Cyril Dion («Demain») refuse sa promotion dans l’ordre du Mérite
Le réalisateur et militant écologiste, Cyril Dion, a indiqué samedi qu’il refusait sa promotion dans l’ordre du Mérite, en raison de « violences » commises par les forces de l’ordre la veille à Paris, lors de l’évacuation de manifestants qui bloquaient un pont.
« Comment accepter d’être décoré par un gouvernement qui fait usage d’une telle violence à l’encontre d’une partie de sa population? », a écrit le réalisateur du documentaire « Demain » dans un message posté sur Facebook.
Il dénonce l’utilisation de gaz lacrymogènes lors de l’occupation d’un pont du centre de Paris par l’organisation Extinction Rebellion. Né au Royaume-Uni, ce mouvement prône la « désobéissance civile » pour lutter contre le changement climatique.
« On n’est pas supposé utiliser ce genre d’instruments à moins d’un mètre et on est censé l’utiliser pour disperser des manifestations violentes, pas des mouvements pacifistes », a déclaré à l’AFP Cyril Dion, joint par téléphone samedi soir.
Il avait été promu chevalier dans l’ordre national du Mérite en novembre 2017, sur proposition de la secrétaire d’Etat à la transition écologique, Brune Poirson.
« Je n’ai à ce jour toujours pas procédé aux démarches administratives pour obtenir cette décoration. Je ne savais pas quoi en faire. Aujourd’hui je sais: j’y renonce, je la refuse », a écrit sur Facebook le réalisateur, qui prônait ces derniers mois un rapprochement entre militants écolo et « gilets jaunes ».
Le blocage et l’évacuation ont eu lieu vendredi sur le pont de Sully.
Des images de cette évacuation ont été largement partagées sur Twitter depuis vendredi.
« Les forces de l’ordre sont arrivées vers 13h et après 10 ou 15 minutes plutôt calmes, les CRS ont commencé à évacuer les bloqueurs assis en première ligne », a raconté samedi soir à l’AFP l’une des militantes, qui a voulu être désignée sous le prénom de Flora.
« Comme ensuite ces bloqueurs revenaient, ils ont opté pour leur stratégie du gazage à 20 cm du visage », a-t-elle ajouté. « L’évacuation a duré 40 à 45 minutes, vers 14h le pont était rendu à la circulation ».
« On était sur un lieu non déclaré, c’est le principe de la désobéissance civile », a-t-elle poursuivi. Selon elle, l’action devait initialement avoir lieu sur un autre pont, le pont au Change, et Extinction Rebellion en avait « prévenu la préfecture ».
« La disproportion de la réponse policière est folle », a assuré M. Dion à l’AFP.
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