Ces stars qui ont rompu par SMS

En 2008, Jennifer Aniston s'est fait larguée par texto par l’acteur Jarod Einsohn © isopix

Exemples médiatiques – et parfois caricaturaux – de nos propres travers, les stars ne font pas exception à un mal moderne : la rupture par texto.

Plus de 80 % des utilisateurs de smartphones enverraient toujours des SMS malgré l’accès à d’autres services, dont la messagerie instantanée et les réseaux sociaux.

À la demande d’Acision, réseau britannique de communications mobiles, le Pr Graham Jones, a interrogé 2.000 personnes aux États-Unis et au Royaume-Uni afin d’explorer dans les moindres détails les habitudes de communication rapide par écrit. L’étude a révélé que les hommes envoient des SMS à un plus grand nombre de contacts que les femmes : jusqu’à 17 textos en moyenne à leurs correspondant(e)s, contre 13 chez les dames. Ces messieurs trouveraient que pareille action est un moyen fonctionnel et facile de communiquer sans trop entrer dans une conversation, d’aller droit au but et d’éviter les longs appels téléphoniques. En revanche, les femmes seraient susceptibles d’envoyer des SMS plus longs ou certains très courts mais contenant toujours la phrase «Je t’aime».

Drôle de choc

Avec leurs caractères bien trempés et leur franchise exacerbée, les VIP auraient très bien pu être les cobayes de ce type d’étude, nombre d’entre elles ayant avoué avoir rompu via un «Short Message Service» aussi lâche que laconique. Emilio Vitolo (33 ans) vivait avec la designer Rachel Emmons, 24 ans, quand des photos de lui embrassant l’actrice Katie Holmes (41 ans) ont été publiées dans la presse people. Pris «la main dans le sac», le chef cuisinier s’est empressé de rompre par texto avec la jeune femme alors qu’ils venaient de se fiancer… L’actrice et le restaurateur s’étaient rencontrés en octobre 2019, présentés l’un à l’autre par des amis communs, alors que Katie sortait d’une relation longue de six ans avec le comédien Jamie Foxx. La chanteuse Ariana Grande (27 ans) a appris la fin de sa relation avec le musicien australien de 25 ans Jai Brooks à un moment inopportun : «Ce fut la pire rupture, car le texto m’est parvenu lors de la soirée d’ouverture de ma tournée, en 2013, juste avant que je ne monte sur scène !»

Douze jours après leur mariage

En janvier de cette année, le producteur de cinéma américain Jon Peters (75 ans), fugace époux de Pamela Anderson (53 ans), a mis fin à leurs vœux de fidélité douze jours seulement après leur mariage, par texto. Le bougre a toutefois pris la peine de donner des détails, arguant qu’il avait besoin d’une «vie tranquille et simple, et non d’une histoire d’amour internationale». Et d’ajouter : «J’espère que tu pourras me pardonner». L’actrice aurait répondu par l’affirmative avec… un emoji illustrant un baiser. How romantic ! Étant donné qu’Anderson n’aime pas, elle non plus, communiquer par téléphone et préfère en général interagir par SMS, voilà une relation qui se termine bien.

Variations sur le même «t’aime»

L’ex-héroïne d’«Alerte à Malibu» n’est pas la seule à avoir été mise au pied du mur par la technologie. Jennifer Love Hewitt (41 ans), en 2011, a connu semblable mésaventure avec son ex, l’acteur Jarod Einsohn, tout comme Jennifer Aniston (51 ans), en 2008, avec le guitariste et chanteur John Mayer (42 ans), Katy Perry (35 ans) avec l’humoriste de 45 ans Russell Brand (qui l’aurait ensuite reconquise par les mêmes moyens expéditifs), Jessica Simpson (40 ans) avec Adam Levine (41 ans), Britney Spears (38 ans) avec Kevin Federline (42 ans)…

Autres méthodes

Autres couples, autres méthodes. Toute jeune – elle avait 18 ans -, la chanteuse américaine Taylor Swift (30 ans) a été plaquée par le chanteur Joe Jonas (31 ans) par un coup de fil de moins de 30 secondes. Quant à Minnie Driver (50 ans), en 1998, elle a appris que Matt Damon (49 ans) la quittait par la «bonne vieille» télé. Damon a annoncé l’info sur le plateau d’Oprah Winfrey, affirmant qu’une émission était un bon forum pour une rupture.

