Colette, l’affranchie

Keira Knightley endosse le rôle de la romancière dans le biopic «Colette» © RTBF/The Searchers
Aurélie Bronckaers
Aurélie Bronckaers Journaliste

Mardi à 20h30, La Trois diffuse le biopic «Colette», un hommage à la romancière française, féministe avant l’heure.

Colette est l’une des plus célèbres auteures de la littérature française. La saga «Claudine», «Le Blé en herbe», «Chéri» sont, entre autres, ses plus grands chefs-d’œuvre. Son style d’écriture la rend célèbre, tout comme son style de vie.

Artiste de music-hall, reporter, comédienne, mime, elle possède mille et une vies. Qui se cache derrière cette femme dite insoumise ? Portrait.

Amour excessif

28 janvier 1873. Sidonie-Gabrielle Colette naît au sein d’une famille soudée et fraternelle dans un village de Bourgogne. Son père, grand lecteur de journaux, lui donne le goût des mots. Sa mère, féministe et cultivée, lui inculque ses valeurs. L’amour envahissant que lui porte cette dernière forge le caractère de la petite. Étouffée, elle embrasse avec véhémence son indépendance.

Willy

Elle se lie d’amour à Henry Gauthier-Villars, surnommé Willy, de quatorze ans son aîné. Il lui fait découvrir la vie trépidante de Paris et l’épouse en mai 1893. Elle s’initie à l’écriture, il remarque ses talents et les utilise.

En 1895, elle rédige «Claudine à l’école». Le titre est signé Willy… La série de «Claudine» est un franc succès, notamment grâce aux sujets abordés et à son style sensible et concis. Elle reste dans l’ombre de son époux jusqu’à leur séparation en 1906.

Liberté

Dans la vie comme dans ses écrits, Colette retrouve une certaine liberté. Les tromperies de son mari et leur divorce lui ont ouvert les yeux. Elle se consacre dorénavant à ses carrières. En effet, elle s’essaie à différentes disciplines comme la comédie, le journalisme et même l’esthétisme !

Son audace va au-delà de la sphère professionnelle. Ouvertement bisexuelle, elle entretient plusieurs relations passionnelles avec des demoiselles dont Mathilde de Morny, dite «Missy». Leur vie est sous les feux des projecteurs, mais Colette n’en a cure.

Féminisme paradoxal

Le féminisme de Colette, connue pour son avant-gardisme, est remis en question. Se considère-t-elle comme une figure d’émancipation ? C’est peu probable. Si elle n’accepte pas les règles qu’impose la société aux femmes, Colette dénigre les suffragettes et ne comprend pas leur revendication.

«La question du féminisme de Colette est compliquée. De son temps, mais surtout de façon posthume, elle a été perçue comme une figure de la libération des femmes», explique Frédéric Maget, président de l’association des Amis de Colette. «Depuis quelques années, pourtant, Colette dérange un certain féminisme par ses paradoxes, qui font à la fois la richesse et la modernité de son féminisme. Un féminisme qui embrasse tous les paradoxes des femmes.»

Cet article est paru dans le Télépro du 23/12/2021

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