Décès d’Anne Sylvestre, chanteuse féministe et pour enfants

La chanteuse Anne Sylvestre à l'auditorium Saint-Germain, à Paris, en novembre 2003 © AFP/Archives STEPHANE DE SAKUTIN

La chanteuse Anne Sylvestre, aux œuvres féministes souvent restées dans l’ombre du succès de ses contes musicaux pour enfants, est décédée lundi à l’âge de 86 ans, « des suites d’un AVC », a indiqué mardi à l’AFP Sébastien d’Assigny, son attaché de presse historique.

Connue principalement pour ses « fabulettes » pour enfants –qui lui valent d’avoir laissé son nom à des écoles–, son répertoire est également riche de chansons plus engagées, comme « Non, tu n’as pas de nom » (1973), sur l’avortement, deux ans avant la loi Veil.

Elle avait une tournée prévue pour jouer son spectacle « Nouveaux manèges », notamment quatre dates à la Cigale en janvier 2021.

Pendant toute sa carrière, elle s’intéressa aux faits de société, et notamment à la condition des femmes, revendiquant le terme de chanteuse « féministe », qui fut parfois lourd à porter: « Je suppose que ça m’a freinée dans ma carrière parce que j’étais l’emmerdeuse de service, mais ma foi, si c’était le prix à payer… »

Elle a aussi défendu la cause du mariage homosexuel dans « Gay, marions-nous! » en 2007.

Jamais tout en haut de l’affiche mais toujours bien présente dans le paysage musical français depuis la fin des années 1950, Anne Sylvestre, incarnait une chanson à texte, intelligente, faisant fi des modes, dans le sillage d’un Guy Béart ou d’un Georges Brassens.

Comme eux, Anne-Marie Beugras, née à Lyon le 20 juin 1934, a débuté dans un cabaret de la rive gauche à Paris. Sous le pseudonyme d’Anne Sylvestre, elle devint l’une des premières femmes à écrire et composer ses chansons, aux côtés de Nicole Louvier ou d’Hélène Martin.

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