Du phénomène Ken aux chants amérindiens, les Oscars préparent leur spectacle
Lorsque le phénomène pop « Barbie » a été nommé pour huit Oscars, dont celui du meilleur film, les organisateurs de la cérémonie ont tout de suite su à qui s’adresser : Ryan Gosling, dont la chanson « I’m Just Ken » est devenue virale.
L’acteur se remettra dimanche dans la peau du petit ami de la poupée en plastique, pour interpréter ce tube inattendu « pour la première fois » sur scène, rappelle à l’AFP Raj Kapoor, l’organisateur du spectacle autour de la remise de prix.
Ce sera « un moment que tout le monde voudra regarder », estime-t-il.
Traditionnellement, les cinq titres nommés pour la meilleure chanson sont interprétés en direct sur la scène des Oscars. Mais cette année, deux d’entre elles proviennent du même film, fait rare.
« What Was I Made For », de la star de la pop Billie Eilish, a également été composée pour « Barbie ».
A ses côtés, « I’m Just Ken » a créé la surprise: cette balade de six minutes sur la fragilité de l’ego masculin, chantée par un Gosling qui devient l’ennemi de Barbie dans le film, a fait sensation chez les fans.
Ancien enfant star de Disney, l’acteur était le leader d’un groupe de rock pendant sa jeunesse. Depuis qu’il sait devoir se produire aux Oscars, il s’est plongé dans les répétitions.
« Il ne laissera personne déçu par sa prestation », promet la productrice exécutive de la soirée, Molly McNearney.
Tribu Osage
Miser sur « Barbie » est une évidence pour les Oscars. La comédie féministe de Greta Gerwig a dominé le box-office mondial cette année, avec 1,4 milliard de dollars de recettes: la cérémonie espère donc surfer sur ce succès pour attirer de nouveaux téléspectateurs.
L’année dernière, les producteurs avaient beaucoup mis l’accent sur le blockbuster « Top Gun: Maverick ».
Avant la cérémonie de cette année, le présentateur Jimmy Kimmel a tourné un clip promotionnel où il visite « Barbieland », en compagnie de Ryan Gosling et America Ferrera.
« Nous donnons beaucoup d’amour à Barbie, mais aussi à tous les films qui ont été nominés », reprend Molly McNearney.
La cérémonie pourra compter sur « Oppenheimer », l’autre moitié du phénomène estival « Barbenheimer » qui a provoqué un raz-de-marée vers les salles l’été dernier.
Les organisateurs prévoient d’autres moments forts: des Amérindiens de la tribu Osage viendront chanter la musique cérémonielle de « Killers of the Flower Moon », la fresque historique de Martin Scorsese grâce à laquelle Lily Gladstone pourrait remporter l’Oscar de la meilleure actrice.
« Nous avons consacré beaucoup de temps et de réflexion à la manière d’honorer correctement cette tradition », confie M. Kapoor.
Nouvelle surprise pour Jimmy Kimmel ?
Les Oscars avaient touché le fond pendant la pandémie, avec seulement 10 millions de téléspectateurs en 2021. Un score d’audience qui interrogeait sur leur pertinence à l’ère des réseaux sociaux et de TikTok.
Mais ils ont ensuite bien rebondi, et sont revenus à 18,7 millions l’année dernière.
Une performance en partie due au retour réussi de l’humoriste Jimmy Kimmel aux commandes de la soirée. Dimanche, il enfilera le costume d’hôte pour la quatrième fois.
Ce sera l’occasion pour lui de mentionner les grèves des acteurs et scénaristes, qui ont paralysé Hollywood pendant six mois l’année dernière, confie Molly McNearney – à qui l’animateur est marié.
Sa première cérémonie en 2017 avait été marquée par un imbroglio majeur: les enveloppes avaient été mal distribuées et « La La Land » avait été annoncé par erreur comme Oscar du meilleur film au lieu du véritable vainqueur, « Moonlight ».
Cela n’a pas traumatisé l’humoriste, qui a récemment fait savoir qu’il espérait des surprises et des choses inattendues pour dimanche.
« C’est là que Jimmy brille complètement. Il se délecte dans l’inconfort », estime Mme McNearney.
Mais en vérité, le reste de l’organisation croise les doigts pour s’en tenir au script.
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