Chris Froome veut égaler Eddy Merckx
La 105e édition du Tour de France démarre samedi de Vendée, à Noirmoutier-en-l’Île. Il s’achèvera le 29 juillet à Paris après 3.351 kilomètres.
La première semaine propose des étapes pour sprinteurs, un contre-la-montre par équipes, des bordures possibles et une étape avec des pavés vers Roubaix. En montagne, le Tour abordera les Alpes avant les Pyrénées.
Chris Froome est le favori numéro 1. Le Britannique espère rejoindre le cercle fermé des quintuples vainqueur du Tour, composé de Jacques Anquetil, Eddy Merckx, Bernard Hinault et Miguel Indurain.
Après deux étapes favorables aux sprinteurs, le premier tournant du Tour pourrait se produire dès la 3e étape et le contre-la-montre par équipes de Cholet (35,5 km). Certains favoris ou outsiders risquent de perdre du temps dans cet exercice particulier. La sixième étape propose une arrivée à Mûr-de-Bretagne, au sommet d’une côte de 2 km à du 6,9%. La 9e étape le 15 juillet, sera très attendue: pour arriver à Roubaix, le peloton devra emprunter 15 secteurs pavés pour un total de 21,7 km de routes pavées, sur une étape de 156,5 km. Le spectacle devrait être au rendez-vous.
« Tu peux perdre beaucoup de temps », pense Oliver Naesen. « Certains favoris accuseront un retard conséquent après le contre-la-montre par équipes et voudront faire quelque chose de bien. Avec Silvan Dillier, deuxième de Paris-Roubaix cette année, nous devons faire en sorte que Romain Bardet prenne du temps sur les autres. »
Après le jour de repos viendront trois journées dans les Alpes. La première étape alpestre, le 17 juillet, propose un Col inédit, le plateau de Glières, qui comprend une partie non bitumées. L’arrivée sera jugée au Grand-Bornand. Le sommet du Col de la Colombière se situe à 14 km de l’arrivée. Place ensuite à une étape très courte, 108,5 km, avec quatre cols à franchir, dont la montée finale vers La Rosière (17,6 km à 5,8%).
« Cela peut partir de tous les côtés », résume Serge Pauwels, qui a roulé cette étape durant le Dauphiné. « Cela dépendra de qui veut faire quelque chose, de quel temps il fait, de comment s’est passé le premier jour dans les Alpes… Au Dauphiné, le vainqueur a été Pello Bilbao qui faisait partie de l’échappée. C’est un effort d’environ 3h30, un attaquant aura certainement sa chance. »
La troisième étape alpestre est plus classique, avec une arrivée à l’Alpe d’Huez. Les jours suivants, une étape de plat et deux plus accidentées assureront la transition avant le deuxième jour de repos, à Carcassone, le 23 juillet. Les favoris pourront alors à nouveau en découdre dans les les Pyrénées. La 16e étape comprend le Portet d’Aspet, le Col de Menté et le Col du Portillon avant une plongée de 10 km vers Bagnères-de-Luchon.
La journée du 25 juillet promet d’être spectaculaire : seulement 65 kilomètres à parcourir, mais avec au menu le Col de Peyragudes, le Col de Val Louron-Azet et un petit nouveau, le Col du Portet, 16 km à 8,7%, au sommet duquel sera jugée l’arrivée. La 18e étape sera de transition. Le vendredi 27, ça grimpera à nouveau. Et des cols mythiques: l’Aspin, le Tourmalet et l’Aubisque, ce dernier étant situé à 20 km de l’arrivée.
« C’est la dernière chance de modifer quelque chose au classement pour les grimpeurs », explique Thierry Gouvenu, en charge du parcours. « En chemin, ils trouveront des montées difficiles et des descentes techniques. Les écarts peuvent augmenter de manière significative. »
Samedi 28 juillet, place à un contre-la-montre individuel de 31 km vers Espelette. Le maillot jaune du 105e Tour de France sera connu ce soir là. Le lendemain, les sprinteurs seront à la fête sur les Champs-Elysées.
Froome, blanchi lundi par l’UCI suite à son contrôle « anormal », pourra une nouvelle fois s’appuyer sur une équipe Sky impressionnante.
Son principal rival pourrait être Tom Dumoulin. Vainqueur du Giro l’an passé et deuxième cette année derrière le Britannique, le Néerlandais est un spécialiste du contre-la-montre qui se défend bien en montagne. Son équipe Sunweb est championne du monde du contre-la-montre par équipes, ce qui lui ouvre de belles perspectives lors de la troisième étape.
Toute la France attend un exploit de Romain Bardet, deuxième en 2016 et troisième en 2017. L’équipe Movistar aligne un trio de choc, Alejandro Valverde-Nairo Quintana-Mikel Landa. Richie Porte espère briller sur un grand tour après avoir accroché quelques belles courses d’une semaine à son palmarès. Deuxième l’an passé, Rigoberto Uran est certainement candidat à un nouveau podium.
Vincenzo Nibali, seul capable de briser l’hégémonie de Froome, en 2014, est toujours capable d’un coup d’éclat. L’Italien et le Britannique sont les deux seuls coureurs du peloton actuel à avoir remporté les trois grands tours.
Vainqueur cette année des Tours du Pays basque, de Romandie et de Slovénie, Primoz Roglic s’affiche comme une possible surprise, au même titre qu’Adam Yates et Ilnur Zakarin.
Dix-neuf Belges seront au départ. Notre pays n’avait plus été aussi bien représenté depuis 1994, lorsque 22 compatriotes étaient engagés.
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