Coppola, Emma Stone, Uma Thurman et Richard Gere : la Croisette à l’heure américaine

Le réalisateur grace Yorgos Lanthimos (d), l'actrice américaine Emma Stone (c) et l'acteur américain Willem Dafoe arrivent pour la projection du film "Kinds of Kindness", le 17 mai 2024 au 77e Festival de Cannes

La Croisette a des faux airs de Hollywood vendredi: Emma Stone a monté les marches, auréolée d’un deuxième Oscar, Francis Ford Coppola se voit encore dans la place dans vingt ans et Richard Gere et Uma Thurman retrouvent la lumière des projecteurs.

Après le succès de « Pauvres créatures », qui a renforcé son aura à Hollywood, le Grec Yorgos Lanthimos retrouve son actrice fétiche Emma Stone pour « Kinds of Kindness ».

Ce film à sketch, en lice pour la Palme d’or, réunit également le vétéran Willem Dafoe et les acteurs Jesse Plemons, Margaret Qualley et Hunter Schafer.

La prochaine génération est également représentée sur tapis rouge avec Jacob Elordi, 26 ans, en vue depuis qu’il a incarné Elvis dans « Priscilla ».

Il joue dans « Oh, Canada », un film de Paul Schrader qui signe ses retrouvailles avec Richard Gere, quarante ans après « American Gigolo ».

Un film crépusculaire: adapté de l’un des derniers romans de Russell Banks, décédé l’an dernier, il raconte l’histoire d’un opposant à la guerre du Vietnam qui a fui les Etats-Unis pour le Canada et qui, en fin de vie, se dévoile à un journaliste.

Schrader succède à un autre éminent représentant du Nouvel Hollywood, la légende du cinéma Francis Ford Coppola, venu défendre en conférence de presse son « Megalopolis », oeuvre testamentaire projetée la veille.

Le film, en lice pour la Palme d’or, a profondément divisé la critique, de nombreux journalistes le jugeant catastrophique.

Pas de quoi se laisser abattre: Coppola a annoncé qu’il préparait, à 85 ans, un nouveau film. « J’ai déjà commencé à écrire », a-t-il confié en conférence de presse. « Je vous le promets, je serai encore là dans 20 ans! ».

« Faire ce que je voulais »

Le réalisateur qui a investi sa fortune personnelle à hauteur de 120 millions de dollars pour financer « Megalopolis », projet pharaonique, a estimé que ses enfants avaient « de très belles carrières » et qu’ils n’avaient donc « pas besoin d’hériter de fortunes ».

Obtenir une troisième Palme d’or serait une première dans l’histoire de Cannes.

Pour Coppola, il y a des analogies entre son retour sur la Croisette cette année et sa venue pour défendre « Apocalypse Now » en 1979, qui lui avait valu sa deuxième Palme en ayant d’abord été très mal accueilli.

Dans les premières critiques de « Megalopolis », le site spécialisé Deadline a salué « un véritable chef-d’œuvre moderne du genre qui scandalise par son audace pure », mais The Guardian a qualifié le film de « gonflé, ennuyeux et d’une superficialité déconcertante ».

Le Hollywood Reporter a déclaré que le film était « une grande balançoire stupéfiante et ambitieuse, pour ne pas dire plus », tandis que le Times of London a critiqué ses « performances à l’emporte-pièce, ses dialogues à l’emporte-pièce et ses images laides ».

« Le film a de quoi sérieusement décontenancer, surtout si l’on attend de Coppola un ultime chef-d’œuvre comme à la grande époque », a estimé Le Monde.

Telerama a qualifié le film de « cata » et Libération a évoqué « un péplum rétrofuturiste imbitable et brumeux ».

« C’est comme cela que je voulais faire le film », a défendu Coppola, en précisant: « Comme je l’ai financé, je me suis dit que je pouvais faire ce que je voulais ».

Clin d’oeil à l’histoire de Hollywood, Sawyer Spielberg, fils de Steven, a donné des interviews les pieds dans le sable après avoir joué dans un petit film indépendant, « Christmas Eve In Miller’s Point », présenté à la Quinzaine des cinéastes où il joue aux côtés d’une certaine Francesca Scorsese.

fbe/may/or

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