Le dessinateur et scénariste de BD est décédé mercredi 6 mars 2013 à 71 ans, a annoncé jeudi l’éditeur Casterman.
Didier Comès a été un maître des longs récits fantastiques en noir et blanc, dont « Silence » paru en 1979, a annoncé, jeudi 7 mars 2013, l’éditeur Casterman. De son vrai nom Dieter Herman, il est né en 1942 à Sourbrodt, un petit village germanophone du sud-est de la Belgique, d’un père germanophone et d’une mère francophone.
«Silence» couronné à Angoulême
Comès se consacre d’abord au dessin industriel avant de se lancer dans la bande dessinée en 1969, avec de courts récits publiés par Pilote et le Journal de Spirou. Son style s’affirme avec « L’Ombre du corbeau », un récit onirique sur un soldat allemand durant la guerre 1914-18. Privilégiant le noir et blanc et les longues histoires, à l’instar de son ami Hugo Pratt, Didier Comès connaît la consécration avec « Silence », un récit envoûtant publié par le mensuel (A suivre) en 1979. L’album qui en découlera, son plus grand succès, sera ensuite couronné par le festival de BD d’Angoulême en 1981. Resté fidèle à sa région d’origine où il vivait, à l’écart du monde de la BD, il publiera plusieurs autres longs récits, dont « La Belette », « Eva », « L’Arbre-Coeur » et « Dix de Der », sa dernière parution en 2006, qui prend pour cadre la Seconde Guerre mondiale.
«Un travail d’orfèvre »
« J’ai rarement rencontré quelqu’un d’aussi cohérent par rapport à son oeuvre », a déclaré jeudi l’auteur belge de BD François Schuiten, cité par Casterman. « Je reste toujours ébloui devant la beauté de ses planches, la façon dont il traduit le mystère des forêts qui l’entourent. Il travaille le végétal comme un orfèvre ou un artiste japonais », a-t-il ajouté. Le dessinateur avait été mis à l’honneur l’an dernier lors d’une exposition de 250 planches originales proposée au Musée des Beaux-arts de Liège. En 2013, une exposition de 50 planches originales de Comès a également été présentée au public du Festival d’Angoulême.