Évitement et protection

Face à ces élégantes fractures 2.0, Kim Schneiderman, psychologue et auteure d’un livre-conseil pour améliorer sa communication scripturale et son développement personnel («Step Out of Your Story…») rend son verdict : «Je ne suis pas antitexto. Comme toute la technologie, il a sa place pour dire bonjour, plaisanter ou convenir d’un rendez-vous. Je comprends que pour certaines personnes, les textos soient devenus une forme habituelle de communication. Et certaines habitudes sont difficiles à briser. Mais il y a d’autres raisons pour lesquelles on lance une conversation délicate ou difficile par SMS : pour dépenser moins d’énergie ; pour avoir un certain contrôle sur la conversation, y compris établir des limites avec des personnes bavardes.» Et de souligner qu’un message évite de révéler des émotions qui rendent vulnérables car personne ne peut entendre dans un texte, le tremblement ou la colère véhiculés par la voix. C’est également un moyen pour «l’expéditeur» de ne pas entendre la détresse de l’autre, des pleurs ou de la colère.

7 % de courage

Il est donc naturellement traumatisant de recevoir une mauvaise nouvelle – notamment celle d’une rupture amoureuse – avec quelques mots illustrés d’émoticônes encore plus pathétiques. Car ce comportement est contraire aux habitudes de communication humaine, comme l’a démontré le Pr Albert Mehrabian, de l’Université de Los Angeles : 58 % de la communication passent en moyenne par le langage corporel, 35 % par le ton de la voix, et seulement 7 % par le contenu du message. «Or, nous savons qu’une bonne communication est la pierre angulaire des relations», poursuit Schneiderman. «Il est donc toxique de vouloir résoudre un désaccord en utilisant seulement 7 % de notre potentiel expressif. C’est comme si l’on courait un marathon avec juste 7 % de notre force musculaire ou tentait de réussir un examen en n’utilisant que 7 % de notre intelligence !» La prévalence du texte de rupture est ainsi et hélas un des résultats de la façon dont la technologie a entravé notre capacité ou notre désir de communiquer avec maturité.

Relations toxiques

On l’aura compris, rompre par texto peut traduire de la part de l’expéditeur une certaine lâcheté, de la paresse ou de la négligence dans son interaction avec son ou sa partenaire. Et parfois démontrer soit son indifférence aux émotions des autres, soit l’incroyable peur qui l’étreint face à des émotions qu’il ne peut ou ne veut gérer ou affronter.

Il y aurait cependant quelques exceptions : des cas où le SMS serait recommandé ! Le thérapeute matrimonial américain, Dr. Racine Henry a précisé au site Bustle : «Si vous pensez qu’une conversation en face à face peut vous mettre en danger ou que votre interlocuteur tentera de vous manipuler, le texto est plus sûr et plus confortable.» Choisissez cette option si vous quittez une relation toxique ou si les choses ont atteint un point où vous ne pouvez plus communiquer efficacement. L’envoi d’un texte de rupture est également acceptable si vous avez fréquenté quelqu’un durant une courte période.»

Consolation

Henry conclut : «À certains égards, un SMS de rupture peut paradoxalement être considéré comme une délicatesse, car il donne à la personne lésée une chance de vivre ses émotions premières – choc, tristesse, crise de nerfs – en toute intimité. Et vous pourrez toujours épiloguer par téléphone ou de visu, une fois qu’il ou elle se sera calmé(e).» Mais de préciser : «Si votre objectif est d’avoir une relation saine et heureuse, il est préférable d’apprendre à avoir des conversations pénibles en personne, même si c’est douloureux. Dire les choses difficiles, c’est les extraire de soi et se sentir plus léger.»

Cet article est paru dans le magazine Télépro du 24/9/2020

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici