Divines divas : les caprices et excès ne s’improvisent pas !
Talentueuses, inventives, charismatiques, ces stars semblent avoir toutes les qualités. Et tous les défauts. Elles sont aussi capricieuses, arrogantes, voire cruelles. Pourtant, elles fascinent le public qui les adore. Ou adore les détester !
Totalement «hors sol», perchées sur les talons de leur gloire, certaines actrices et chanteuses sont devenues des icônes. Ou mieux : des divas. Pour en arriver là, elles ont cassé les codes et imposés les leurs. Décryptage.
Les lois du royaume
À l’origine, le mot «diva», signifiant «déesse», désignait une chanteuse d’opéra tout en bijoux, froufrous et gestuelle appuyée. Aujourd’hui, l’étiquette se pose sur l’épaule des comédiennes et surtout des étoiles de la musique. «La culture pop a cessé de voir dans ce terme une insulte et a commencé à le reconnaître comme un terme plus sociétal, parfois politisé», souligne Jane Kenyon, écrivain spécialiste du développement personnel («Diva Wisdom»). «Au-delà des crises de colère ou des baignoires en or massif, les divas inventent de nouvelles règles. Et personne ne peut leur dire non ! C’est pour cette raison qu’elles sont intéressantes !»
Montées en flèche
Être une diva, c’est d’abord surgir de nulle part pour s’élever jusqu’au firmament. La grande majorité de ces figures a en effet des origines modestes. Barbra Streisand, jeune juive de Brooklyn, a laissé pousser ses ongles et les a couverts de vernis pour échapper à l’avenir de secrétaire dont sa mère rêvait pour elle. Rihanna vient d’un bungalow de la Barbade partagé avec ses demi-frères et sœurs, une mère divorcée et un père cocaïnomane. Diana Ross est issue de Détroit, ville sidérurgique sans paillette aucune. «Quant à Mariah Carey, être une diva fait partie intégrante de sa mythologie», note Kenyon. «Dans un monde du divertissement dominé par les hommes, être une métisse d’origine afro-vénézuélienne et irlandaise demande du talent, mais aussi de l’opiniâtreté !»
Façonner le mythe
Après avoir glissé un orteil pédicuré dans l’embrasure des portes de la gloire, il faut construire son mythe, sans scrupules et avec prétention. Dès ses débuts, alors qu’elle zonait dans des boîtes new-yorkaises miteuses, Madonna lançait : «Traitez-moi comme une star !» Quant à Beyoncé, son alter ego scénique se nomme Sasha Fierce, ce dernier mot signifiant «féroce». Ce serait ce double qui se produirait sur scène…
Il s’agit aussi de projeter une image de contrôle et de franchise effrontée. Scarlett Johansson admet ainsi qu’elle a un ego énorme et est trop exigeante, mais tout cela est «au service de son éthique de travail». La vedette de «Lucy» ajoute en toute simplicité qu’elle «adorerait être dans un film sans avoir à parler, juste en utilisant ses yeux et son corps, pour transmettre un message beaucoup plus fort que celui d’un scénariste-dialoguiste talentueux…».
Effets de manche
Il faut ensuite quelques caprices ou coups d’éclats. Viennent bien sûr les honorables engagements pour soutenir les minorités, mais ces actions n’ont pas autant de relief qu’un «bon» mauvais coup. Comme exiger, à l’instar de Rihanna, des lys de Casablanca dans chacun des hôtels fréquentés. Ou faire renvoyer une femme de chambre, comme s’y employa un jour Jennifer Lopez parce qu’elle avait exigé que personne n’ait l’outrecuidance de lui demander un autographe. Les «effets de style» passent aussi par le look, soigné ou savamment foutraque. Comme la robe transparente incrustée de cristaux portée par Riri ou celle composée de morceaux de viande arborée par Lady Gaga.
Vieillir en beauté
Enfin, il ne faut surtout jamais s’excuser. Accusée d’avoir été un «tyran» durant ses années de mannequinat, Naomi Campbell n’a jamais tremblé d’un (faux) cil : «Je ne suis pas parfaite, mais je ne serai jamais l’otage de mon passé. Je vais de l’avant. Je suis ravie d’avoir 50 ans et d’être encore là pour inspirer les jeunes.» Car tel est le dernier combat de toute diva : ne pas plier devant «l’âgisme». «La seule chose choquante que j’ai faite est de rester dans les parages !», sourit Madonna. Et l’un de ses biographes, Matt Cain, de conclure : «À plus de 60 ans, son simple refus de se calmer, de se couvrir et de disparaître est un acte de rébellion brillant !»
Cet article est paru dans le Télépro du 8/04/2021
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