Claudia Johnson, Lady Bird et First Lady

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Elle n’est peut-être pas la plus connue des First Ladies de notre côté de l’Atlantique… Pourtant, Lady Bird Johnson a fait beaucoup pour son pays… et son mari.

En guise d’introduction d’un documentaire proposé vendredi à 20h30 par La Trois, retour sur le parcours de cette Texane dont le destin a basculé en même temps que celui de l’Amérique.

Première dame

22 novembre 1963, Claudia Johnson se tient aux côté de son époux, le vice-président Lyndon Baines Johnson. Ils défilent dans Dallas, quelques mètres derrière la décapotable du couple présidentiel, les Kennedy. 12 h 30, des coups de feu retentissent. JFK vient d’être assassiné. Si l’histoire de l’Amérique bascule, la vie de Claudia prend, elle aussi, un nouveau tournant. L’après-midi même, alors que Johnson prête serment à bord d’Air Force One et devient le 36e président des États-Unis, Claudia endosse, par la force des choses, le rôle de Première dame.

Coccinelle

Claudia Alta Taylor, que sa nourrisse surnomme «Lady Bird» («coccinelle», un sobriquet qui lui restera), est née le 22 décembre 1912 à Karnack, au Texas. Excellente élève, elle est admise à l’Université du Texas dont elle sort diplômée en Arts en 1933 et en journalisme en 1934. Cet été-là, elle fait la connaissance de Lyndon Baines Johnson, secrétaire parlementaire. Après une cour éclair, le couple se marie le 17 novembre 1934. De leur union naissent Lynda en 1944 et Luci en 1947.

Dévouée

Lady Bird abandonne son poste de rédactrice pour encourager la carrière politique de son époux, se tenant à ses côtés aux meetings, suivant des cours de diction pour y prendre la parole et dirigeant son bureau pendant qu’il sert la Navy durant la Seconde Guerre mondiale. En 1960, malgré leur rivalité, JFK, candidat à la présidence, admet Lyndon Johnson comme colistier. Avec l’élection du Démocrate, Johnson
devient vice-président. Et Lady Bird, une deuxième dame très investie. Jusqu’à ce jour de 1963 où elle est projetée sur le devant de la scène en emménageant à la Maison Blanche, prenant difficilement la place de Jackie Kennedy, adorée par les Américains. Mais Lady Bird relève le défi.

On Board with Lady Bird

Le 2 juillet 1964, le Civil Rights Act est promulgué par Johnson. Cette loi, dont le projet avait été amorcé par JFK, interdit la ségrégation dans les lieux publics et les entreprises. C’est une victoire immense pour les droits civiques, mais qui pourrait coûter de nombreux votes sudistes à Johnson lors des nouvelles
élections présidentielles qui doivent avoir lieu quatre mois plus tard. Claudia, qui n’envisage plus de laisser sa place de First Lady, embarque à bord du «Lady Bird Special», un train affrété pour ce que
les Américains appellent une «whistle stop campaign» : quatre jours durant, Lady Bird sillonne huit États de son Sud natal, s’arrêtant dans 47 villes pour parler au nom de son mari. Le jour des élections, Lyndon B. Johnson l’emporte dans quarante-quatre États (sur cinquante) – dont trois qui furent visités par son épouse.

Écolo

Durant les mandats de son mari, Lady Bird défend avec ferveur les causes qui lui tiennent à cœur. Outre un programme visant à aider les enfants défavorisés, elle s’attaque à l’écologie, sujet assez inédit à l’époque. Après la création du «Comité de la Première dame pour une capitale plus belle», son projet «Beautification» («embellissement») s’étend à tout le pays. «Bien que le mot donne l’impression d’un concept uniquement cosmétique, il implique bien plus : de l’eau propre, de l’air pur, des bords de route entretenus, une élimination sûre des déchets et la préservation d’anciens monuments précieux ainsi que de grands parcs et zones sauvages», explique-t-elle. Après avoir rendu la clé de la Maison Blanche, le couple revient au Texas où Lyndon décède en 1973. Lady Bird passe alors les trois décennies suivantes
à consolider tout ce qu’elle avait mis en place pendant leur mariage. Elle disparaît le 11 juillet 2007 à 94 ans.

Cet article est paru dans le Télépro du 25 avril 2024

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