Depuis Liège, Alain Delon annonce qu’il va faire un «dernier film»
Alain Delon a annoncé vendredi en prélude à la remise d’un Big up d’honneur au Festival International du Film Policier de Liège qu’il allait tourner à l’automne 2017 un film avec Juliette Binoche, dirigé par Patrice Leconte.
« Ce sera mon tout dernier film car, comme un boxeur qui ne veut pas faire le combat de trop, je souhaite ne pas faire le film de trop », a précisé l’acteur de 81 ans qui n’avait plus tourné au cinéma depuis « Asterix aux jeux Olympiques » en 2008.
L’icône du 7e art a ajouté que ce film avait été écrit spécialement pour lui. « J’aurais dû avoir Sophie Marceau pour partenaire mais elle a d’autres impératifs à ce moment-là. Juliette a été choisie car c’est une merveilleuse actrice qui me plait beaucoup. » L’acteur a également soulevé un coin du voile sur le scénario.
« C’est une histoire d’amour entre un homme de mon âge et une femme d’une cinquantaine d’années au détour d’une rencontre fortuite. » Ce type de rôle lui avait valu en 1985 son seul César pour son interprétation dans « Notre Histoire » de Bertrand Blier.
Rangé des studios et des planches depuis trois ans et la tournée réalisée avec sa fille, Anouchka, dans le cadre de la pièce « une journée ordinaire » qui avait fait étape à Liège, Alain Delon a expliqué qu’il avait souhaité stopper sa carrière « car je venais de réaliser la plus belle chose au monde, jouer avec ma fille et accepter une tournée, ce que j’avais toujours refusé. Lui donner la réplique dans un rôle où elle domine son propre père fut le plus grand bonheur de ma vie. »
Alain Delon n’était pas programmé pour faire du cinéma. C’est au retour de la guerre d’Indochine, en 1956, qu’il est fait remarquer pour sa gueule d’ange et son physique. « Il parait que j’étais beau à l’époque et ce sont les femmes qui m’ont fait faire ce métier. Le cinéma m’a tout donné. »
L’acteur français avoue ne plus se retrouver dans celui d’aujourd’hui. « Je regrette les Visconti, Melville et René Clément qui fut le plus merveilleux directeur d’acteurs que j’ai croisé. Ces trois-là m’ont marqué. Ils avaient du génie, un véritable amour du cinéma, une capacité à diriger acteurs et actrices et si je m’emmerde aujourd’hui, c’est parce qu’il n’en existe plus, des réalisateurs comme ceux-là. »
Catalogué comme acteur de polar, la star du cinéma français ne peut passer sous silence sa présence à Liège. « Je ne me force jamais à aller où je ne veux pas aller et je suis très heureux de recevoir ce prix. J’ai retrouvé Véronique Jannot avec qui j’ai tourné « Le Toubib ». Elle fera une excellente présidente car elle connaît le cinéma. »
De Brigitte Bardot à Romy Schneider en passant par Mireille Darc, son amour pour les femmes reste indéfectible. Son ultime appel du pied est destiné à l’actrice belge Cécile De France. « J’aurais bien aimé tourner avec elle », a-t-il déclaré tout comme il a admis qu’il aurait apprécié avoir Roman Polanski comme réalisateur.
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