Deux mois de prison ferme pour un internaute qui a cyberharcelé la chanteuse Hoshi
Un jeune internaute a été condamné vendredi à Paris à huit mois d’emprisonnement, dont six mois avec sursis probatoire, pour avoir harcelé en ligne la chanteuse Hoshi, visée par une campagne de messages haineux et homophobes après avoir embrassé sur scène une danseuse en 2020.
Maël H., 21 ans, n’était ni présent ni représenté par un avocat à l’audience.
Le tribunal correctionnel l’a reconnu coupable de harcèlement moral en ligne, aggravé par le fait qu’il a été commis en raison de l’orientation sexuelle de la victime, un délit qui lui faisait encourir six ans d’emprisonnement.
Les juges sont allés au-delà des réquisitions du parquet, qui avait demandé plus tôt dans la journée une peine de six mois d’emprisonnement entièrement assortis d’un sursis simple.
Le prévenu a en outre été condamné à verser 5.000 euros de dommages et intérêts à la chanteuse de 26 ans, Mathilde Gerner de son vrai nom.
L’artiste n’assistait pas non plus au procès, expliquant dans une lettre lue par son avocate qu’elle n’en avait « pas la force » et n’avait pas « l’envie de retourner dans cette bulle d’angoisse » créée par « les milliers » de harceleurs « qui se cachent derrière des pseudos ».
Le harcèlement « en meute » dont elle a été victime avait démarré il y a plus de trois ans et avait causé un important retentissement, évalué à 21 jours d’incapacité totale de travail (ITT), selon l’avocate de la chanteuse, Laura Ben Kemoun.
Le 14 février 2020, alors qu’elle était nommée aux Victoires de la musique, Hoshi avait embrassé sur scène une danseuse après avoir interprété son titre « Amour censure », qui dénonce l’homophobie.
Maël H. avait été identifié comme l’un des auteurs de messages répétés, haineux et homophobes adressés à la chanteuse après ce geste militant.
Cinq autres personnes, mineures, ont également été identifiées au cours des investigations diligentées par le pôle national de lutte contre la haine en ligne du parquet de Paris, qui s’est dessaisi les concernant.
Lors de ses auditions par les enquêteurs, Maël H. avait reconnu avoir envoyé à Hoshi une série de messages la traitant de « grosse truie », « sale gouine » ou « sale lesbienne », et avoir créé plusieurs comptes sur les réseaux sociaux dès que l’un était bloqué.
Il estimait n’avoir rien écrit « de diffamant » ni de menaçant, évoquant quelques « paroles en l’air » ou « des messages peu cordiaux ».
Il avait expliqué avoir voulu « se défouler » car il ne « se (sentait) pas bien » et s’était étonné que les enquêteurs l’aient « retrouvé ».
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