Clémentine Célarié : «Ce rôle de flic, quel pied !»

Dans la série, l’actrice aime bousculer Étienne, son collègue un brin coincé... © RTBF/Sarah Acalay/FTV/Terence Films

Après le rôle d’avocate dans «Lebowitz contre Lebowitz», l’actrice (63 ans) revient camper Louise Poquelin dans la série «Police de caractères» : une flic tenace, mais femme et mère débordée qu’elle affectionne beaucoup. À voir jeudi sur la Une à 20h30.

Sexagénaire séduisante, Clémentine Célarié n’a jamais caché son fort caractère : exclue du collège à 13 ans (1970), elle ose jouer une nympho frustrée dans «37°2 le matin» (1986), embrasse en direct et sur la bouche un malade atteint du VIH lors d’un «Sidaction» (1994) et révèle courageusement son passé de femme battue par un ex (2019). Son rôle de Louise Poquelin lui sied bien : la flic a la même liberté de ton et d’esprit !

Combattante moderne

Sous la direction du cinéaste anticonformiste Gabriel Aghion («Pédale douce», «Absolument fabuleux»…), la comédienne se dit heureuse de jouer cette femme hors normes «à la fois dynamique, tendre, gentiment moqueuse». «J’adore son mauvais caractère. Jouer ça, c’est vraiment le pied !» En outre, son binôme, le jeune Étienne de Beaumont (campé par Joffrey Platel de «Demain nous appartient»), a des attitudes guindées qu’elle bouscule avec plaisir ! Sur le tournage du nouvel épisode, Clémentine confie à Ouest-France :«Louise est une magnifique héroïne ! À la fois atypique et pourtant proche de ce que vivent, j’imagine, des milliers de femmes se débrouillant seules avec des enfants, avec leur mère, un boulot pas toujours gratifiant, des relations amoureuses instables, une hiérarchie peu compréhensive et des galères de fric ! Elle se débat avec tout ça et le fait bien, car elle est plus forte que fragile.»

Africaine dans l’âme

Loin de s’accabler sur la vie qui ne l’épargne pas, Louise Poquelin traverse les galères avec une légèreté que lui insuffle l’actrice. Rayonnante et généreuse, celle qui a joué «Madame Sans-Gêne» au théâtre en 2016, va où le vent l’emmène. Positive est le qualificatif qui lui va bien, une philosophie qu’elle doit, entre autres, à sa naissance et son enfance passées dans plusieurs pays d’Afrique auprès d’un père écrivain et journaliste, et d’une mère secrétaire de production. «Je reste Africaine dans l’âme», a maintes fois confié Clémentine Célarié. «J’ai besoin des senteurs, des couleurs, de la fraternité, du côté mystique de ce pays où on se laisse inscrire dans le grand cycle de l’univers, avec le sentiment d’être traversé par de grandes forces vitales qui nous dépassent. Je sais que nous sommes habités par une source mystérieuse qui nous dépasse. Si Dieu existe, Il est en nous. J’aime la compagnie des êtres spirituels pour qui la vie reste une question !»

Résilience et écologie

Admiratrice du neuropsychiatre Boris Cyrulnik – «Avec lui, j’ai compris que la vie spirituelle commence lorsqu’on ose entrer en résistance contre notre part d’ombre» -, elle partage aussi la philosophie de vie de l’auteur Pierre Rabhi, grand défenseur de l’écologie. Clémentine dit avoir développé «une conscience aiguisée de la nature, l’humanité, l’intégrité, la simplicité et la sincérité». Touche à tout, l’artiste s’exprime aussi au travers de romans, dont «À la folie» (Le Cherche midi, 2017) où une femme ayant perdu le goût de vivre, le retrouve en s’ouvrant aux autres, à leurs différences et leurs difficultés.

Roman visionnaire

Étrangement, l’artiste a aussi publié, en 2015, «On s’aimera» (Le Cherche midi), récit d’une catastrophe naturelle (une tempête de neige) qui enferme une famille chez elle durant de longs mois. Malgré une maison luxueuse, dotée des technologies dernier cri, l’humain reprend sa place, parents et enfants réapprennent à communiquer et à revenir à l’essentiel. Une similitude visionnaire avec la période singulière que chacun connaît en cette période de pandémie…

Cet article est paru dans le magazine Télépro du 28/01/2021.

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