Brigitte Bardot condamnée pour injure à l’encontre du patron des chasseurs

Le président de la Fédération nationale des chasseurs Willy Schraen à Issy-les-Moulineaux dans les Hauts-de-Seine le 15 septembre 2020 © AFP/Archives GEOFFROY VAN DER HASSELT

Le tribunal judiciaire d’Arras a condamné mardi Brigitte Bardot à une amende de 5.000 euros pour injure à l’encontre du patron de la fédération nationale des chasseurs Willy Schraen, a-t-on appris après des avocats.

L’ancienne actrice devra également verser 1.000 euros de dommages-intérêts à Willy Schraen ainsi que 1.000 euros au titre des frais de justice. La Fédération nationale des chasseurs a en revanche été jugée irrecevable en tant que partie civile.

Le tribunal a en outre condamné Mme Bardot à supprimer dans un délai de 15 jours de l’éditorial incriminé, publié sur le site internet de sa fondation de défense des animaux, tous les passages jugés injurieux et à les remplacer par la mention du jugement, sous astreinte de 100 euros par jour de retard.

Dans ce dossier, le procureur avait requis une amende de 6.000 euros, notant la « persistance dans l’action délinquante » de la prévenue, après cinq autres condamnations pour des propos diffamatoires et discriminatoires.

L’avocat des chasseurs, Denis Delcourt-Poudenx, s’est dit mardi « très satisfait » de cette condamnation à la « vertu pédagogique », y voyant « un signal fort pour qu’on cesse d’insulter les chasseurs ».

Cette condamnation était « attendue, face à des propos particulièrement violents, à la sémantique nazie odieuse et inquiétante », a-t-il pointé.

Pour l’avocat de Brigitte Bardot, François-Xavier Kelidjian, il s’agit d' »un jugement qui dit le droit, face au caractère un peu excessif des demandes de la défense ». « A une époque pas si lointaine, on arrivait à échanger avec les chasseurs », a-t-il commenté, déplorant qu’aujourd’hui il n’y ait « plus de débat, plus que du clash ».

Dans un éditorial d’octobre 2019, toujours accessible mardi sur le site internet de la fondation, Brigitte Bardot avait traité les chasseurs de « sous-hommes d’une abjecte lâcheté » et de « terroristes du monde animal », citant le président de leur fédération, M. Schraen, comme « exemple flagrant ».

Absente le jour de l’audience, Brigitte Bardot avait reconnu dans une lettre au tribunal être l’auteure de ces propos, tenus « peut-être de manière crue », mais répondant selon elle « à une préoccupation majeure des Français ».

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici