Barbara Schulz : «Être mère, c’est tolérer»

Nicole Real Journaliste

Dans «Mauvaise mère», ce mardi à 21h05 sur France 3, Barbara Schulz prête ses traits à une maman déboussolée. Un téléfilm multirécompensé sur les blessures de l’adoption, inspiré d’une histoire vraie. Entretien avec le rôle principal…

Barbara Schulz, Judith est-elle une maman parfaite ?

Oui ! C’est pour cette raison que le titre du téléfilm est trompeur. L’histoire aborde un aspect de l’adoption qui m’était inconnu : les problèmes de l’adolescence. Et puis je pensais qu’un enfant adopté bébé ou dès son plus jeune âge s’interrogeait rarement sur ses origines et ses parents biologiques. C’est faux !

Les situations vécues par cette famille vous ont-elles paru justes ?

Oui, d’autant que le scénario, très finement écrit, est tiré d’une histoire vraie adaptée dans le roman de Judith Norman : «Mauvaise mère : les blessures de l’adoption» (2016, Les Liens qui Libèrent). J’ai été touchée par le désarroi de Judith. Elle a l’impression d’être la seule à être consciente du comportement problématique de sa fille Mina. Son mari, qui est dans une forme de déni, cultive un petit complexe d’Œdipe qui n’arrange rien.

Comment s’est passé le tournage avec la jeune Jessyrielle Massengo qui incarne Mina ?

Elle a été super. C’était son premier grand rôle, elle a beaucoup travaillé, était très concentrée et à l’écoute de tous. Pour la scène où elle me gifle, elle angoissait : elle avait peur de me faire mal.

Avez-vous vous-même été confrontée à la crise d’adolescence de l’un de vos enfants ?

Non, j’ai la chance d’avoir une fille de 15 ans (Minne, ndlr) qui n’est pas en mode revendicatif. C’est une jeune fille très mature qui a bien les pieds sur terre. Nous partageons une belle complicité. Comme moi, elle n’aime pas les écrans, préfère la musique et le rock en particulier. Elle aime écrire, lire, peindre, a une âme d’artiste. En plus, elle est drôle et adore venir au théâtre avec moi. En un mot, c’est une merveille !

Quel est votre secret de maman ?

J’ai toujours essayé de rester proche d’elle. C’est le chanteur Jacques Higelin, un ami, qui m’avait donné le secret pour établir cette proximité. Pendant le tournage du téléfilm «Colette» avec Marie Trintignant, il m’avait raconté que sa fille Izia adorait Britney Spears. Il passait du temps à écouter l’album avec elle en lui demandant d’expliquer les raisons pour lesquelles elle aimait tant ces chansons. Instaurer un dialogue sur la différence de goût permet d’établir le contact.

Pour vous, quand est-on une mauvaise mère ?

Quand on est trop copine et qu’on laisse tout faire. Pour moi, c’est qu’on s’en fiche. Il y a quelques jours, j’ai été atterrée par le témoignage d’une mère qui ne voyait aucun inconvénient à laisser ses mômes toute la journée sur leur tablette, dans leur chambre. Les parents sont censés être des adultes responsables et ce sont des gosses de 10 ans qui font la loi. C’est dingue !

Quelle est la qualité première d’une bonne maman ?

L’écoute, la fantaisie et la tendresse. La tolérance en somme.

Cette interview est parue dans le magazine Télépro du 9/4/2020

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