Fini ! Ils ont quitté le ciné

Cameron Diaz est toujours une «Drôle de dame», bien qu’elle ait quitté les plateaux de cinéma © Getty Images

Après des années à jouer des coudes pour devenir célèbres, des stars, éreintées, tournent le dos aux fastes du showbiz. Pour un travail plus discret, mais plus épanouissant.

Lâcher prise en délaissant les studios de cinéma ou de télé n’est pas nouveau. En leur temps, Cary Grant, Audrey Hepburn et Shirley Temple sont respectivement devenus membre du comité de direction de Fabergé, ambassadrice de l’Unicef et diplomate. Mais aujourd’hui, les reconversions sont plus nombreuses. Et aussi variées que surprenantes !

Sauve-qui-peut au rayon mode

Quand survient le ras-le-bol, mais que le besoin d’être créatif est toujours là, certaines stars se tournent vers les lumières des catwalks et des magasins de luxe. Comme les jumelles Mary-Kate et Ashley Olsen, célèbres depuis le berceau avec la série «La Fête à la maison», devenues designers de la ligne de vêtements de luxe The Row, plusieurs actrices ont choisi la douceur «cosy» des chiffons. Après un long épisode dépressif, Amanda Bynes («Ce dont rêvent les filles», «Easy Girl») a entamé des études au Fashion Institute of Design & Merchandising en 2014. Quatre ans plus tard, elle obtenait son diplôme !

Quant à Phoebe Cates, qui fit tourner la tête des messieurs avec le téléfilm «Lace : Nuits secrètes» (1984), puis fut l’héroïne de «Gremlins» (1984), elle est l’heureuse propriétaire d’une boutique à New York, baptisée Blue Tree. L’épouse de l’acteur Kevin Kline («Un poisson nommé Wanda») a choisi ce nom parce qu’elle vend des «articles exceptionnels et exclusifs», aussi rares qu’un «arbre bleu» dans la forêt de la Big Apple.

Du renouveau à tout prix

Bien qu’elle ait longtemps été l’une des actrices les mieux payées d’Hollywood, Cameron Diaz, 50 ans, s’est peu à peu éloignée de ce monde enchanté pour… grandir. «La célébrité est infantilisante ! Les producteurs vous dorlotent pour vous convaincre de rester dans cette bulle», affirmait-elle en 2018 après avoir officialisé sa «retraite». Mais l’héroïne de «Mary à tout prix» avait déjà posé un orteil dans un autre secteur dès 2016 en s’essayant au théâtre et à l’écriture-conseil sur le bien-être, notamment avec le livre «The Longevity Book» («Le livre de la longévité», paru en français chez Marabout). Elle s’est aussi associée à une amie pour fonder la société vinicole Avaline, engagée à s’approvisionner en raisins bio et à assurer la création d’un vin végétalien.

Une âme en paix

Cameron s’est ensuite tournée vers le plus beau métier du monde en 2020 : maman à plein temps. À 48 ans, elle s’est donc consacrée entièrement à sa fille, Raddix, et à son mari, Benji Madden. «J’adore être mère», a-t-elle déclaré dans Variety. «J’ai tant de chance, ma vie est si calme. C’est agréable de cuisiner avec Benji pour notre enfant. (…) Mon âme est en paix parce que je prends enfin soin de moi et de mes proches.» Aujourd’hui, celle qui a fêté ses 50 ans en août dernier ajoute : «Quand vous savez comment fonctionne un métier, que vous en avez fait le tour et que cela a presque consumé toute votre vie, c’est une bonne chose de dire : « Vous savez, quoi ? Laisse-moi prendre du recul ! » et de jeter un coup d’œil sur d’autres activités grâce auxquelles vous vous sentirez plus entière. Et voilà, je l’ai fait !»

Des Oscars aux dollars

Tout comme sa consœur, Gwyneth Paltrow , 50 ans, l’autre blonde du cinéma des années 1990, assure que sa carrière devant les caméras ne lui manque pas, malgré un Oscar (pour «Shakespeare in Love» en 1998), un Golden Globe et un Primetime Emmy. «Je pense que cela vient en grande partie du fait que je n’ai jamais été à l’aise avec le statut de personne publique. J’ai connu ça très jeune, je l’ai été si longtemps», a-t-elle confié à Naomi Campbell dans l’émission No Filter with Naomi. «Il y a une partie de moi qui a toujours été très timide. Longtemps, je suis allée sur les tournages en pensant : « Est-ce que j’aime vraiment ce travail ? Est-ce que je suis à l’aise ? » Il était temps de faire une pause pour le savoir !»

