Brésil: l’ex-footballeur Robinho arrêté après le rejet de son dernier recours
L’ex-footballeur Robinho a été arrêté à Santos, au Brésil, après le rejet jeudi par la Cour suprême de sa demande de sursis, pour purger sa peine de neuf ans de prison à laquelle il a été condamné en Italie pour viol.
« L’ordre de détention est maintenu (…) afin qu’il puisse commencer à purger sa peine », a indiqué jeudi soir le juge de la Cour suprême du Brésil Luiz Fux.
Les avocats de Robinho avaient fait appel à la Cour suprême fédérale (STF) mercredi dans l’espoir qu’elle suspende l’ordre d’incarcération.
La police fédérale a indiqué à l’AFP que Robson de Souza, de son vrai nom, a été arrêté dans la ville portuaire de Santos, où il réside.
Une courte vidéo, publiée par la chaîne Globo, montre l’ancien attaquant de Manchester City à l’intérieur du quartier général de la police.
Robinho, 40 ans, sera transféré à la prison de Tremembé, à quelque 150 km de Sao Paulo (sud-est), a déclaré un membre de la police fédérale à la presse.
Le principal conseil de l’ancien joueur, José Eduardo Alckmin, a déclaré aux médias locaux qu’il ferait appel de la décision de M. Fux, dans l’espoir qu’elle soit infirmée par l’assemblée plénière de la Cour suprême.
L’ex-attaquant aux 100 sélections avec les quintuples champions du monde a été reconnu coupable du viol en réunion d’une jeune Albanaise qui fêtait ses 23 ans dans une boîte de nuit milanaise. Les faits remontent à 2013, époque où il évoluait au Milan AC.
La peine a été confirmée par la Cour de cassation d’Italie en janvier 2022.
L’ancien footballeur, a toujours clamé son innocence, comme il l’a fait une nouvelle fois dimanche, attribuant sa condamnation au « racisme ».
« C’était consenti. Je n’ai jamais nié (avoir eu des relations avec la victime, NDLR). J’aurais pu le nier car mon ADN n’a pas été retrouvé, mais je ne suis pas un menteur », a-t-il dit lors d’un entretien à la chaîne brésilienne TV Record.
Selon l’acte d’accusation, Robinho et cinq autres Brésiliens avaient fait boire leur victime « jusqu’à la laisser inconsciente et incapable de se défendre » et avaient eu ensuite des « rapports sexuels plusieurs fois de suite » avec elle.
Comme le joueur était rentré au Brésil au moment du procès en Italie en 2017 et que la Constitution brésilienne ne permet pas l’extradition de ses ressortissants, la justice italienne avait réclamé que Robinho purge sa peine dans son pays natal.
Une demande que le Tribunal supérieur de justice (STJ) de Brasilia a accepté mercredi, à une large majorité.
« Effet immédiat »
La présidente du STJ Maria Thereza de Assis Moura a signé jeudi après-midi le document actant la décision « à effet immédiat » de cette haute cour, permettant à un juge de Santos (sud-est) d’émettre un mandat de dépôt.
Ce feuilleton judiciaire est particulièrement commenté au Brésil, alors qu’une autre affaire de viol implique une autre star brésilienne, Daniel Alves. L’ancien latéral du FC Barcelone et du Paris Saint-Germain, incarcéré en Espagne, a été condamné fin février à quatre ans et demi d’emprisonnement pour le viol d’une jeune femme en décembre 2022 dans une discothèque de Barcelone, une peine très inférieure aux réquisitions du parquet qui réclamait neuf ans de prison.
Robinho ne pourra pas payer pour sa liberté en attendant l’épuisement de tous les recours car le Brésil « n’autorise pas la caution » pour le crime qu’il a commis, a déclaré à l’AFP l’avocat pénaliste Leonardo Pantaleão.
Jeudi, Leila Pereira, présidente du club brésilien de Palmeiras, a fustigé le silence des instances dirigeantes du football au sujet des de ces deux affaires de viol concernant des stars du ballon rond au Brésil.
« Personne ne dit rien (…) C’est comme une gifle adressée à nous toutes », a déploré, lors d’un entretien au site d’informations UOL, celle qui est l’une des rares femmes à la tête d’un club de première division à travers le monde.
Le président du Brésil Luiz Inacio Lula da Silva a lui estimé que Robinho devait « payer le prix de son irresponsabilité » pour un crime « impardonnable ». Puis affirmé que « l’argent que possède Daniel Alves », qui peut lui être remis en liberté surveillée contre la remise d’une forte caution, « ne peut pas racheter l’offense d’un homme envers une femme qu’il a violée ».
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