Décès du professeur Swaminathan, généticien indien et père de « la révolution verte »
Le généticien indien Monkombu Sambasivan Swaminathan, père de « la révolution verte », est décédé jeudi en Inde où ses travaux ont permis de mettre fin dans les années 60 aux pénuries alimentaires chroniques dans le pays.
Selon l’agence de presse PTI, le célèbre généticien et agronome de 98 ans est décédé à Madras, dans l’Etat du Tamil Nadu (sud) dont il était originaire.
Le scientifique a connu une illustre carrière universitaire qui lui a valu 84 doctorats honorifiques. Son travail de sélection de variétés de blé et de riz, avec des rendements améliorés, et de formation des agriculteurs pour les cultiver a contribué à sortir l’Inde de la famine et à devenir un pays exportateur de produits alimentaires.
« À une période très critique de l’histoire de notre pays, son travail révolutionnaire dans l’agriculture a transformé la vie de millions de personnes et assuré la sécurité alimentaire de notre pays », a salué le Premier ministre Narendra Modi sur X (ex-Twitter).
Le professeur Swaminathan a obtenu son doctorat en génétique à l’Université de Cambridge en 1952, mais a refusé une chaire aux États-Unis afin de retourner en Inde, devenue indépendante, et « servir la nation ».
Il a notamment collaboré avec l’agronome américain Norman Borlaug, dont les contributions à l’amélioration de l’approvisionnement alimentaire mondial lui ont valu le prix Nobel de la paix.
Après l’entrée en fonction de la Première ministre Indira Gandhi en 1966, M. Swaminathan a mis en œuvre un nouveau programme agricole. Les pénuries alimentaires chroniques rendaient alors l’économie indienne dépendante de l’aide étrangère, mais au début des années 1970, les nouvelles techniques l’ont rendue autosuffisante.
« La crise est mère d’invention. Nous avons fait face à une crise dans les années 1960 et nous avons réussi », avait déclaré le scientifique à l’AFP en 2008.
Ses travaux ont été récompensés par de nombreuses distinctions dont le prix Ramon Magsaysay, équivalent asiatique du Nobel, en 1971 et le premier Prix mondial de l’alimentation en 1987.
Le secrétaire général des Nations Unies de l’époque, Javier Perez de Cuellar avait déclaré que « ses contributions à la science agricole ont laissé une marque indélébile sur la production alimentaire en Inde et dans le monde en développement ».
Plus tard, il fut brièvement membre du Parlement indien.
Time Magazine l’a classé parmi les trois Indiens les plus influents du XXe siècle, aux côtés du héros de l’indépendance indienne le Mahatma Gandhi et du poète Rabindranath Tagore.
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