Décès de Claude Barzotti à l’âge de 69 ans

Claude Barzotti © Getty Images / Eric Fougere - Corbis

Le chanteur du « Rital » nous a quittés, ce vendredi.

L’auteur-compositeur à la voix légèrement éraillée « est mort à 69 ans dans son lit, entouré de ses deux filles », à Court-Saint-Etienne, entre Bruxelles et Charleroi, en Belgique, a déclaré à l’AFP son manager et chef d’orchestre, Laurent Comtat.

« Barzotti préférait qu’on le qualifie de chanteur d’émotion plutôt que romantique. C’était un écorché vif, un vrai sensible, qui a bu pour lutter contre son trac », a-t-il précisé.

Malade, Barzotti avait arrêté sa carrière en 2020, et est mort des suites d’un cancer du pancréas.

« Je suis rital et je le reste / Et dans le verbe et dans le geste / Vos saisons sont devenues miennes / Mais ma musique est italienne », chantait Barzotti dans son plus grand tube, « Le Rital » (1983).

Né Francesco Barzotti, le 23 juillet 1953, dans une famille d’immigrés italiens originaires de la région des Marches (centre), le chanteur à la chevelure bouclée d’un brun intense, évoquait ses origines et sa condition « d’étranger » dans cette chanson – que les nouvelles générations ont pu entendre dans le film « Camping ».

« French lover »

Son père était mineur. Claude se formera dans sa jeunesse au solfège, à la guitare classique et au chant. Il commencera sa carrière dans les années 1970 mais le succès n’arrivera que dans les années 1980.

Parmi ses tubes, des slows et chansons à succès qui ont bercé les boums des années 1980, comme « Je ne t’écrirai plus » (1984), ou « Aime-moi » (1990).

Dans les années 2008-2009, il avait participé à des tournées nostalgiques « Âge tendre et tête de bois », avec Marie Myriam, Frank Alamo, Demis Roussos ou Patrick Juvet.

Barzotti avait évoqué plusieurs fois publiquement ses problèmes d’alcool, confiant à la télé belge avoir bu par périodes jusqu’à cinq ou six bouteilles de whisky par jour.

« Je suis quelqu’un de triste. Je n’arrive pas à l’expliquer car j’ai tout, mais je n’ai rien en fait », lâchait-il à l’écran.

« Claude Barzotti, c’était le +french lover italiano de service+, un mec attachant et sincère, qui souffrait beaucoup à cause des femmes », s’est remémoré pour l’AFP le chanteur Hervé Vilard (« Capri, c’est fini »), qui l’a cotôyé notamment dans des concerts.

« C’était l’idole du Moyen-Orient ! Vous alliez dans un night club, si vous étiez Français, pour vous faire plaisir, on vous envoyait les disques de Barzotti. Vous alliez à New York, vous entendiez Barzotti dans Little Italy ! », a-t-il souligné.

« Ses chansons, ce n’était pas de la guimauve. Il avait besoin des mots, c’était un Latin. Et c’était un autre temps », a-t-il poursuivi.

Barzotti ? « Un homme délicieux rigolo, plein d’humour, il aimait la vie et c’est peut-être ce qui l’a emporté », a raconté de son côté à l’AFP le producteur Olivier Kaefer, organisateur de spectacles sur les années 1980. « On va beaucoup le regretter ».

Parmi les réactions à sa mort samedi, le secrétaire général du Parti communiste français Fabien Roussel s’est dit « triste d’apprendre la mort de Claude Barzotti, interprète du +Rital+ et de tant de chansons des années 80 qui nous ont fait vibrer et danser ».

 

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici