Chirurgie plastique : la soupe à la grimace !

Bella Hadid reconnaît une intervention sur son nez, et puis c’est tout ! © Getty Images

Continuera ou pas ? Tandis que de jeunes stars s’abonnent allègrement aux séances d’injections de botox, d’acide hyaluronique et aux opérations sous bistouri, d’autres célébrités, plus âgées, alertent sur les effets à long terme. Et émettent des regrets.

Les retouches ne sont pas chose nouvelle à Hollywood. Depuis que le show-business y est né, les «ajustements» vont bon train. Dans les années 1930, la MGM demandait déjà à la jeune Judy Garland de retrousser son nez. Quant à Margarita Cansino, future flamboyante Rita Hayworth, jugée trop typée, elle subissait des changements drastiques : des dents saines arrachées afin d’avoir des joues plus creuses et une épilation de la ligne de ses cheveux qui mangeaient trop son front.

Un jour, Liz Taylor déclara en riant : «Si vous vidiez Los Angeles de tous les VIP qui ont eu recours à la chirurgie plastique, il n’y aurait plus grand monde autour des piscines de luxe !» Aujourd’hui, rien n’a changé. Ou presque…

Entre esthétique et éthique

«La pression psychologique pour respecter les normes de beauté sociétales peut être difficile à gérer parce qu’elle peut vous donner l’impression que vous n’êtes jamais assez bien», constate Naomi Torres-Mackie, chercheuse à la Mental Health Coalition. «Mais tout ceci n’est qu’une course truquée qui ne peut pas être gagnée.» Daniel Barrett, chirurgien plasticien à Beverly Hills, ajoute : «Il n’y a rien de mal à subir une chirurgie plastique. Cependant, il y a une différence entre choisir de ne pas le divulguer et mentir de manière flagrante à ce sujet. Nombre de célébrités ont l’air bien naturellement, mais beaucoup ont fait du travail. Et quand elles ne sont pas honnêtes à ce sujet, elles sont contraires à l’éthique.» Mais qui donc dit vrai ou faux ? Bella Hadid a reconnu avoir eu recours à une rhinoplastie à l’âge de 14 ans, mais, dit-elle, il s’agit de sa seule opération. À ceux qui aujourd’hui la soupçonnent d’avoir aussi eu une élimination du coussinet adipeux buccal, un comblement des lèvres et du Botox, la top-modèle de bientôt 26 ans (9 octobre) rétorque : «C’est faux. Il suffit de faire un scan de mon visage. J’ai peur de mettre du collagène ou autre.» Chrissy Teigen (36 ans) se retranche aussi derrière l’humour et le mystère : «Tout en moi est faux sauf mes joues… (Rires) Blague à part ! Je n’ai rien touché, excepté une liposuccion sous mes aisselles, ce qui m’a permis d’allonger mes bras !»

Fausses mais… authentiques !

Par contraste, sans doute est-il plus agréable d’entendre les célébrités ou leurs proches dire la vérité. Comme les chirurgiens plasticiens Franck et Pam Agullo qui se sont confiés à The Blast à propos de Cher (76 ans) : «Elle a réussi à conserver sa beauté naturelle et à être aussi jolie qu’il y a vingt ans. Ce n’est certainement pas facile, c’est toujours un défi de pouvoir le faire sans altérer les traits naturels du visage. Mais elle a eu plusieurs liftings, transferts de graisse sur le visage et resurfaçage de la peau sans avoir l’air exagéré ou trop tiré. Peu importe qu’elle ait travaillé. Ce qui compte, c’est que les gens sachent qu’elle ne ressemble pas à ça naturellement.»

L’actrice et chanteuse Dolly Parton (76 ans) donne aussi de la voix afin d’être sincère : «Je ne suis pas une beauté naturelle, mais je peux la mettre en valeur. J’essaie de tirer le meilleur parti de tout. Si quelque chose est affaissé ou bringuebalant, je le fais rentrer, liposucer ou remplumer ! Je n’ai pas le temps de vieillir. J’ai peut-être l’air fausse, mais je suis authentique là où ça compte.»

Exagérations et confessions

À l’instar de Madonna (64 ans), Jennifer Aniston (53 ans) ou Jane Fonda (84 ans), des artistes vont plus loin en reconnaissant que les exagérations peuvent avoir des effets délétères. Courteney Cox a admis avoir l’air vraiment étrange avec les injections : «Faites attention à ne pas en rajouter régulièrement. Vous n’en avez aucune idée parce que c’est graduel jusqu’à ce que vous vous disiez, « Oh ça n’a pas l’air bien. » Et c’est pire sur les photos que dans la vraie vie. (…) J’ai fait des choses que je regrette, et heureusement, elles se dissolvent et disparaissent. J’ai dû apprendre à accepter que les produits de comblement ne sont pas mes amis. Je me sens mieux car je ressemble plus à la personne que j’étais. On a besoin de mouvements sur notre visage. Ce ne sont pas des rides, ce sont des traces de sourire !»

Melanie Griffith (65 ans) a aussi fait son «coming-out plastique» : «Je n’ai pas réalisé les dégâts jusqu’à ce que les gens disent : « Oh mon dieu, qu’est-ce qu’elle a fait ? »J’étais blessée. Je suis allé voir un autre médecin qui a commencé à dissoudre cette m… que d’autres avaient injectée… à ma demande !»

Les hommes ne sont pas épargnés. Mickey Rourke (70 ans), sex-symbol des années 1980, est désormais méconnaissable. Il confie : «J’ai fait beaucoup de boxe, les os de mon visage ont souvent été fracturés. La chirurgie, c’était pour réparer ce désordre, mais je suis allé voir le mauvais gars pour me refaire la face.»

Vrai calvaire

La top-modèle Linda Evangelista (57 ans) a chèrement payé les risques d’une technique appelée coolsculpting qui, grâce au froid, est censée réduire les dépôts de graisse, dont ceux des cuisses, de l’abdomen, du dos, du bassin et du menton. Mais sur elle, le processus a tourné à l’hyperplasie adipeuse paradoxale, réaction rare et inverse provocant la multiplication des cellules graisseuses. «J’ai été brutalement défigurée», a-t-elle avoué sur Instagram. «Cette défiguration a détruit mon gagne-pain, m’a plongée dans un cycle de profonde dépression, de tristesse et les abysses du dégoût de soi. Je voudrais sortir de chez moi la tête haute, même si je ne me ressemble plus…» En août dernier, elle a trouvé la force de réapparaître à la une du magazine Vogue. Toutefois, son visage a été maintenu par des élastiques et des adhésifs.

Leçon basique

Le courage s’est aussi greffé aux récentes déclarations de Sharon Stone, éternelle héroïne de «Basic Instinct». À 64 ans, la belle a révélé à Vogue Arabia : «Il y a eu des périodes de « super célébrité » où j’ai fait des injections de botox et des fillers (produit comblant les rides), puis j’ai eu un accident vasculaire cérébral massif (en 2001, ndlr). J’ai dû faire plus de trois cents injections pour rehausser un côté de mon visage. Les fillers et le Botox sont passés de produits de luxe à un besoin neurologique douloureux qui m’a fait réfléchir. La vie ne vous fait pas toujours sentir gagnante en vieillissant. Mais ça va mieux. J’ai l’impression que c’est la période la plus excitante et la plus créative de ma vie. Je me sens vraiment heureuse. Je n’ai jamais été aussi joyeuse !» De quoi lui donner uniquement de jolies rides d’expression.

À l’équerre comme à la guerre !

Loin des diktats hollywoodiens, d’autres stars résistent aux appels de l’éternel le jeunesse, refusant les modifications au cordeau ou à l’équerre.

– Charlotte Rampling, 76 ans : l’actrice britannique a laissé faire le temps, acceptant que ses paupières s’affaissent sans pour autant gâcher son regard bleu azur.

– Brigitte Bardot, 88 ans : très tôt lassée que l’on se réfère uniquement à sa beauté, la star au caractère bien trempé a refusé tout compromis avec le bistouri.

– Jane Birkin, 75 ans : toujours très naturelle, libre dans sa façon de s’habiller, de se coiffer et de se maquiller, la muse de Gainsbourg l’est restée.

– Sophie Marceau (55 ans), Juliette Binoche (58 ans), Marion Cotillard (46 ans) : ces actrices françaises semblent n’avoir rien (re)touché. Pour le moment. Cotillard a déclaré : «La chirurgie montre la peur de vieillir. Je ne juge personne, mais cela me rend triste.»

– Emma Watson (32 ans) : elle pense déjà à son avenir sans bistouri. «C’est assez effrayant tous ces jeunes ayant recours à la chirurgie plastique. Les actrices qui réussissent le mieux sont celles qui sont bien dans leur peau et ont encore une apparence humaine !»

Cet article est paru dans le Télépro du 6/10/2022.

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