Halehan : «J’aimerais que ma musique rassemble les Belges»

Le chanteur bruxellois au micro de Télépro © Mara Zoda

Le chanteur bruxellois se produisait au Hangar à Liège fin septembre. En marge de sa prestation, il nous a ouvert son univers subtil, envoûtant et fédérateur.

Vous avez commencé la musique assez tôt, au point de l’étudier à l’école. Était-ce un moyen de faire de votre passion un métier ?

À la base, je voulais faire du basket. À l’âge de 15, 16 ans, je me suis vraiment rendu compte que ça n’allait pas trop à l’école. Je passais tout juste avec mes cotes, je ne me démarquais dans aucune matière. Je suis quelqu’un de passionné. Je voulais me diriger soit dans le basket, soit dans la musique. À 16 ans, j’ai choisi la musique.

Instinctivement lorsque l’on vous présente, on parle directement de votre titre «Whirlwind». Un véritable tube qui a dépassé les trois millions de streams sur Spotify. Comment expliquez-vous un tel engouement ?

Je n’avais pas vraiment choisi de single au moment où j’ai sorti ce titre. Je pense qu’il y a eu l’aide de Spotify qui m’a mis dans des playlists. Le morceau a tourné en radio, je ne sais même pas exactement. «Whirlwing» n’était pas hyper pop, ni radiophonique. Je ne sais pas réellement l’expliquer mais ça fait plaisir.

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Un engouement que l’on retrouve aussi auprès des médias puisque Les Inrocks, Le Vif ou encore Pure ont notamment parlé de vous. Qu’est-ce que cela vous fait d’être sous les feux de la rampe et suivi par des médias aussi importants ?

J’ai l’impression que dans la musique, il y a parfois des promesses ou des projets qui ne se font pas nécessairement. Du coup, j’ai choisi des indicateurs de réussite plus concrets et distancés. Je préfère ne pas me réjouir trop vite, même si ça reste un honneur, surtout lorsque l’on donne des informations intéressantes. En plus, j’aime rencontrer des gens.

L’autoproduction est une des meilleures manières de débuter une carrière d’artiste aujourd’hui. En revanche rares sont les artistes qui arrivent à créer un titre entièrement seul. Pourtant dans votre cas, cette aide ne semble pas indispensable…

J’ai étudié l’écriture de chansons, ça a peut-être aidé. À la base, ma passion vient de l’écriture avant la musique en elle-même. Avant, je jouais dans des groupes et ça me manquait de ne pas exprimer mes propres idées. Pour ce qui est des arrangements, je m’entoure plus. Je travaille avec une personne en particulier qui m’aide, mais pour la mélodie et l’écriture, je me débrouille seul.

Votre univers paraît précieux, fragile mais surtout singulier. Dans des textes exclusivement en anglais, vous vous livrez sans filtre. Comme certains artistes, la musique est-elle synonyme de thérapie pour vous ?

La phase de l’écriture des paroles n’est pas vraiment une thérapie en soi, en revanche l’étape où je chante et je cherche des mélodies a un côté un peu thérapeutique. Lorsque que je chante, le moment est très méditatif. Dans certaines étapes de la production, il y des aspects plus logiques et techniques. Il y a un côté plus casse-tête.

Vos clips sont très artistiques, imaginaires mais aussi engagés. On a d’ailleurs pu apercevoir un placement de produit pour «Ecosia», moteur de recherche qui lutte pour la reforestation, dans votre dernier clip «Humi»…

J’ai l’impression que je n’arrive pas à réellement trouver ma place. Je ne suis pas un représentant politique, j’ai l’impression qu’on a tous notre rôle à jouer là-dedans. Dans ma vie de tous les jours, je suis de plus en plus «vert», j’aime parler de la nature. Si on respectait plus la nature, on respecterait plus tout ce qui touche au climat… Je pense que ça peut même aller jusqu’au respect de l’autre ou le respect en général. Souvent, on pense beaucoup à soi-même et on néglige ce qu’il y a autour.

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Vous avez sorti un premier EP et puis trois singles, «Waterbird», «Kind of blue» et «Humi». Mais vous avez déjà changé plusieurs fois de looks. Est-ce une manière de vous démarquer ?

C’est un peu compliqué. J’aime bien changer et j’aimerais changer tout le temps. Du point de vue marketing, quand on me conseille, on me dit qu’il faudrait que je reste dans un seul style. Je suis différent à plein de moments de la journée ou à plein de périodes de ma vie, j’aime exprimer ça physiquement ou dans la musique

Vous parlez français, anglais et même néerlandais, ce qui vous permet de pouvoir partager votre projet avec tout le pays. Peut-on donc dire que votre musique et votre univers sont fédérateurs ?

J’aimerais bien que ma musique fédère et rassemble les gens. J’ai des influences du côté de la Flandre vu que j’ai de la famille et des amis flamands, j’ai grandi dans leurs goûts aussi. Je trouve que les préférences ne sont pas les mêmes qu’ici, en Wallonie. Je vais aller plus en Flandre, dans les mois qui viennent.

On vous voit de plus en plus dans des événements musicaux comme les Francofolies de Spa cet été, l’occasion de croiser d’autres artistes… Avez-vous eu des coups de cœur ?

Oui, je pense à R.O. et Konoba que j’avais déjà vus auparavant. Je pense aussi à Martha Da’ro, une Anversoise. Le nouveau projet de Glauque me plait beaucoup. Il y a Tessa Dixson que j’apprécie vraiment, elle une belle voix !

Depuis la sortie de «Kind of blue», vous avez pris un virage un peu plus électro. Que nous réservez-vous pour la suite ?

J’ai un EP un peu plus électro qui arrive mais les morceaux ont des styles assez différents. Il y en a un qui est un peu plus dans le jazz/rap, d’autres plus ou moins électro. Après cela, j’aimerais vraiment faire un EP acoustique qui reprendrait les musiques du monde, avec plusieurs langues différentes. Les EP permettent de faire découvrir. Je trouve que l’on a plus vite tendance à écouter deux, trois titres que tout un album.

Entretien : Olivier Desmet

Photos : Mara Zoda

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