remontés à la surface trois ans plus tard et un numéro de série sur la carlingue permet d’identifier définitivement l’appareil. Des débris d’un Messerschmitt allemand retrouvés près de l’épave orientent alors l’enquête vers l’Allemagne.
Les dernières révélations datent de 2008, lorsque l’auteur des tirs, sort de l’ombre. «Vous pouvez arrêter de chercher c’est moi qui ai abattu Saint-Exupéry», confie à Luc Vanrell, Horst Rippert, retrouvé après de longues recherches.
En poste dans le sud de la France deux semaines avant le débarquement de Provence en août 44, l’aviateur allemand explique que c’est en regagnant sa base qu’il a aperçu un avion d’observation Lightning P-38 volant vers Marseille, trois mille mètres au-dessus de lui.
Aujourd’hui au musée
«Le pilote, je ne l’ai pas vu. C’est après que j’ai appris que c’était Saint-Exupéry», avait raconté Horst Rippert, décédé aujourd’hui. Très affecté, il avait confié avoir espéré que ce n’était pas lui, «car dans notre jeunesse nous l’avions tous lu, on adorait ses bouquins».
Les morceaux de l’avion de l’auteur du «Petit Prince» et de «Pilote de guerre» ont été remis en juin 2004 au musée de l’Air et de l’Espace du Bourget.
Julien Vandevenne (avec Belga)
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