Elsa Zylberstein : «Je suis drôle malgré moi !»

Elsa Zylberstein : «Je suis drôle malgré moi !»
Julien Vandevenne
Julien Vandevenne Rédacteur en chef adjoint

L’actrice est mariée à Christian Clavier, le temps d’une comédie intitulée «À bras ouverts». Pour le meilleur. Et le pire.

Après le très inégal «Les Têtes de l’emploi», Elsa Zylberstein (48 ans) revient au récit satirico-sociétal : «À bras ouverts».

Elle y est Daphné, épouse d’un riche écrivain humaniste. Lors d’une émission en direct, il lance l’idée d’accueillir chez lui des personnes en grande précarité. Des gens du voyage le prennent au mot en débarquant dans sa propriété…

Cette comédie signée Philippe de Chauveron, réalisateur du triomphant «Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu ?», n’a ni la répartie ni la saveur de son aînée sortie en 2014. Et aligne certaines maladresses lourdingues qui pourraient ne pas plaire.

Pourquoi ce long métrage vous a-t-il attirée ?

Il est à la fois drôle et basé sur un sujet social qui m’a paru avoir du fond. Cette idée originale reprend les codes classiques de la comédie en filmant la rencontre entre nantis et moins nantis. C’est le choc de deux mondes, de cultures différentes ! Mais ils sont croqués avec douceur. Puis, je me suis retrouvée sur le même plateau que Philippe de Chauveron et Christian, deux grands maîtres de la comédie à la française !

Votre avis sur leur fonctionnement ?

De vraies machines de guerre ! Je les ai observés et en ai pris de la graine ! Il m’a fallu trouver mon rythme avec ma personnalité et ma sensibilité. Ils sont ultra précis, ultra préparés. Pas de place pour l’impro !

Pourtant, Christian Clavier confie qu’il propose un élément différent à chaque prise…

Bien sûr, on ne peut pas être exactement les mêmes à chaque fois, on n’est pas des robots. Essayer de refaire tout à fait pareil, c’est trop plaqué, ce n’est pas bon. Sur un même chemin avec les mêmes mots, Christian apporte en effet du nouveau tout en restant dans la vérité.

Faire rire vous demande autant d’énergie qu’un jeu tout en émotions ?

Oui. Et ça peut être très dur. Je n’aborde jamais un film en pensant «Bon, je vais amuser ou attendrir». C’est malgré soi qu’on est drôle ! Ce sont les situations qui rendent les protagonistes amusants. Eux sont avant tout sincères. Chaque acteur ou actrice a un tempo de comédie différent. Par exemple, Catherine Deneuve possède un tempo génial. J’espère l’avoir aussi ! En tout cas, je ne peux pas dire qu’une comédie est une bouffée d’air ou une récré entre deux fictions dramatiques. Il y a autant de travail.

Avez-vous des points communs avec Daphné, votre personnage ?

Christian Clavier dit oui. Moi, je ne me trouve en rien semblable à elle ! Je ne suis pas snob ! Evidemment, on peut tous être un peu lâches vis-à-vis de nos engagements. J’ai été ambassadrice de bonne volonté en Afrique, mais je n’ai pas pour autant accueilli des enfants noirs chez moi. Donc, peut-être qu’à l’instar de Daphné, je serais un brin décontenancée si l’engagement allait plus loin. Mais on est tous comme ça ! Les héros du film sont mis face à leur égoïsme et à leurs paradoxes. Voilà pourquoi cette comédie est plaisante !

Son titre initialement prévu, «Sivouplééé», a déplu. Sa trame pourrait-elle aussi susciter la polémique ?

Beaucoup de comédies, de «To be or not to be» de Lubitsch sur la guerre, à «Rabbi Jacob», en passant par «Intouchables» ou «Les Tuche», ont un sujet de départ scabreux et grave. Mais elles sont faites pour gratter là où ça ne fait pas plaisir, pour grossir le trait. Quant au titre, je n’étais pas au courant. Je ne l’ai su qu’après.

Entretien : Carol Thill

Découvrez ci-dessous la bande-annonce d’«À bras ouverts» :

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