Christine and the Queens revient avec la reine Madonna
L’artiste qu’on appelle de nouveau Christine and the Queens, désormais genré au masculin, revient avec un nouvel album où Madonna pose sa voix, servi par un show marquant sur les routes.
Oublié l’alias déroutant Redcar choisi mi-novembre 2022 pour la sortie d’un disque, « Les adorables étoiles », passé un peu inaperçu. Et qui n’était que le prologue en français d’une suite en anglais, « Paranoïa, angels, true love », plus séduisante et qui sort ce vendredi.
« Les adorables étoiles » avait été précédé de deux concerts au Cirque d’Hiver à Paris, écrin d’une performance viscérale et surchargée, destinée aux fans ultimes.
En prélude à « Paranoïa, angels, true love », le chanteur pop s’est rodé au festival californien de Coachella en avril et surtout au festival français Art Rock en mai, dévoilant cinq nouveaux titres.
Ceux qui y ont assisté sont restés bluffés. « C’était hyper-impressionnant, un spectacle total, on allait au-delà d’un concert », décrit pour l’AFP Alice Boinet, programmatrice d’Art Rock. Ce festival est coutumier de ce genre de bons coups puisque Phoenix, groupe français qui comme Christine and the Queens trouve un bel écho à l’international, y avait révélé sa scénographie pour son dernier opus « Alpha Zulu » l’an dernier.
« Dominatrice »
« Sur scène, pour Christine and the Queens, il y a une statue monumentale, des musiciens anglo-saxons et lui, au milieu, très théâtral, avec une puissance vocale qu’on avait peut-être un peu oubliée et qui a scotché le public », poursuit Alice Boinet.
L’artiste trentenaire va arpenter les scènes européennes, du Royaume-Uni, repasser par l’Amérique du Nord, sans oublier évidemment quelques passages en France pour porter cet album, de 20 titres dans sa version longue, 9 dans la courte.
Évidemment, les titres avec Madonna — « Angels crying in my bed », « I met an angel » et « Lick the light out » — vont faire parler.
La mégastar, qui va entamer cet été une tournée mondiale pour célébrer ses 40 ans de carrière, y parle d’une voix spectrale. Ce qui colle parfaitement aux thèmes de chemin spirituel après un deuil — Christine and the Queens a perdu sa mère ces dernières années — et de quête amoureuse qui traversent le disque.
L’artiste français, révélé par l’album « Chaleur humaine » (2014), explique dans ses notes d’intention envoyées à l’interprète de « Vogue » des « parties à lire au lieu de refrains à chanter, afin de parler à l’actrice qui est en elle ».
Et de saluer « cette voix iconique, si emblématique, de Madonna, qui parle avec toutes les facettes (inscrites) dans notre conscience, prenant des formes et des rôles multiples, de la figure maternelle à la dominatrice ».
« Tu es fou »
Madonna, grande fan du Français, l’avait même invité en 2015 à la rejoindre sur scène à Bercy (Accor Arena) à Paris, lui claquant les fesses pour une séquence vidéo devenue virale.
Mais comment convaincre la chanteuse de « Material girl » de participer à un projet très conceptuel sur le papier? « Ca s’est joué sur un coup de fil, elle m’a dit: +You’re crazy, I’ll do it » (+Tu es fou, je vais le faire+) », raconte Christine and the Queens dans le magazine français Les Inrockuptibles.
Il ne faut pas s’arrêter aux morceaux où Madonna paraît, ni aux passages d’interview ésotériques de Christine and the Queens. Qui relate ainsi dans Les Inrockuptibles une discussion complexe avec les DJs d’une radio française. Eux assurent qu’ils peuvent « juger de l’efficacité d’un morceau dans les dix premières secondes », lui leur parle de « voyage chamanique »…
L’album, que le Français a co-produit avec Mike Dean (collaborateur de Jay-Z, The Weeknd ou Beyoncé), comprend de beaux moments comme la ballade « I feel like an angel ». Les morceaux « Big Eye » et « Tears can be soft » profitent d’une rythmique à la Portishead (un des groupes britanniques phares du trip-hop). Et « Marvin descending » promet des frissons sur scène.
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