Ces acteurs et actrices qui détestent leurs rôles et films-cultes !

Dakota Johnson («50 nuances de Grey»), 30 ans, confie être déterminée à se faire un nom dans d’autres types de films... © Isopix

Un héros ou une œuvre que certains acteurs et actrices ont choisi de jouer les a soudain projetés au faîte de la gloire. Et étonnamment, ils ne s’en disent pas satisfaits ! Coquetterie ou vraie souffrance ?

Les cinéphiles les admirent, leurs fans les portent aux nues et connaissent leur performance par cœur sans se douter de l’ambiance plus sombre qui règne en coulisses. Ce n’est qu’après l’inscription de leurs réussites au panthéon du 7e art que les stars concernées ont avoué leur déception ou leur ras-le-bol. Et les doléances sont aussi nombreuses que stupéfiantes !

Telles celles des acteurs des mythiques «Star Wars», comme Carrie Fisher, alias princesse Leia, qui affirme dans son autobiographie : «George Lucas (créateur de la saga, ndlr) a ruiné ma vie». Et Alec Guinness, alias Obi-Wan, d’avoir un jour promis un autographe à un fan si celui-ci lui jurait de ne plus jamais visionner aucun épisode ! Quant à Sean Connery, premier James Bond, il assure avoir eu envie de tuer son personnage… Ingrats, ces monstres sacrés du cinéma ? Non, agacés d’être assimilés à un personnage fictif qui leur a fait trop d’ombre…

Vraiment pas le choix

Côté science-fiction, Leonard Nimoy a lui aussi souffert d’être, toute sa vie durant, identifié à Monsieur Spock de la série «Star Trek». En 1969, quand celle-ci s’arrête, le voilà ravi et persuadé de laisser définitivement dans le formol ses oreilles pointues. Il intitule sa première autobiographie «I am not Spock» (Je ne suis pas Spock) en 1975. Mais le feuilleton est passé à la postérité, et son héros mi-humain mi-vulcain aussi. Nimoy, qui a abordé bien d’autres registres, songe à faire trucider son double aux sourcils étirés. Las. Le voilà obligé d’admettre que le public ne le plébiscite qu’en combinaison bleue.

Il participe alors à plusieurs adaptations cinématographiques, écrit un autre livre : «I am Spock» (Je suis Spock) et déclare : «J’ai traversé une crise d’identité. La question était de savoir s’il fallait me vouer à M. Spock ou lutter contre l’engouement du public. Je me rends compte maintenant que je n’avais vraiment pas le choix. Ce héros et «Star Trek» étaient bien vivants et je ne pouvais pas changer cela.»

Concept encombrant

Bien des décennies plus tard, le jeune Robert Pattinson a lui aussi été dévoré par une icône de fiction : un vampire ! Dans la peau d’Edward Cullen pour la saga «Twilight», il séduit et déchaîne les foules de 2008 à 2012. La fiction est précédée par le succès des best-sellers signés Stephenie Meyer, et ses adaptations réussies rendent les fans hystériques. «C’était si intense que cela m’a fait peur !», raconte l’intéressé. Au fur et à mesure des tournages, il a l’impression de stagner professionnellement et, blessé par les moqueries des critiques, se met à détester ce récit plein d’incohérences : «Comment une jeune femme (Bella Swan, jouée par Kristen Stewart) peut-elle aimer Edward, un tueur qui veut boire son sang ?». Et de noter, amer : «C’est bizarre de représenter un concept que vous n’aimez pas particulièrement.»

L’acteur se montre encore plus féroce envers l’autrice des livres : «Cette femme est dingue. En fait, je suis convaincu que le personnage de Bella, c’est elle. Et que l’histoire se base sur ses rêves, ses espoirs de séduire un homme différent et très sexy. Cela m’ennuie de personnifier son fantasme…». Plus tard, Pattinson s’adoucira, arguant que la saga était finalement «mignonne». Peut-être parce qu’il a pu échapper aux clichés en se distinguant avec des films, dont «De l’eau pour les éléphants» et l’actuel blockbuster de Christopher Nolan, «Tenet».

Caricatures bien-aimées

D’autres VIP ne peuvent pas en dire autant. Stallone est associé pour toujours à ses «jumeaux» fictifs : Rocky et Rambo. Bien que, dès les débuts du boxeur et ses nominations aux Oscar, d’immenses pointures du show-biz l’aient félicité, Sylvester Stallone reste perplexe. L’éminent Frank Capra, auteur de fictions sur le courage et le bonheur, lui envoie ses encouragements. Peine perdue, l’acteur est encombré par le succès de son «double» : «Je n’avais pas de plan de carrière. J’ai bossé à l’instinct. Je voulais juste un héros sans prétention.»

