Freddie Mercury : les dernières années
Il y a tout juste trente ans, le 24 novembre 1991, le leader du groupe Queen s’éteignait. Il avait brûlé la chandelle par les deux bouts et disait ne pas le regretter. Ce mercredi à 20h35, La Trois diffuse «La Story de Freddie Mercury».
Farrokh Bulsara (son vrai nom), né de parents Pârsî (racines perses) en 1946 à Zanzibar, eut une existence courte, mais intense. Personnalité sensible se cachant derrière une flamboyante excentricité et une gestuelle théâtrale, l’artiste était conscient de son talent. Et avait lancé à ses potes : «Je ne serai jamais une star, je serai une légende !»
Sa carrière riche en coups d’éclats et sa vie fauchée à 45 ans par le sida ont confirmé sa prédiction.
Dans le déni
Lorsqu’il bondit sur la scène de Wembley, le 13 juillet 1985, au mythique concert Live Aid où des dizaines d’icônes jouèrent pour aider l’Éthiopie, le chanteur savait-il qu’un mal mystérieux, peu connu de la science, le rongeait déjà ? Selon son assistant, Peter Freestone : «Freddie était au courant de l’apparition du VIH. Comme beaucoup, il l’a mis au fond de son esprit, pensant que ça ne lui arriverait pas.»
En 1987, Fred, qui a repoussé l’échéance d’une consultation médicale, ne peut plus nier la réalité. À la confirmation de la mauvaise nouvelle, il veut profiter à fond du temps qui lui reste et continuer de créer avec ses complices Roger Taylor, Brian May et John Deacon. Il avait fini par leur dire la vérité en les priant de ne plus jamais en parler.
Durant leur Magic Tour, à l’été 1986, tous avaient noté la fatigue de leur ami et deviné que son extraordinaire capacité à communiquer émotion et excitation à tout un stade ne serait pas éternelle.
Épilogue intense
«Le savoir souffrant nous a unis davantage pour l’enregistrement de l’album « Innuendo », dernier opus que Fred a vu sortir de son vivant», se souvient Roger Taylor. Brian May se rappelle des séances en studio où l’interprète affaibli de «I’m Going Slightly Mad» se cramponnait à la console afin de tenir debout devant le micro. La sortie du vidéo clip illustrant ce hit, ainsi que la venue du chanteur aux Brit Awards en février 1990, ne laissent plus de doute aux fans. La star, visage pâle et émacié, y apparaît très amaigrie.
Les tabloïdes britanniques se déchaînent. The Sun déclenche la fureur du groupe avec un titre glaçant : «Is this man dying ?» («Cet homme est-il mourant ?»). Mercury se réfugie à Montreux. Et chante sur un ultime disque, «Made in Heaven». «Fred disait : « Je continuerai jusqu’à ce que je tombe »», confie Brian May.
Jamais ennuyeux
Rentré à Londres le 10 novembre 1991, il arrête son traitement, pensant, comme son entourage, pouvoir tenir encore quelques mois. Mais il accepte d’annoncer son mal le 22 novembre. À son manager, cogestionnaire de son héritage, Mercury demande : «Fais ce que tu veux, mais ne me rend jamais ennuyeux !»
Deux jours plus tard, alors que Roger Taylor s’apprête à lui rendre visite, un proche l’appelle : «Ne te presse pas, Freddie est parti…»
Cet article est paru dans le Télépro du 18/11/2021
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