Décès d’Ousmane Sow, monument sénégalais de la sculpture
Le Sénégal a perdu jeudi une de ses plus grandes figures dans le domaine de l’art, le sculpteur Ousmane Sow décédé à l’âge de 81 ans, « un géant » et « un monument » qui a fait honneur à toute l’Afrique.
Connu pour ses sculptures monumentales de guerriers qui ont fait le tour du monde, Sow – lui-même de complexion robuste, mesurant 1m93 – est né le 10 octobre 1935 à Dakar et n’est devenu artiste qu’à l’âge de 50 ans, après avoir exercé comme kinésithérapeute en banlieue parisienne et au Sénégal.
Selon sa famille, jointe par l’AFP depuis Paris, il est décédé à l’Hôpital Principal de Dakar, sans autres précisions sur ce dont il souffrait et la durée de son hospitalisation.
Il a « été très bien assisté médicalement », a simplement indiqué la même source, ajoutant: « Il emporte avec lui rêves et projets que son organisme trop fatigué n’a pas voulu suivre ».
Jusqu’à jeudi après-midi, aucune précision n’avait pu être obtenue sur la date de ses obsèques à Dakar, où il menait une vie très discrète.
« Un grand artiste du Sénégal vient de nous quitter. J’appréciais l’homme autant que son oeuvre. Mes condoléances à la famille d’Ousmane Sow », a écrit le président sénégalais Macky Sall sur son compte Twitter, publiant une vidéo de 57 secondes dans laquelle le sculpteur s’exprime sur son art.
Cette matière « est un mélange resté secret, qu’il a réussi à stabiliser au fil du temps », a souligné à l’AFP Massamba Mbaye, critique d’art sénégalais.
Pour certains, esthétiquement, « il était très proche de Rodin [Auguste Rodin, sculpteur français] mais Ousmane Sow est un artiste qui a produit ses propres bases, on n’a pas besoin de le comparer à quelqu’un », a ajouté M. Mbaye. Selon lui, dans le monde de l’art au Sénégal, Sow était l’artiste « le plus coté, avec la potière Awa Seyni Camara », une septuagénaire autodidacte.
A La Rochelle (sud-ouest de la France), trône depuis mai 2015 une autre des imposantes créations, une statue du révolutionnaire et indépendantiste Toussaint Louverture, ancien esclave devenu gouverneur d’Haïti (1743-1803).
Au Sénégal et à travers le monde, sur les médias ou les réseaux sociaux, les hommages affluaient également, exprimés par des personnalités très diverses: hommes politiques, artistes, journalistes, simples citoyens, les mots revenant le plus souvent étant « géant » et « monument ».
Ndiaye Diagne, sculpteur à Dakar, dit qu’il fut « un père pour tous les artistes sénégalais » mais aussi un homme « universel ».
Pour le plasticien Vieux Diba, professeur à l’Ecole nationale des arts (Ena) et président de la plate-forme des arts visuels au Sénégal, Ousmane Sow a fait montre à travers son oeuvre d' »un humanisme qui met en scène le corps et qui met l’homme au coeur de la problématique sociale ».
« Il a poussé l’originalité jusqu’à créer une matière spéciale faite de résine de paille, une matière nouvelle dont lui seul avait le secret », a rappelé M. Diba.
Cette matière « est un mélange resté secret, qu’il a réussi à stabiliser au fil du temps », a souligné à l’AFP Massamba Mbaye, critique d’art sénégalais.
Pour certains, esthétiquement, « il était très proche de Rodin [Auguste Rodin, sculpteur français] mais Ousmane Sow est un artiste qui a produit ses propres bases, on n’a pas besoin de le comparer à quelqu’un », a ajouté M. Mbaye. Selon lui, dans le monde de l’art au Sénégal, Sow était l’artiste « le plus coté, avec la potière Awa Seyni Camara », une septuagénaire autodidacte.
« Il n’y a pas de corps parfait, ça me donne la liberté de ne pas faire comme les Grecs, c’est-à-dire des sculptures bien calibrées, et ça, je l’ai acquis par mon métier de kinésithérapeute », explique dans ce petit film Sow, cheveux et barbe blancs accentuant son teint noir.
La présidence sénégalaise avait déjà salué « un artiste de génie », rappelant qu’il a été le « premier Africain à rejoindre l’Académie française des Beaux-Arts » en tant que membre associé étranger en 2013.
Son décès est « une très grosse perte pour la sculpture sénégalaise et africaine », a dit à l’AFP le ministre sénégalais de la Culture Mbagnick Ndiaye depuis Abou Dhabi.
Depuis 1992, le Sénégal abrite tous les deux ans le « Dak’Art », une des plus importantes manifestations des arts visuels en Afrique.
– « Mélange resté secret » –
Le chef de l’Etat français François Hollande a salué en Ousmane Sow « un immense artiste et un ami de la France ». « Ses oeuvres sont le reflet de ses engagements, et ses géants se tenaient toujours debout », a-t-il ajouté.
En France, beaucoup se rappellent une mémorable exposition de Sow en 1999 lors d’une rétrospective sur le Pont des Arts, à Paris: guerriers Maasaï du Kenya, lutteurs Nouba du Soudan du Sud, Indiens d’Amérique.
A La Rochelle (sud-ouest de la France), trône depuis mai 2015 une autre des imposantes créations, une statue du révolutionnaire et indépendantiste Toussaint Louverture, ancien esclave devenu gouverneur d’Haïti (1743-1803).
Au Sénégal et à travers le monde, sur les médias ou les réseaux sociaux, les hommages affluaient également, exprimés par des personnalités très diverses: hommes politiques, artistes, journalistes, simples citoyens, les mots revenant le plus souvent étant « géant » et « monument ».
Ndiaye Diagne, sculpteur à Dakar, dit qu’il fut « un père pour tous les artistes sénégalais » mais aussi un homme « universel ».
Pour le plasticien Vieux Diba, professeur à l’Ecole nationale des arts (Ena) et président de la plate-forme des arts visuels au Sénégal, Ousmane Sow a fait montre à travers son oeuvre d' »un humanisme qui met en scène le corps et qui met l’homme au coeur de la problématique sociale ».
« Il a poussé l’originalité jusqu’à créer une matière spéciale faite de résine de paille, une matière nouvelle dont lui seul avait le secret », a rappelé M. Diba.
Cette matière « est un mélange resté secret, qu’il a réussi à stabiliser au fil du temps », a souligné à l’AFP Massamba Mbaye, critique d’art sénégalais.
Pour certains, esthétiquement, « il était très proche de Rodin [Auguste Rodin, sculpteur français] mais Ousmane Sow est un artiste qui a produit ses propres bases, on n’a pas besoin de le comparer à quelqu’un », a ajouté M. Mbaye. Selon lui, dans le monde de l’art au Sénégal, Sow était l’artiste « le plus coté, avec la potière Awa Seyni Camara », une septuagénaire autodidacte.
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