Cauet, star FM et pur produit des années 1990

L'animateur radio Sébastien Cauet lors de la cérémonie des NRJ Music Awards, le 10 novembre 2018 à Cannes © AFP/Archives Valery HACHE

Trente ans qu’il fait de l’humour sur les radios pour jeunes : vedette de NRJ visée par trois plaintes pour viols et agressions sexuelles, Sébastien Cauet est un pur produit des années 90, qui ont propulsé les animateurs FM au rang de stars.

Initialement ouverte sur la base d’une plainte déposée le 18 novembre au parquet de Bourg-en-Bresse, l’enquête est désormais entre les mains du parquet de Paris.

L’animateur de 51 ans conteste vivement toutes les accusations, et a lui-même déposé des plaintes pour tentative d’extorsion de fonds, dénonciation calomnieuse et harcèlement.

Après les premières accusations, Sébastien Cauet a quitté l’antenne de NRJ jusqu’à nouvel ordre le 22 novembre. Une décision « prise d’un commun accord » pour « garantir la sérénité » de la procédure, selon la radio.

Il en est la vedette incontestable : programmée du lundi au vendredi de 15h à 19h, son émission, C’Cauet, réunit plus de 400.000 auditeurs en moyenne. Elle existe depuis 2010, avec une interruption en 2017-2018.

Selon le média d’investigation L’Informé, elle rapporte en une saison « environ 20 millions d’euros nets à NRJ en recettes publicitaires », soit « le quart » de son chiffre d’affaires. Sollicitée par l’AFP au sujet de ces chiffres, NRJ n’avait pas donné suite jeudi matin.

« Trash »

Le plus souvent désigné sous son seul nom de famille, Cauet est très suivi sur les réseaux sociaux, où il relaie des contenus de son émission. Il compte 2,2 millions d’abonnés sur TikTok et 3,5 millions sur YouTube.

Bien avant NRJ, c’est sur Fun Radio, où il a débuté en 1993, qu’il est devenu une star.

À l’époque, des centaines de milliers de lycéens écoutent avidement les animateurs FM de libre antenne à l’humour transgressif voire trash, comme Arthur, Difool (en duo avec le Doc) ou Maurice.

Trente ans plus tard, le crâne autrefois dégarni de Cauet est rasé mais les yeux clairs, le visage rond et le bagout ont peu changé.

Interrogé par le magazine de TF1 « Sept à huit » en 2019, l’animateur se disait « timide et réservé » dans la vie. Il assurait avoir fait un « choix marketing » en construisant son personnage public, un « sale gamin qui se moque de plein de trucs ».

En 1995, il provoque un gros scandale et est licencié de Fun Radio après une plaisanterie sur le camp de concentration d’Auschwitz, comparé à une « maison de campagne ».

« C’est une époque où vous avez 20 ans, 21 ans, on vous met derrière un micro et on vous dit «vas-y, trash radio». Et vous y allez », s’était-il souvenu dans « Sept à huit », en regrettant cette « connerie de jeunesse ».

À la télé

Après Fun Radio, il rebondit à Skyrock. Les années suivantes, on le retrouve au micro de NRJ et d’Europe 2, puis à nouveau de Fun Radio, de 2004 à 2008.

Au pic de sa popularité, Cauet devient une figure de la télé en présentant sur TF1 de 2003 à 2008 un talk-show de deuxième partie de soirée, « La Méthode Cauet ». Il y reçoit de nombreuses stars, françaises et internationales, aux côtés de sa complice Cécile de Ménibus.

En avril et mai derniers, la chaîne C8 a programmé deux soirées spéciales pour les 20 ans de cette émission. Produites par Cyril Hanouna, elles ont été un échec d’audience, avec moins de 500.000 téléspectateurs.

Comme de nombreux autres animateurs, Cauet a créé sa société pour produire ses émissions. Elle s’appelle Be Aware, du nom d’une formule rendue célèbre par la star de films d’action Jean-Claude Van Damme, souvent moqué pour ses expressions nébuleuses.

Fils unique d’un ouvrier et d’une secrétaire, Cauet est né et a grandi dans l’Aisne (Hauts-de-France). Il a perdu sa mère d’un cancer du sein alors qu’il n’avait que 10 ans, puis son père alors qu’il en avait 20.

La radio est sa passion de jeunesse : il a fait ses débuts à 14 ans dans une station locale de Laon. « Ça a un peu sauvé mon adolescence », racontait-il en 2019.

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