Bob Marley, rasta universel
La superstar du reggae aurait eu 75 ans en février. Disparu à 36 ans, des suites d’un cancer, Bob Marley a laissé une formidable empreinte. Le documentaire « Marley » revient sur la vie du plus célèbre des rasta ce vendredi à 22.30 sur Arte.
Marley, le reggaeman fumeur de pétards ? Un raccourci facile. De son vivant, il était devenu un dieu du reggae et le porte-parole du rastafarisme. Il a 17 ans quand sa mère s’exile aux États-Unis. Il rejoint ce mouvement religieux aux accents mystiques, qui s’inspire de l’Ancien Testament et des textes de l’Apocalypse, et autorise ses adeptes à fumer la drogue sacrée, le ganja, pour communiquer avec Dieu… «En grandissant, j’ai pris conscience que j’étais seul au monde et que je ne trouverai personne qui m’apprécie. Comme Métis, je ne me sentais pas accepté. À Kingston (capitale de la Jamaïque, ndlr), j’ai rencontré plein de rastas. Être rasta, c’est d’abord se comprendre pour mieux envisager les autres», déclarait Marley.
Débuts difficiles
Bob Marley a grandi à la campagne sans figure paternelle, le beau capitaine anglais s’étant fait la malle. Devenu papa, marié très jeune à Rita Marley («Nous ne nous sommes jamais disputés à cause d’une femme», prétend-elle), il s’est retrouvé à la tête d’une tribu de onze enfants de sept mamans différentes. Pour l’éducation, il s’est révélé strict. Cet artiste doué, adepte du footing et d’une alimentation saine, était aussi ambitieux. Dix ans après les débuts de Bob et les Wailers (avec Bunny Livingston et Peter Tosh en têtes de file) à Trench Town, ghetto de Kingston, ils rencontrent enfin le succès planétaire en 1973 grâce à l’album «Catch a Fire», puis «Burning»… En 1976, en pleine campagne électorale, Bob sera victime d’un attentat dans son pays qu’il quitte illico pour Londres. En plus de séduire les Américains, il s’offre une tournée en Afrique où il se sent «chez lui». Sur scène, Bob chante l’amour («Is this Love», «One Love», «Could You Be Loved»), encourage la rédemption, vante la tolérance, en appelle à la fraternité et sèche les larmes des femmes («No Woman No Cry»).
«Un rasta n’abandonne pas»
En novembre 1980, il donne son dernier concert à Pittsburgh. Atteint d’un cancer généralisé, il annonce aux proches : «Un rasta n’abandonne jamais.» Jusqu’en avril 1981, il s’en remet à la médecine holistique dans une clinique allemande. En fin de vie, Bob atterrit à Miami le 8 mai 1981. «J’ai emmené tous ses enfants de Jamaïque le voir, même ceux dont je n’étais pas la mère», raconte Rita Marley dans ce film de deux heures d’Arte, signé Kevin MacDonald. Trois jours plus tard, la Jamaïque pleurait son roi du reggae. Pour brosser ce portrait intime, le réalisateur a bénéficié de l’appui de la famille (la maman de Bob, ses enfants Ziggy et Cedella), des femmes de sa vie (Rita Marley et sa maîtresse Cindy Breakspeare, ex-miss Monde), des amis et bien sûr, des Wailers.
Cet article est paru dans le magazine Télépro du 12/3/2020
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