Brigitte Fossey : plus de 70 ans de carrière !
Des ados lui demandent encore des autographes car ils l’ont vue en maman de Vic dans une énième rediffusion de «La Boum».
Malgré les petites rides rieuses, on distingue encore la bouille de la blondinette qui émut le public dans « Jeux interdits » (diffusé lundi à 20h55 sur Arte) en 1951 ! Brigitte Fossey, 78 ans, n’a jamais perdu son charme ni l’effronterie qui a séduit le cinéaste René Clément.
Sur un pari
En vacances à Cannes, la jeune Brigitte et sa maman aperçoivent une annonce : le réalisateur recherche un garçon et une fille d’environ 8 ans pour son prochain long métrage relatant les aventures d’enfants durant la Seconde Guerre mondiale. Madame Fossey en parle à sa sœur sans y croire. C’est sur un pari entre elles – 100 FFsi la fillette est engagée – qu’elle se rend aux auditions. René Clément refuse Brigitte : « Tu es trop petite ! » Elle réplique : « C’est pas vrai ! J’ai 5 ans et 3 mois ! » Restée assise en bout de table, la candidate écoute le réalisateur lire aux autres un extrait de dialogue et demander qui l’a retenu. La môme va se planter devant lui et récite le texte mot pour mot, avec l’émotion exacte. Brigitte Fossey décroche son premier rôle comme une grande ! Ses propres parents sont engagés pour incarner son père et sa mère qui meurent au début du film. La gamine frondeuse ne s’en émeut pas, elle sait que « c’est pour de faux ».
La mère dont tout le monde rêve
Succès international, « Jeux interdits » est projeté à Londres, en présence de la reine Elizabeth II. La mini vedette lui remet des fleurs et, émerveillée, tente de suivre la souveraine. Mais sa mère la retient. Brigitte, alors frustrée, considérera cette expérience comme fabuleuse !
Après pareils débuts, deux petits emplois lui sont proposés en Italie, puis à Hollywood dans la bien-nommée « Route joyeuse » (1957), mise en scène par le célèbre Gene Kelly. Au sortir de ses études supérieures, le 7e art ne l’a pas oubliée et lui revient avec un beau projet : « Le Grand Meaulnes » (1967). Magnifique avec sa silhouette fine et sa peau diaphane, l’actrice au caractère toujours aussi trempé alterne pièces de théâtre et fictions variées, dont la scandaleuse comédie érotique « Les Valseuses » (1974). Mais c’est à l’orée des années 1980 qu’elle marque le public sur plusieurs générations en devenant «la maman hyper sympa dont tout le monde rêve», celle de Sophie Marceau dans « La Boum » et « La Boum 2 ».
Croire en la chance
À propos de rêve, l’optimiste de nature confie : « Je pense que si on veut quelque chose vraiment très fort, cela finit par arriver ! » Pour elle, cela a toujours fonctionné. L’héroïne de la série « Le Château des oliviers » (1993) continue de vivre de sa passion. Dans un récent entretien donné au Journal des Femmes, sa lumineuse philosophie reste la même. « Je ne sais pas si j’ai réussi, mais j’ai essayé. J’essaie toujours, d’ailleurs », dit-elle. « J’ai toujours été dans le moment présent et je n’ai pas tellement conscience du temps. J’essaye d’éviter la nostalgie, c’est un sentiment qui pèse. Il vaut mieux, comme le disent les Orientaux, allumer une bougie que de se lamenter sur l’obscurité. Quand la chance passe, il faut la saisir et ne pas être trop difficile non plus ! » La recette du bonheur et de la longévité ?
Cet article est paru dans le Télépro du 21/11/2024
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