Salué ensuite pour sa première performance en tant que Rambo, et bien que s’essayant à d’autres registres, il est forcé d’admettre que seuls les deux «R» assureront sa survie médiatique. Et ce, même si leurs trop nombreux épisodes en font des caricatures : «Difficile de se dire qu’on est une marque. Une fois que vous êtes un gars tel que John Rambo, vous n’êtes plus un acteur, vous êtes «consommable» et persuadé que vous n’apportez aucune vraie contribution artistique ou cinématographique.»

L’impression d’être une c…

Dans les loges des actrices flotte aussi un parfum d’aigreur. Kim Cattrall, alias Samantha Jones, figure phare de la série télé et ciné «Sex and the City» peut-être plus appréciée que celle de Carrie Bradshaw (Sarah Jessica Parker), rôle principal, a eu le sentiment d’étouffer. Avec près de 100 autres fictions à son actif, Kim, excellente comédienne de théâtre, craque. «Quand on m’a appelée pour le troisième long métrage, j’ai dit : « Non, merci. C’est assez ! »» Kristen Stewart a connu pareille détestation envers la saga «Twilight», tout comme son partenaire Robert Pattinson : «J’avais 17 ans, c’était une période inconfortable, terrible, étrange.» Et de déplorer dans le magazine Elle britannique : «J’étais frustrée, je n’étais pas volontairement au centre de ce tourbillon, j’avais l’impression d’être une c… ! Je ne suis en aucun cas rebelle. Je voulais juste que les gens m’aiment.» Mais Bella Swan, son personnage trop sucré, lui vaut railleries et critiques. Au sortir de cette aventure, l’actrice se réfugie dans des fictions et rôles plus confidentiels mais, selon elle, plus nobles.

Jusqu’à la nausée

Megan Fox, pour sa part, a été la star de «Transformers 1 et 2» mais a versé dans le désespoir : «Les films n’étaient pas mauvais, je n’étais tout simplement pas fière de ce que j’avais fait. Puis, j’ai réalisé que ces fictions voulaient juste exploiter mon apparence, et pas mon talent. D’ailleurs, on m’a remplacée par Rosie Huntington-Whiteley, un top-model de la lingerie Victoria’s Secret !»

Quant à Kate Winslet, elle a failli faire naufrage en revisionnant «Titanic», quelques années plus tard : «Je me trouve horrible, maladroite, avec un accent détestable ! Mon jeu est si médiocre que j’aimerais tout recommencer ! C’est peut-être aussi le contrecoup d’un succès mondial qui vous déboussole… Et vous savez quoi ? Je ne supporte pas «My Heart Will Go On», la chanson du film ! Elle me donne envie de vomir !»

Lourds imprévus

Les triomphes génèrent aussi des douleurs physiques et mentales. Après l’épilogue de la franchise «Cinquante nuances de Grey», Dakota Johnson, la brûlante Anastasia, n’en pouvait plus. «Cette saga a mis ma vie sur un chemin que je n’avais pas prévu de suivre, mais j’en suis fière. J’admets en avoir eu un peu marre des scènes de sexe. Mes parents Melanie Griffith et Don Johnson n’ont pas encore vu ces films qui les mettent mal à l’aise.» Et de confier à Marie-Claire : «Pour moi non plus, ce ne fut pas facile de les tourner. Je portais des sous-vêtements autocollants couleur chair. Pour être sûre qu’ils ne tombent pas, l’habilleuse en superposait plusieurs ! Ces séquences ne sont ni décontractées ni fun… Maintenant, je suis déterminée à me faire un nom dans d’autres types de films.»

Rêve et paranoïa

Les rôles cultissimes peuvent donc être une épreuve pour les comédiens adultes, mais encore plus pour les enfants stars. Daniel Radcliffe a failli ne pas se remettre des sorcelleries d’Harry Potter : «Quand vous tombez à 11 ans dans un certain rêve, gratifié de sommes incroyables durant toute votre jeunesse pour faire un travail que tout le monde vous envie, vous devenez allergique à l’échec et à l’imposture ! Il m’a fallu beaucoup de temps pour avoir le sentiment d’avoir gagné ma place, ma légitimité d’acteur. Mon père avait beau me dire que je n’allais pas tous les jours à la mine, mais sur un plateau de cinéma, j’aspirais à d’autres horizons artistiques et j’ai été soulagé de pouvoir ensuite les atteindre.»

 

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