Retours sporadiques

La star y est finalement parvenue grâce à son entreprise lifestyle Goop, qui engrange des milliers de dollars et propose des objets éclectiques allant des vêtements aux livres, en passant par de la vaisselle. Gwyneth Paltrow a cependant annoncé sur NBC : «Je ne rêve pas du cinéma, mais… j’ai promis à ma mère que rejouerais une pièce ou une fiction. Je dois donc tenir cette promesse.» Et de faire plaisir à sa maman en apparaissant dans la série Netflix «The Politician», lancée par le producteur de télévision Brad Falchuk, son mari !

Travailler en famille semble moins stressant. Aussi, la comédienne a-t-elle décidé de rejouer sporadiquement. Mais la pression constante, c’est fini. «Quand je tournais en permanence, je m’épuisais», a-t-elle conclu dans Harper’s Bazaar. «J’étais arrivée au point où même de petites choses, comme m’asseoir dans ma loge pour me préparer et faire des retouches de maquillage, étaient insupportables !»

Dures à cuire

Meg Ryan («Top Gun», «Quand Harry rencontre Sally»), pour sa part, est restée dans les coulisses. Où elle a trouvé la tranquillité en se muant en réalisatrice et productrice. En 2015, l’ex-actrice a signé son premier film : «Ithaca». Et aide à financer d’autres œuvres de fiction et des pièces de théâtre : «Une fois que vous y avez goûté, vous attrapez le virus ! J’aime les coulisses. Vraiment ! Jouer était amusant mais la réalisation est encore plus exaltante.»

Également icône des années 1980, Geena Davis («Thelma & Louise»), 66 ans, a choisi de défendre le statut et le salaire des actrices avec sa fondation The Geena Davis Institute on Gender in Media. «J’ai été une dure à cuire dans mes rôles, je le suis maintenant quand je plaide pour une meilleure visibilité des femmes et des minorités à l’écran !»

Savoir s’affranchir

En Europe, des actrices savent aussi se réinventer. Marlène Jobert, 82 ans, égérie du 7e art des années 1960, 70 et 80, a pris la plume et publié des histoires pour enfants, utilisant sa voix apaisante pour lire celles-ci à voix haute sur CD. Son succès est tel que huit écoles françaises portent désormais son nom !

Mathilda May a également rédigé quelques livres puis s’est tournée vers le théâtre où ses pièces font mouche, telle la dernière en date : l’hilarant «Monsieur X» avec Pierre Richard (sur scène, l’an passé, au Centre Culturel d’Uccle) ! «J’ai la passion de me renouveler !», révèle la dramaturge à Seniors-mag.com. «En France, tout est très cloisonné. Il ne tient qu’à nous de nous affranchir. (…) Autour de moi, j’entends des gens dire « Je ne suis pas capable de… » et je leur réponds « Jusqu’au jour où… », en leur citant mon exemple. Il y a dix ans, je n’aurais pas imaginé que je serais auteur et metteur en scène de spectacles. Il faut donc laisser la place à l’imprévu !»

Des messieurs très tranquilles

Fini la pression des studios hollywoodiens ! Les acteurs choisissent d’autres voies loin d’être des… voies de garage :

Gene Hackman («Superman», «Ennemi d’État») est désormais écrivain. Il publie des romans à suspense («Justice for None», «Pursuit»).

Erik Estrada («Chips») s’est éloigné des plateaux mais pas de l’uniforme. Il est officier de police de réserve, depuis 2016, dans l’Idaho.

Freddie Prinze Jr. («Souviens-toi l’été dernier»), féru de cuisine, concocte de beaux livres de recettes. Et, en grand fan de lutte, il est producteur de matches très regardés aux États-Unis !

Rick Moranis («Chéri, j’ai rétréci les gosses») est père au foyer depuis le décès de son épouse. Mais à la demande de ses enfants, il a refait un tour en plateau pour la série «Shrunk», inspirée de la saga «Chéri, j’ai…».

Cet article est paru dans le Télépro du 5/01/2023.

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