Coup de chapeau : la tendance du couvre-chef !
Classiques ou extravagants, ils ont fait ou font l’Histoire. Accessoires qui tiennent le chef au chaud, les chapeaux, casquettes et bonnets reviennent à la mode…
Que seraient Madonna, Lady Gaga ou Michael Jackson sans les couvre-chefs qui créèrent leur look pour la postérité ? Feu le roi de la pop partait en tournée avec des centaines d’exemplaires d’un modèle aussi célèbre que lui : le fedora noir. Il apposait sur le pourtour intérieur de chacun d’eux plusieurs autographes et en lançait un à la foule à la fin du hit «Billie Jean». Les fans qui se le disputaient alors repartaient avec un bout de «relique» ! Les chapeaux sont un spectacle à part entière, sur scène ou en rue, pour Céline Dion, Pharrell Williams, Bruno Mars. Ou tout un chacun…
Message audacieux
Accessoire millénaire, le chapeau apparaît dès l’Antiquité comme un élément de la garde-robe. Protégeant contre les intempéries ou le soleil, il est aussi un symbole de statut social porté par… les hommes. Les femmes se contentent alors d’un bonnet, d’une coiffe, de fleurs d’un voile… Le roi François I er l’adopte à la cour, imité par ses courtisans, mais c’est Henri IV qui l’impose définitivement au détriment de la toque, jusque-là plus répandue.
Le XIXe siècle est sans doute l’époque la plus «coiffée». Le chapeau se généralise et s’industrialise. Les matières se diversifient : feutre, paille, osier, soie, coton, laine… C’est aussi dans ces années-là que la mode des chapeaux pour femmes explose. Extravagants, ornementés, imposants… Jusque dans les années 1950, il reste de bon ton d’en porter un. On ne se balade pas «en cheveux» !
Au XXe siècle, il est désormais accessoire de mode tendance. Même si, selon certains modistes, pour porter des chapeaux qui attirent l’attention, il faut du courage et de l’audace !
N’en faire qu’à sa tête
Certaines personnalités n’en manquent pas. «J’ai toujours été traitée de fille bizarre», confie Lady Gaga. «Alors, autant forcer le trait. Pendant tout un temps, j’ai porté un chapeau rose avec chacune de mes tenues, au grand dam de mon styliste ! Pour moi, il s’agit de briser les frontières de la mode et de la société !» Autre collectionneuse compulsive de capelines et autres bibis, Dita von Teese confie au Vogue anglais : «J’ai une énorme collection de chapeaux : une salle entière ! Je préfère les pièces vintage parce que les créations modernes manquent de belles proportions. Mon favori ? Un trilby des années 1940, parfaitement proportionné, avec une tête de perroquet dessus. Tout est dans le détail !»
Accessoire glamour par excellence
Philip Anthony Treacy, modiste irlandais primé, décrit par Vogue comme l’un des plus doués, a dessiné des modèles pour Madonna, Sarah Jessica Parker, Lady Gaga et Grace Jones. «Un chapeau, aujourd’hui, exprime la décontraction. C’est désormais un symbole de beauté, l’accessoire glamour par excellence. Il ravit les observateurs et donne au porteur l’impression d’avoir un statut élevé de désirabilité.» Stephen Jones, légendaire créateur pour Céline Dion , Kylie Minogue, Dita von Teese, et des collections chez Dior ou Marc Jacobs, s’amuse de l’effet créé par ses inventions : «Le fameux fedora blanc que Céline Dion a porté avec un costume à dos nu aux Oscars 2020, c’était mon fedora ! Il a fait parler toute l’Amérique ! Comme les bijoux et sacs, un chapeau apporte une énergie, et donc une émotion !»
Un vrai défi
D’autres modistes se distinguent au Royaume-Uni, pays des couvre-chefs en tous genres et en toutes circonstances, et gagnent parfois du galon en exerçant pour la royauté. Rachel Trevor-Morgan a reçu, en 2014, le Royal Warrant of Appointment, marque de reconnaissance envers ceux qui ont fourni des biens ou services à la Reine, le duc d’Édimbourg, le prince de Galles ou à leurs proches. «Lors de la création d’un chapeau pour Sa Majesté, je collabore avec un autre détenteur de mandat, Stewart Parvin. Je reçois un croquis et des échantillons», explique t-elle. «Je prends en compte la couleur et l’imprimé de la robe. Parfois, c’est un défi car on essaie de pousser nos éminents clients un peu hors de leur zone de confort, sans les en sortir complètement !» Jane Taylor, créatrice de chapeaux de Kate Middleton , dit de la duchesse : «Elle s’habille avec élégance, mais sans excès. Et recherche les pièces flatteuses qui lui donneront de l’assurance. Tous mes clients ne veulent pas être le centre de l’attention. Il y a une frontière très mince entre leur donner confiance et donner de l’avantage à leur tenue !»
Cet article est paru dans le Télépro du 4/11/2021.
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