Honneurs militaires et couronnes de papier accueillent Charles III en Allemagne
Un roi qui représente « une nouvelle époque », une reine « magnifique » : les groupies de la famille royale n’ont pas regretté les heures d’attente pour assister aux premiers pas de Charles III et Camilla mercredi à Berlin.
L’enjeu était important pour Kathy Robertson, une Britannique de 63 ans installée depuis 43 ans en Allemagne.
Elle n’est déçue par le couple de souverains, qui a « fait l’effort » de passer du temps avec les spectateurs massés au pied de la Porte de Brandebourg.
« La reine était magnifique, elle a tendu la main à autant de personnes que possible », raconte cette employée du secteur automobile rencontrée parmi la foule agitant frénétiquement de petits drapeaux britannique et allemand.
Pour le premier voyage à l’étranger de Charles III en tant que souverain, commencer la visite au pied du monument qui a symbolisé la division de Berlin, et du continent européen, pendant près de 30 ans, avait une forte portée symbolique.
Devant les colonnes de la célèbre porte de la ville, Charles, manteau noir et cravate bleue striée de lignes blanches, et Camilla, vêtue d’un bleu royal de la robe au chapeau, foulent le tapis rouge déployé en leur honneur.
Venus de loin
Une haie de soldats de la Bundeswehr salue leur passage et joue les hymnes des deux pays.
Pour Janis Aritis, un étudiant de 22 ans, le moment est émouvant : « ce n’est pas la même chose que lorsque c’était la reine. Il représente une nouvelle époque, une nouvelle ère ».
Andreina Riera, 19 ans, porte, comme beaucoup d’autres dans l’assistance, une « couronne royale » en papier distribuée par une chaîne américaine de fast food. La reine consort Camilla l’a saluée et lui a dit: « J’adore votre chapeau ».
« Je n’aurais jamais imaginé que cela puisse arriver, qu’elle me remarque. Je suis vraiment heureuse », se pâme l’étudiante vénézuélienne.
Elle fait partie des centaines de spectateurs que les heures d’attente, des températures fraîches et des contrôles de sécurité drastiques n’ont pas dissuadés de patienter pour être admis dans le périmètre de la cérémonie.
Certains sont venus de loin : « C’est la première visite du roi en Allemagne. Nous voulons fêter ça, peu importe combien de temps nous attendons », déclare Anja Wieting, employée d’un magasin de chaussures venue spécialement avec sa fille de 18 ans d’Oldenbourg, dans l’ouest du pays, à trois heures et demie de train.
Pour agrémenter l’attente, une fanfare militaire enchaîne les morceaux, dont le générique endiablé des films James Bond, l’espion de sa majesté.
« Un ami »
« C’est un sentiment de fierté qu’il vienne ici », assure Nico Beetz, un étudiant qui a fait le déplacement depuis Prenzlau, à une centaine de kilomètres au nord de Berlin.
A ses côtés le Berlinois Jürgen Edelmann, 52 ans, confie une émotion plus personnelle, car sa tante a épousé un officier militaire britannique après la Deuxième guerre mondiale et s’est installée en Angleterre.
« Les liens germano-britanniques me tiennent personnellement à cœur », explique-t-il, assurant voir en Charles « un ami ».
Les Allemands restent reconnaissants à la reine Elisabeth II d’avoir scellé la réconciliation entre les deux pays après la Seconde guerre mondiale, lors d’une visite marquante en 1965 dans un Berlin séparé par le mur.
Les Windsors bénéficient toujours d’une importante cote de popularité dans le pays.
Parmi leurs fans, Silvelin Fiebig, 65 ans, une institutrice retraitée, et sa fille de 39 ans, Stefanie : toutes deux s’étaient déjà rendues à Londres pour le mariage de William et Kate, et elles n’ont pas raté le rendez-vous de la Porte de Brandebourg.
« C’est le drapeau que nous avons acheté à Londres » !, confient-elles en montrant le fanion britannique qu’elles ont apporté.
Habitantes de la région de Berlin, elles n’excluent pas de suivre Charles et Camille dans leur seconde journée de visite, qui passera jeudi par une ferme biologique au nord de la capitale.
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