«Dirty Dancing» : un tournage infernal !

Le fameux porté aquatique fut filmé de loin, histoire de ne pas montrer les lèvres gelées des acteurs © RTL Belgium/Vestron Pictures

Sorti il y a plus de trente ans, ce film mythique a failli rester dans un tiroir. Et a causé bien des prises de tête en plateau… Jeudi dès 19.50, RTL-TVI plonge dans les coulisses du film en compagnie de Maria Del Rio et Agustín Galiana, avant sa diffusion à 21.05.

Lorsque la coproduction Vestron vit le montage final de «Dirty Dancing», elle dit au réalisateur Emile Ardolino : «Prenez les copies et brûlez-les !» Comme cette réflexion, toute la conception du film s’est déroulée sur des charbons ardents.

Petit budget, mince espoir

L’histoire de «Bébé» et de Johnny le rebelle qui s’encanaillent avec un style de danse lascif, sort tout droit du vécu d’Eleanor Bergstein, scénariste qui connut dans sa jeunesse des soirées secrètes de chorégraphies jugées torrides.

Elle en fit un script qui plut à la productrice Linda Gottlieb en 1986. Mais pour porter le récit à l’écran, elle dut demander l’aide financière de Vestron, petite société distributrice de films en cassettes vidéo. Limité par le temps et le budget, «Dirty Dancing» ne démarra pas d’un bon pied.

Je t’aime moi non plus

Et il fallut justement trouver des acteurs capables de danser. Le choix se porta sur Jennifer Grey, star de fictions à succès pour ados, et Patrick Swayze, ex-talent de Broadway. D’un charisme électrisant, idéal pour le rôle, il hésita à l’accepter : une blessure au genou ayant brisé sa carrière scénique, il ne voulait pas être «un danseur reconverti en acteur».

Autre source d’agacement pour lui : sa partenaire, déjà croisée sur le tournage de «L’Aube rouge» (1984) et dont il n’appréciait pas les sautes d’humeur. Celle-ci n’était pas non plus ravie de le revoir et détestait son côté insolent. Mais une magie indéniable se dégageait de leurs tests de danse filmés… Bon gré, mal gré, le duo se lança. Avec d’inévitables étincelles.

Patrick Swayze relate dans son autobiographie : «Jennifer était émotive, éclatant parfois en sanglots si on la critiquait. D’autres fois, elle riait pour des idioties, nous forçant à refaire des scènes.» Mais l’acteur admet : «Je n’avais pas beaucoup de patience…»

Glacial et douloureux

Les amis-ennemis en bavèrent aussi durant les répétitions. Pour la scène du lac où Bébé et Johnny mettent au point leur fameux porté, l’eau était glaciale. Ils ne furent pas filmés en gros plan car leurs lèvres étaient bleues. Puis, Swayze mit son genou blessé à rude épreuve au cours de la séquence d’équilibre sur le tronc d’arbre et de celle du saut final.

Quant au frissonnant moment «Time of my Life» où Jennifer se jette dans les bras de Patrick qui la soulève, l’actrice, anxieuse, refusa des essais ! «Je ne l’ai fait que le jour où je l’ai tourné !», dit-elle.

Une fois en boîte, et malgré une formidable BO, la fiction est considérée comme mièvre par la production Vestron. Le titre lui paraît trash. Elle redoute aussi qu’une scène d’avortement ne heurte la censure. C’est une vision-test en public qui sauve la mise : les spectateurs sont extatiques !

Sorti le 21 août 1987, le film rapporte 64 millions de dollars aux États-Unis et 170 millions dans le monde. Comme le conclut le chorégraphe Kenny Ortega : «Entre Grey et Swayze, parfois c’était du conflit, parfois de l’amour. Leur alchimie reste inexplicable. Ils ont été des feux d’artifice humains.» Qui émerveillent encore aujourd’hui.

Cet article est paru dans le Télépro du 30/12/2021

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