Daniel Balavoine, celui qui osait tout dire !
Le 14 janvier 1986, Daniel Balavoine est décédé sur le Paris-Dakar. Trente-sept ans plus tard, La Trois diffuse ce vendredi à 20h35 le documentaire «Daniel Balavoine, enquête sur un destin tragique».
Ambassadeur de l’œuvre caritative Paris du Cœur, Daniel Balavoine débarque au Sénégal en 1986 pour la 14e étape du Paris-Dakar. Vêtu d’un sweat blanc, l’artiste, très fatigué, place toute son énergie dans l’envoi des pompes à eaux dans le pays.
Après une courte interview avec quelques journalistes, il rejoint Thierry Sabine, l’organisateur du rallye, pour un voyage en hélicoptère. Après une escale et malgré la mauvaise visibilité, l’appareil redécolle. Quelques minutes plus tard, il s’écrase au sol, tuant tous ses occupants.
À seulement 33 ans, le chanteur perd la vie alors que son épouse, Corinne, est enceinte de quatre mois de la petite Joana.
Aujourd’hui en 2023, les rumeurs circulent toujours. Que s’est-il réellement passé ce 14 janvier 1986 ? Grâce aux témoignages de certains journalistes qui ont côtoyé Daniel Balavoine et des proches, La Trois revient sur ce jour tragique et sur le destin du chanteur qui continue à marquer les générations.
Les choses comme elles sont
En plus d’être une véritable star de la chanson et de la comédie musicale «Starmania» (1978), Daniel Balavoine est un homme engagé, qui n’a pas sa langue en poche. Surtout sur les plateaux télé. Quand on le questionne sur Laurent Fabius, à l’époque ministre de la Culture, sa réponse est catégorique : «Lui, ce n’est même pas un financier, c’est un charlot.»
Invité sur Canal+ dans l’émission du regretté Philippe Gildas, il s’emporte face aux propos d’un spectateur, pourtant fan de lui, qui en a marre des Maghrébins : «Il y a un profond changement de mentalité en France. Il faut arrêter de dire que tout est de la faute des immigrés.»
François Mitterrand recadré
Le 19 mars 1980 sur Antenne 2, en plein débat avec le futur président François Mitterrand, le chanteur se lève après avoir écouté les propos du Premier secrétaire du Parti socialiste – dans l’opposition à l’époque – et déclare : «Cela fait trois quarts d’heure que je m’ennuie à entendre des bêtises. Je n’ai plus le temps de dire ce que j’ai à dire, j’ai juste le temps de me mettre en colère et de passer pour un petit jeune qui fout la pagaille partout.»
Le chanteur énumère ensuite les sujets qui intéressent la jeunesse, délaissée, selon lui, par les politiques : «La jeunesse est profondément désespérée parce qu’elle n’a plus d’appui, elle ne croit plus en la politique française. Le désespoir est mobilisateur, et lorsqu’il est mobilisateur, il devient dangereux. Il faut que les grandes personnes qui dirigent ce monde soient prévenues que les jeunes vont virer du mauvais côté parce qu’ils n’auront plus d’autres solutions», conclut-il face à un François Mitterrand impassible.
Cet article est paru dans le Télépro du 12/1/2023
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici