Charles III à Bordeaux pour enfoncer le clou sur l’environnement

Le roi Charles III salue des enfants avec le maire de Bordeaux Pierre Hurmic (au centre) à son arrivée à l'hôtel de ville le 22 septembre 2023 © AFP Daniel LEAL

Un chêne planté avec le maire écologiste de Bordeaux avant de visiter une forêt expérimentale et un vignoble bio: le roi Charles III a placé l’environnement au coeur de sa dernière étape en France, vendredi, sur d’anciennes terres anglaises.

À Bordeaux, plutôt qu’un discours, le roi a préféré un acte symbolique: accompagné du maire Pierre Hurmic dans les jardins de l’hôtel de ville, il a planté un chêne à feuilles craquelées, « choisi pour sa capacité d’adaptation au changement climatique », selon Buckingham.

« Cette plantation nous oblige vous et moi », a déclaré l’édile du sud-ouest de la France, saluant cette alliance impromptue d’un « roi forestier » et d’un « maire jardinier ».

Evoquant le défi climatique, le maire de Bordeaux a cité l’ancien Premier ministre britannique Winston Churchill: « Agissez comme s’il était impossible d’échouer ».

Bains de foule

Jeudi, devant le Sénat, le roi avait proposé une nouvelle « Entente » franco-britannique pour lutter contre le réchauffement climatique, dans un discours qualifié d' »historique » par le Daily Mail et au lendemain d’un revirement critiqué de Downing Street sur le sujet.

La cause environnementale est une priorité de longue date de Charles III. A la COP de Glasgow fin 2021, Il avait exhorté les chefs d’Etat à redoubler d’efforts contre le réchauffement climatique.

Promoteur d’un mode de vie plus durable, il a créé une ferme biologique, converti les propriétés royales aux énergies renouvelables et fait rouler sa vieille Aston Martin avec du surplus de vin blanc anglais et du lactosérum provenant du processus de fabrication du fromage.

C’est à bord d’un véhicule plus classique que le couple royal est arrivé à l’hôtel de ville de Bordeaux.

Tramway 

Charles et Camilla ont ensuite gagné la frégate HMS Iron Duke, amarrée sur le fleuve de la Garonne, à bord de laquelle le prince William avait suivi une formation militaire en 2008.

Puis ils ont brièvement emprunté le tramway pour gagner la place de la Bourse où un village temporaire d’artisans et une scène d’artistes ont été installés pour célébrer les liens culturels et commerciaux britanniques.

En 1152, le mariage d’Aliénor, duchesse d’Aquitaine, avec le comte d’Anjou et futur roi d’Angleterre Henri II Plantagenêt a marqué le début de trois siècles de domination anglaise dans la province qui demeure la terre d’élection d’un quart des Britanniques résidant en France, selon l’institut statistique français.

Chant fidjien

Dans le centre-ville, le roi a multiplié les courts bains de foule. Marella Hoffman, Irlandaise habitant Sauternes, a été « surprise par sa gentillesse ». « Près de moi, il s’est penché à côté d’une vieille dame en lui demandant si elle vivait ici et lui a chuchoté: +Ce doit être un endroit magnifique à habiter+ ».

« C’est quelque chose d’impressionnant, c’est à voir au moins une fois dans sa vie », s’est extasiée Julie, étudiante de 20 ans.

Le roi et la reine ont quitté la place de la Bourse au milieu d’une haie d’honneur formée par les rugbymen de l’équipe des Fidji, installés à Bordeaux depuis le début de la Coupe du monde, qui ont même entonné un chant religieux.

Camilla est ensuite partie visiter une association d’aide aux plus démunis, Le Pain de l’Amitié, pendant que Charles III franchissait le fleuve pour découvrir une forêt expérimentale à Floirac.

Des scientifiques de l’université de Bordeaux et de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement y étudient depuis 2020 l’impact des changements environnementaux, à commencer par la sécheresse, dans une région marquée par de gigantesques incendies en 2022.

Avant de repartir en avion pour le Royaume-Uni, le couple royal a prévu une dernière halte au Château Smith Haut Lafitte, domaine viticole classé de 87 hectares converti à la biodynamie, où des lamas désherbent les vignes.

Fondé au XIVe siècle et portant le nom d’un ancien propriétaire écossais, George Smith, sa réussite tranche avec le marasme dans lequel est plongé le plus grand vignoble de France (110.000 hectares cultivés) qui souffre d’une grave crise de surproduction.

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