Fanny Ardant : «La retraite ? Jamais !»

«Tant qu’on a des projets, des passions, on ne tombe pas dans l’aigreur de l’âge. Et ça passe par l’amour...», confie l’actrice septuagénaire © Arte/Le Pacte

Dans «Les Beaux jours» (ce mercredi à 20h55 sur Arte), à 72 ans, blonde et en jean, elle forme, avec un quadra (Laurent Laffite), un duo sublime échappant au temps et aux préjugés.

Vous êtes omniprésente à l’écran. Cela signifie-t-il que le cinéma offre encore de beaux rôles aux femmes ?

Mais oui ! En particulier dans les films d’auteur. Là, vous pouvez dire à chaque fois : cherchez la femme. Car elle est toujours au centre. Comme dans la grande littérature du XIX e siècle, si vous retirez les héroïnes, il n’y a plus rien. Les dames ont tort de se croire l’objet d’une sorte de lutte contre les messieurs. Même les auteurs hommes ont écrit leurs plus beaux récits avec des protagonistes du beau sexe.

Aucune des héroïnes que vous campez ne redoute le temps qui passe. Un point commun avec vous ?

Je m’interroge sur l’âge depuis mes 15 ans, parce que j’ai eu devant les yeux des comportements déplaisants d’hommes et de femmes. Mais je me suis promise de ne jamais leur ressembler, de ne pas pleurnicher ni me plaindre de mon âge. Vieillir ne m’effraye pas. Je ne connais pas non plus le mot «retraite». Lorsqu’on a toujours des projets, qu’on reste passionné, on ne tombe pas dans l’aigreur de l’âge.

Cela passe-t-il aussi, comme Caroline votre personnage, par l’amour ?

Bien sûr ! Mais attention, elle n’a pas choisi d’avoir une aventure avec un homme plus jeune ! D’ailleurs, au début, elle a du mal à croire qu’un jeune quadra lui fasse du gringue. Elle n’est pas de celles qui s’engagent dans une relation-défi pour se prouver qu’elles peuvent encore plaire. Sa rencontre avec Julien (ndlr : Laurent Laffite) est un hasard. Cette femme entame sa retraite et, en cherchant à combler son temps libre, croise ce prof séduisant. Leur histoire n’a pas d’âge, elle est juste passionnante et enrichissante. Un bon feeling avec Vianney

Récemment, vous avez donné la réplique à Vianney qui a adoré jouer avec vous («Ma Mère est folle»). Seriez-vous une inspiration pour les jeunes ?

Oh, non ! Les nouvelles générations prennent le relais dans notre métier avec leurs propres idées. Je suis persuadée qu’aucun acteur ne s’inspire de ses pairs. Il n’y a que des bons ou des mauvais comédiens, point ! Si différentes générations se croisent pour un film, cela passe juste par le feeling.

Et ce, quel que soit l’âge ?

J’en suis persuadée. J’adore les gens sans a priori et j’ai trouvé ces qualités chez Vianney. On a donc sympathisé. Pareil avec Daniel Auteuil (ndlr : dans «La Belle époque»,) dont j’apprécie l’humanisme. J’aime tant les gens réfléchis avec lesquels on peut débattre et se taquiner sans finir sur une friction. Leur ouverture d’esprit permet de se respecter, sans verser dans le ton navrant de la société actuelle : celui du jugement péremptoire !

Cet article est paru dans le Télépro du 29/4/2021

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