Défilé militaire et coups de canon pour le dernier hommage du Canada à sa reine
Venus avec leurs corgis –les chiens préférés d’Elizabeth II– ou des bijoux flamboyants, quelques milliers de Canadiens ont bravé le froid et la pluie pour faire leurs adieux à leur reine lundi, lors d’une cérémonie dans la capitale Ottawa.
Peu de temps après les cérémonies londoniennes, le Canada a lui aussi rendu un dernier hommage à celle qui fut reine du Canada pendant près de la moitié de l’existence du pays.
Parapluies à la main et cafés à emporter pour se réchauffer, ils se sont pressés dans les rues du centre-ville d’Ottawa pour voir défiler la police montée canadienne malgré une météo maussade.
« Elle a toujours été une pierre angulaire dans les périodes de changement, de bouleversement et d’instabilité », raconte à l’AFP Alexander Kerrison, 32 ans, venu avec sa femme et son bébé de trois semaines bien emmailloté dans son landau.
Malgré « des hauts et des bas », Elizabeth II est restée « posée et élégante », estime Noella Trimble, qui se tenait le long de la balustrade devant le bureau du Premier ministre.
« Elle a su garder le cap, et je la respecte pour cela », ajoute la jeune femme, large imperméable et chapeau sur la tête.
Le gouvernement avait instauré une journée fériée dans le pays mais il a surtout concerné les employés fédéraux. Même dans la capitale, les magasins sont restés ouverts. Sur des écrans géants installés dans tout le centre-ville, des images de la reine tournent en boucle.
Venu seul, Gordon Pringle, élégant vieil homme très mince, tenait à s’incliner pour « rendre hommage à une grande héroïne, quelqu’un qui, de notre vivant, a été une constante de la courtoisie et de la dignité ».
A proximité, un policier au coin d’une rue enchaîne les photos à la demande des spectateurs qui lui confient à tour de rôle leurs téléphones portables.
Un peu plus loin, au moment où chevaux et cavaliers tout de rouge vêtus font leur apparition, un corgi portant une cravate à pois bleus et blancs se faufile entre les jambes des spectateurs pour être aux premières loges du défilé.
« Amour spécial pour le Canada »
« Elle était comme une grand-mère internationale pour nous tous », raconte Janet Davidson, venue de Vancouver avec son mari Don pour la commémoration.
« Nous voulions simplement honorer la reine et être avec d’autres personnes pour l’hommage », a-t-elle ajouté, retenant ses larmes à l’évocation des fois où elle a vu la reine à Londres ou Paris.
Après le défilé, le son des cornemuses et des cors a fait vibrer la cathédrale Christ Church d’Ottawa. « Elle était le chef de l’Etat et elle était notre reine, bien sûr », a déclaré Brian Mulroney, ancien Premier ministre dans une allocution.
« Mais elle ressentait surtout un amour spécial, un amour très profond pour le Canada, pour sa diversité, sa géographie et son histoire. »
Bien que la relation des Canadiens avec la monarchie soit de plus en plus distante, la majorité d’entre eux étaient restés attachés à Elizabeth II.
« Le dévouement de Sa regrettée Majesté à l’égard du Canada et des Canadiens demeurera à jamais un chapitre important de l’histoire de notre pays », a estimé dans un communiqué le Premier ministre Justin Trudeau, qui était à Londres pour les funérailles.
A Ottawa, les alertes d’orages violents sont venues gâcher en partie la fête empêchant le défilé aérien dans l’après-midi. Mais 96 coups de canon ont été tirés pour symboliser chaque année de vie de la reine, décédée le 8 septembre.
En 70 ans de règne, Elizabeth II s’est rendue 22 fois au Canada – plus que dans aucun autre pays.
Lors de sa dernière visite, en 2020, la monarque avait déclaré à la foule rassemblée à Halifax, dans l’est du pays: « C’est bon d’être chez soi! »
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